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Cannabis médical à Maurice : à quand l’évolution des mentalités?

Cannabis Plusieurs études ont démontré l’efficacité du cannabis médical.

Le cannabis médical prend de l’ampleur à travers le monde et il y a déjà 45 pays qui l’autorisent. Il est utilisé dans les douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies, les formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, les soins de support dans le traitement du cancer, les soins palliatifs, les douleurs provoquées par la sclérose en plaques ou autres pathologies du système nerveux central.

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À Maurice, ils sont plusieurs à penser qu’il est grand temps d’autoriser le cannabis médical afin de soulager plusieurs patients, mais il faut proposer des lois musclées pour contrôler les abus.

Le Dr Siddick Maudarbocus, directeur clinique de Les Mariannes Wellness Sanctuary, indique qu’inévitablement, on va dans cette direction dans le monde, car le cannabis médical revêt une grande importance. « Cependant, on ne peut accorder un chèque en blanc. Il est primordial d’établir des critères bien définis.Au cas contraire, il y aura des abus. C’est aux médecins de désigner les patients qui auront besoin du cannabis médical. On peut se retrouver dans une situation où un grand-père souffrant de parkinson utilise le cannabis médical et que son petit enfant en consomme », souligne-t-il.

Selon le Dr Siddick Maudarbocus, en ce qui concerne Maurice, c’est la maturité de la population qui détermine une société. « On est dans le flou au sujet de la maturité de notre population et si on décide d’aller de l’avant avec cela, alors il faut avoir des lois solides pour éviter tout dérapage. Il faut respecter les droits du patient. Dans les autres pays, des gens bénéficient de ces traitements », a-t-il indiqué.

Il explique aussi que les autorités concernées doivent trouver l’équilibre entre le médical et l’abus. « C’est la même chose avec les psychotropes. Il ne faut pas pénaliser une personne qui utilise le cannabis médical, mais plutôt trouver des compromis. Plusieurs personnes atteintes de cancer ont été soulagées grâce au cannabis médical », fait-il comprendre.

Penser à l’intérêt du patient  

Le pharmacien Zaheed Jhummun croit, lui, qu’il faut avant tout penser aux patients. « Tous ceux travaillant dans le domaine de la santé, que ce soit les médecins ou les pharmaciens, sont là pour les patients. Si, à travers l’utilisation du cannabis à usage thérapeutique, ils vont mieux, dans ce cas pourquoi ne pas aller de l’avant ? » avance notre interlocuteur.

Pour lui, s’il faut prendre une décision, il faut avant tout penser à l’intérêt des patients, en particulier ceux qui doivent prendre des médicaments puissants. « Si le cannabis calme les douleurs, cela vaut la peine. Je pense aux patients cancéreux, à ceux qui font de la chimiothérapie, qui souffrent de crises épileptiques, d’Alzheimer ou qui sont anorexiques, entre autres », explique Zaheed Jhummun.

Ce dernier, par ailleurs, souligne le fait que plusieurs études ont démontré l’efficacité du cannabis à usage thérapeutique. De plus, il fait ressortir que la Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé deux médicaments à base de cannabis, qui sont en vente. Le pharmacien met aussi l’accent sur les pays comme la France, qui permet l’utilisation du cannabis à des fins médicinales. « Si les grands le font, on peut aussi le faire », dit-il.

Des maladies spécifiques traitées

Kunal Naik, du Collectif Urgence Toxida (CUT), est catégorique. Selon lui, le pays est prêt pour le cannabis médical. « Il y a des maladies spécifiques qui ont besoin d’être traitées avec le cannabis médical. Du coup, ce n’est plus la peine d’avoir des débats à ce sujet. Il faut juste que le gouvernement élabore un cadre spécifique. Ce sont les médecins qui doivent prescrire les médicaments », a-t-il dit. Ce dernier affirme qu’il y a des recherches qui se font à travers le monde. « Le pays a un devoir de prendre en considération ces gens. Il faut avoir un cadre légal. On ne sait pas combien de temps cela prendra. Il y a plusieurs types de maladies qui sont traitées », a-t-il souligné.

Premier inhalateur de cannabis dévoilé par Tel Aviv Pharma Tech Co

La société pharmaceutique israélienne Syqe Medical a dévoilé, jeudi, un inhalateur de cannabis à dose mesurée, le premier du genre au monde. L’inhalateur, un dispositif médical utilisant une technologie unique d’administration de médicaments, peut être utilisé pour inhaler des doses précises de cannabis prescrites par des médecins à des fins médicales.

45 pays autorisent le cannabis médical

À ce jour, quelque 45 pays, dont 21 en Europe, permettent un accès légal aux traitements à base de cannabis. Les premiers à l’avoir autorisé sont le Canada, les Pays-Bas et Israël. Parmi les autres pays, on retrouve l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la Grèce, l’Italie, le Royaume-Uni, la Suède, l’Irlande, l’île de Chypre, le Luxembourg, le Danemark, la Malte, la Pologne, la Roumanie, la Croatie, la Belgique, la République tchèque, l’Espagne, le Portugal, l’Estonie, la Lituanie et les États-Unis.


Jameel Peerally : « Il faut avancer avec son temps »

Jameel PeerallyLe porte-parole du Kolektif 420, Jameel Peerally, ne passe pas par quatre chemins. Maurice doit emboîter le pas aux pays qui autorisent l’usage du cannabis à effet thérapeutique. « Nous n’avons pas le choix. Il faut avancer avec son temps. Utiliser le cannabis à des fins médicinales est courant de nos jours », lance Jameel Peerally.

Il ajoute que le monde est en pleine mutation et les avancées médicales ont démontré les bienfaits du cannabis thérapeutique. Et que chaque individu doit avoir le droit de choisir son traitement. « C’est plus une question des droits de l’homme. On ne peut plus imposer un traitement à une personne, surtout les médicaments puissants », estime le porte-parole du Kolektif 420.

Il soutient que, dans plusieurs cas où des personnes souffrent du cancer ou encore d’épilepsie, le cannabis thérapeutique a fait ses preuves. De ce fait, Jameel Peerally croit qu’il faut adopter ce type de traitement, qui sera bénéfique pour un grand nombre de personnes.


2,8 milliards d’euros annuellement en France

Une commission gouvernementale a conseillé à la France de légaliser le cannabis pour reprendre le contrôle du marché noir. Dans leur rapport publié jeudi et intitulé Cannabis : comment reprendre le contrôle, les deux économistes mandatés par le Economical Analysis Council ont déclaré que le système de prohibition promis par la France depuis 50 ans était un échec. Les magasins de cannabis contrôlés par l’État seraient le meilleur moyen de contrôler le trafic de drogue et de limiter l’accès aux jeunes utilisateurs potentiels, ont-ils affirmé. Selon leurs calculs, le cannabis pourrait rapporter jusqu’à 2,8 milliards d’euros par an dans les caisses de l’État et créer jusqu’à 57 000 emplois. Une partie des revenus pourrait être distribuée aux politiques urbaines et éducatives dans les zones urbaines sensibles, a-t-il écrit.

 

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