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Campagne d’adhésion à l’ISIS: trois groupuscules dans le collimateur de la police

Quelques jeunes ont quitté Maurice pour se joindre à l’État islamique en Irak et en Syrie (ISIS). Trois groupuscules sont soupçonnés d’agir comme facilitateurs. L’appel d’Abu Shuaib Al Afriqi, Yogen Sundrun à l’État civil, dans une vidéo, a choqué nombre de Mauriciens. Depuis une dizaine d’années, il a immigré en Angleterre où il s’est converti à l’islam avant d’adhérer à l’État islamique. Personne ne s’attendait à ce qu’un Mauricien fasse ouvertement l’apologie de l’ISIS. Inconnu du grand public et de la force policière jusqu’au début de cette semaine, Yogen Soondrun est très familier aux trois groupuscules mauriciens pro-ISIS. Selon les informations glanées cette semaine par la Cellule anti-terroriste des Casernes centrales, Yogen Sundrun est l’homme-pont entre ces trois groupuscules et l’ISIS. C’est lui qui assure la communication entre les Mauriciens qui ont rejoint l’ISIS et leurs proches à Maurice. Et c’est lui qui a transmis à Maurice, l’information relative au décès de Reaz Lauthan en Syrie. Une enquête est en cours pour retracer tous ses contacts, surtout dans les milieux religieux, et les gens qui l’ont hébergé pendant  son séjour à Maurice.

Séjour en Turquie

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5330","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-10162","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"290","alt":"Passeports"}}]]Reaz Lauthan est considéré, par les Casernes centrales, comme l’un des premiers Mauriciens à avoir rejoint l’État islamique. Le Service des renseignements mauricien le soupçonne d’avoir foulé le sol de l’ISIS pour la première fois à la mi-2013. Il était absent du pays durant de longs mois pour un séjour en Turquie. « Selon certaines sources, c’était son premier contact avec l’équipe d’Abu Bakr Al-Baghdadi. À cette époque-là, nous n’avions aucune preuve qu’il avait franchi la frontière de la Turquie pour rallier la Syrie. Après un bref passage à Maurice, il était reparti au début de 2014 », déclare un haut cadre de la police. La Cellule anti-terroriste mauricienne soupçonne quatre jeunes Mauriciens, qui se sont rendus depuis plusieurs mois en Turquie, d’avoir franchi la frontière vers la Syrie. Les Casernes centrales surveillent de près les agissements des principaux membres de ces trois groupuscules qui sont soupçonnés d’encourager des jeunes à aller combattre en Syrie et en Irak. En mars de cette année, le chef de file de l’un d’eux, accompagné de membres de sa famille, avait tenté de rejoindre l’ISIS, mais il a été déporté de la Turquie. « Il avait cru pouvoir créer une diversion, en ne se rendant pas directement en Turquie. Sa famille et lui se sont rendus d’abord en Arabie saoudite. Sans le savoir, il a éveillé nos soupçons en vendant tous ses biens et en mettant fin à la scolarité de ses enfants et de ceux de sa sœur qui faisaient partie de sa délégation. Vu qu’ils n’ont pas un permis de long séjour en Turquie, c’est clair qu’ils comptaient se rendre en Syrie », confie un haut gradé de la police. « Forts de ces soupçons, nous avons travaillé dur aux Casernes centrales. Des contacts ont été pris avec les autorités turques pour placer cette famille sous haute surveillance. Ils se sont bien rendus tout près de la frontière entre la Turquie et la Syrie et ont été interpellés dans un pensionnat avant d’être conduits à l’aéroport pour leur rapatriement à Maurice », poursuit notre interlocuteur.

Sessions de formation

Malgré cette mésaventure, cet habitant d’une banlieue portlouisienne ne semble pas avoir renoncé à son projet de rejoindre l’ISIS. « Nous suivons de très près ses agissements. Selon nos recoupements, ils organisent des sessions de formation en sa résidence avec des gens qui désirent se rendre en Syrie », nous apprend notre interlocuteur. Deux autres chefs de file sont dans le collimateur de la force policière. L’un d’eux a été refoulé d’une mosquée de la capitale durant le ramadan pour avoir axé ses causeries sur le jihad. L’autre a encouragé les jeunes dans ses sermons du vendredi à se rendre en Syrie et en Irak pour s’engager dans le jihad. Il a été interpellé par la police et son laptop a été passé au peigne-fin. Les dirigeants de ces groupuscules n’ont plus seulement la force policière sur le dos. Des associations des religieux musulmans ont lancé une campagne de sensibilisation contre l’ISIS.

L’idée importée d’Angleterre

Si Yogen Soondrun a été influencé en Angleterre, quelques jeunes Mauriciens ont rejoint l’État islamique directement de Plaisance. C’est ce qui ressort de l’enquête du Défi-Plus auprès des groupuscules musulmans, dont quelques-uns font l’apologie de l’État islamique. Selon nos recoupements, l’idée d’adhésion à un État islamique a été introduite à Maurice à la mi-90 par deux jeunes affiliés à un groupuscule britannique qui milite pour le regroupement des musulmans du monde entier sous la tutelle d’un Calife. « J’avais juré fidélité à ce groupe qui était très actif parmi les jeunes parce qu’ils ont pu me convaincre que c’est uniquement la loi de la Shariah qui doit primer dans le monde et que les musulmans sont tenus à faire acte d’allégeance à un Calife », confie un homme marié d’une quarantaine d’années qui ne partage plus cette idée depuis l’éclatement du groupe au début de 2000. L’espoir s’est métamorphosé en réalité pour trois groupuscules à Maurice depuis que l’État islamique a vu le jour en Irak et en Syrie (ISIS).

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