Economie

Campagne 2015: que 365 000 tonnes de sucre

La récolte sucrière pour 2015 est la pire depuis la transformation de ce secteur. Avec un tel niveau de production, le Syndicat des sucres devrait éprouver des difficultés à respecter ses engagements à l’exportation. « On pourrait atteindre les 365 000 tonnes de sucre », fait ressortir Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’agriculture et présidente du comité d’estimation. « Le rendement à l’hectare en 2015 a été de 7,5 tonnes de sucre, contre 8,5 tonnes l’année écoulée et 7,8 tonnes en 2013. [...] Les fautifs sont les conditions climatiques défavorables ». Cette estimation tient compte des données du Mauritius Sugar Industry Research Institute (MSIRI) au 26 décembre et les cannes qui seront broyées par Médine. L’usine, située à l’ouest du pays, a redémarré ses activités cette semaine pour assurer le broyage de quelque 80 000 tonnes de canne, récoltées dans les champs de l’établissement. « La production est en-dessous de nos estimations initiales », commente Jacqueline Sauzier. « En mai 2015, nous avions espéré que la récolte tournerait autour de 410 000 tonnes. » Pour cette campagne difficile, où chaque estimation a été inférieure à la précédente, la communauté des planteurs devrait toucher une aide de Rs 2 000 par tonne de sucre assurable. Il faudrait attendre les données finales pour y voir plus clair. La canne à sucre est la principale culture agricole du pays en termes de superficie et de revenus. Avec la transformation du secteur en une industrie cannière au début des années 2000, le sucre mauricien est monté en gamme : sucre blanc raffiné et sucres spéciaux. L’Europe est notre principal client.

Meilleur prix

Avec ce volume provisoire de 365 000 tonnes, le Syndicat des sucres – bras commercial de l’industrie – devrait avoir des soucis par rapport à ses clients. « Si en cas de force majeure, nous n’arrivons pas à respecter nos engagements à l’exportation, nous devrons fournir des explications à nos clients », explique Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Syndicat des sucres. « C’est-à-dire, c’est hors de notre contrôle. La baisse n’est pas intentionnelle ». En termes de prix sur le marché international, les planteurs devront percevoir quelque Rs 13 000 par tonne de sucre, contre Rs 12 700 durant la récolte précédente. Cette année, selon les analystes du secteur, le marché mondial du sucre devrait entrer dans un cycle, où la demande serait supérieure à l’offre, donc déficitaire. De fait, tout porte à croire que les producteurs bénéficieront d’un meilleur prix. Et quid de la campagne 2016 ? Il est trop tôt pour en parler. Les conditions climatiques, une fois de plus, seront déterminantes.
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