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À Cap-Malheureux : maisons de la NHDC à Rs 3,9 M : inaccessibles à la classe moyenne

NHDC Gilles L’Entêté, de la NHDC, (au centre) lors de la présentation du projet.

La National Housing Development Company (NHDC), a annoncé, la semaine dernière, son intention de construire des maisons destinées à la classe moyenne à Cap-Malheureux, au coût de Rs 3,9 millions l’unité. Mais cette catégorie sociale peut-elle réellement se permettre une telle acquisition ? Éléments de réponse.

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Rs 23 382,47 par mois sur 30 ans. C’est le montant que devra décaisser une personne ou une famille souhaitant devenir propriétaire d’une des 88 maisons qui seront construites par la National Housing Development Company Ltd (NHDC). La direction de cet organisme a, la semaine dernière, animé une conférence de presse pour inviter les personnes issues de la classe moyenne à postuler pour devenir propriétaire de nouveaux appartements de la NHDC qui seront construits dans la région de Cap-Malheureux. Le coût d’un appartement a été annoncé à Rs 3.9 millions.

Le Défi Quotidien, a essayé, avec l’aide de certaines sources en milieu bancaire, de comprendre si les personnes issues de la classe moyenne pouvaient réellement se permettre une telle acquisition. Nous avons d’abord sollicité les explications de Statistics Mauritius afin de mieux comprendre la définition du terme ‘classe moyenne’ mais en vain. Un préposé de ce département a expliqué que Statistics Mauritius, ne disposait d’aucune définition précise de classe moyenne. Nous nous sommes alors tournés vers la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), qui réalise régulièrement des sondages à Maurice afin de déterminer le coût de la vie. Reeaz Chuttoo, un des dirigeants de la confédération syndicale, explique que la réalisation de ce sondage, implique de bien définir la classe moyenne. « Nous avons placé la classe moyenne en trois catégories : lower middle class, middle class  et upper middle class », explique-t-il. Ainsi selon les calculs de la CTSP, une personne touchant un salaire mensuel de Rs 18 000 à Rs 21 000 se trouve dans la lower middle class, une personne percevant un salaire de Rs 21 000 à Rs 25 000 est dans la middle class, alors qu’un employé touchant entre Rs 25 000 et Rs 50 000 est dans la upper middle class.

Ainsi, pour revenir au coût des appartements que la NHDC compte construire au bénéfice de la classe moyenne, on apprend dans les milieux bancaires, que le taux d’intérêt actuel, est de 6%. « Si on calcule le remboursement d’un prêt bancaire de Rs 3,9 millions sur une période de 30 ans, une personne se retrouvera à payer un peu plus de Rs 23 000 par mois », nous explique une source d’une banque renommée du pays. Elle nous explique aussi que pour être éligible à un tel emprunt, une personne ou une famille doit s’assurer de toucher un revenu mensuel de Rs 66 800 par mois.

« Cela en tenant en ligne de compte le fait que la somme remboursée ne peut dépasser 35 % de ses revenus mensuels », ajoute cette même source.  « Lorsqu’on prend en compte tous ces chiffres, c’est donc absolument faux de dire que ces logements que s’apprête à construire la NHDC, sont destinés uniquement aux gens de la classe moyenne. Ces logements sont en vérité destinés à des personnes qui touchent Rs 60 000 par mois, donc la upper middle class. Sauf que les dirigeants de la NHDC ne vont pas le dire ouvertement car, politiquement, ça passe mal », fait remarquer le dirigeant syndical.

Le syndicaliste fait ressortir que ce sont les gens de la classe moyenne qui sont les plus exposés aux coûts de la vie. « La classe moyenne n’est en fait pas éligible pour les mesures sociales offertes par l’État, mais ce sont en vérité eux qui payent le plus de taxe. C’est une politique sociale qu’il faut revoir », insiste Reeaz Chuttoo.

 

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