Cannabis médical : le rapport de l’OMS attendu le 7 décembre

Se dirige-t-on vers une révision de la politique mondiale concernant le cannabis médical ? Les 5, 6 et 7 décembre prochains, la Commission of Narcotic Drugs, unique instance des Nations unies traitant des politiques en matière de cannabis, recevra les recommandations écrites finales de l’Organisation mondiale de la santé sur le cannabidiol.

Le cannabidiol, aussi appelé CBD, ne provoque ni addiction, ni d’effet psychotrope, comme la somnolence, la baisse des réflexes ou l’euphorie. Il peut être utilisé dans des médicaments, comme c’est le cas dans l’Epidiolex, qui aide à traiter les enfants souffrant d’épilepsie.

Plusieurs tractations sont en cours concernant cette série de réunions au siège des Nations unies à Vienne. La vice-directrice générale de l’Organisation mondial de la santé (OMS), le Dr Mariângela Simao, a déjà convoqué une audition publique le 12 novembre dernier. Les parties prenantes de la société civile ont pu s’adresser aux membres de l’Expert Committee on Drug Dependence avant d’entamer à huis clos l’évaluation scientifique du cannabis.

Ce rapport attendu en décembre aura des conséquences pour Maurice. Le Premier ministre Pravind Jugnauth a lui-même déclaré, en répondant à une Private Notice Question (PNQ) en mai dernier, qu’il fallait attendre ces recommandations de l’OMS avant de se prononcer sur l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques.

S’il y a un politicien qui a régulièrement pris position en faveur du cannabis médical à Maurice, c’est le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval. Outre une PNQ adressée en mai dernier, il a, lors de divers congrès politiques, invité le gouvernement à emboîter le pas aux gouvernements canadien et sud-africain, qui ont légalisé l’usage du cannabis.

Sollicité jeudi pour un commentaire sur la prochaine publication du rapport de l’OMS, Xavier-Luc Duval dit avoir lu suffisamment de rapports pour se rendre compte à quel point de nombreux malades à travers le monde parviennent à soulager leurs maux grâce au cannabis. Outre l’aspect thérapeutique, le leader de l’opposition va plus loin : « Quand on constate l’ampleur qu’a prise la consommation de drogue à Maurice, nous devons revoir notre façon de traiter le problème. »