Qui dit campagne électorale, dit dépenses pour les candidats ! Quel budget devront-ils prévoir pour briguer les suffrages ? Éléments de réponse !
Publicité
Jean-Claude de l’Estrac, observateur politique : « L’argent est roi dans une campagne électorale »
« Il y a vingt-cinq ans/trente ans de cela, les candidats ne dépensaient pas grand-chose durant les campagnes. Il y avait une grosse contribution qui venait des électeurs. La solidarité primait », se remémore Jean-Claude de l’Estrac. Or, les choses ont changé aujourd’hui. Il cite l’exemple des oriflammes. « J’en ai vu à un rond-point et cela se voit que cela a été fait par un contracteur. Dans le temps, les militants le faisaient et les plaçaient eux-mêmes. Aujourd’hui, on fait appel à des contracteurs et cela coûte bien plus d’argent qu’hier. Les dépenses d’une campagne à mon époque sont sans aucune mesure avec les dépenses d’aujourd’hui. L’argent est roi dans une campagne électorale », soutient-il. L’observateur politique fait, cependant, ressortir que ce changement n’est pas seulement en politique. « Il y a eu un changement dans la société… La politique a perdu ses lettres de noblesse. Ce qui était un service pour beaucoup d’entre nous à l’époque est devenu une carrière pour certains… », a-t-il conclu.
Points de vue…
… d’un trésorier de parti
Veda Baloomoody, trésorier du MMM : « Nos candidats s’assurent d’être dans la légalité. Il est vrai qu’une campagne coûte plus, mais nous obtenons des contributions de nos well wishers « in kind » (t-shirts, banderoles, etc.). Nous obtenons aussi certaines contributions. Au niveau du parti, nous n’acceptons que les contributions par chèque. De même, nous faisons tous nos paiements par chèque. Nous sommes complètement transparents au niveau du financement du parti. »
… d’un candidat qui briguera les suffrages pour la 3e fois
Soodesh Callichurn, candidat du MSM : « Chacun doit contribuer de sa poche. Mais, d’après la loi, chaque candidat n’a pas le droit de dépasser la limite imposée. On fait avec. »
…de deux nouveaux candidats
Sydney Pierre, candidat du Parti travailliste* : « J’ai suivi pas mal de débats sur le financement et le coût électoral. Or, la nouvelle génération dont je fais partie se connecte sur les réseaux sociaux. Bien sûr, il y a le folklore des affiches et des banderoles, mais ce qui marche le plus de nos jours c’est la connectivité sur YouTube, Facebook, TikTok… Les gens suivent ce qui se passe sur les réseaux bien plus que les affiches des uns et des autres. On se trompe quand on pense que les oriflammes, les banderoles et les affiches mèneront vers la victoire. Le plus important aujourd’hui, c’est le message qui est véhiculé. Les votants écoutent les discours des candidats et des partis et leurs propositions. Je suis issu de l’industrie touristique où le marketing et la communication se font via les réseaux sociaux. Les gens prennent conscience de cette nouvelle façon de communiquer. Toute ma campagne, qui a démarré jeudi, va se passer sur les réseaux sociaux, incluant mon programme et ma vision pour Maurice et l’industrie touristique qui me passionne. »
*Il exprime son avis personnel.
Lillka Cuttaree, candidate du Muvman patriot morisien : « Dans une démocratie, les hommes et les femmes politiques doivent représenter leurs électeurs de manière égale, quel que soit leur statut financier. L'implication de l'argent dans nos élections est un énorme obstacle pour les Mauriciens ordinaires qui se présentent à une fonction publique mais qui n'ont pas de ressources financières importantes. Il en est de même des votants qui y sont sensibles. J'espère que de nouveaux candidats courageux et compétents pourront changer la donne par un discours nouveau et briser ce système injuste. »
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !