Ils avaient été arrêtés sous la Public Gathering Act (PGA). Les neuf manifestants, qui protestaient contre le fait que la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF), ait « politisé » la fonction du Nouvel an tamoul à Camp-Diable, jeudi, ont pu rentrer chez eux. La police n’a retenu aucune charge provisoire à ce stade.
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Ils étaient six groupes de neuf chacun composés essentiellement de jeunes de différentes régions du Sud à avoir manifesté à tour de rôle devant l’entrée du Kovil Amma Toukay, à Camp-Diable. Une fonction pour marquer le Nouvel an tamoul avait lieu. Le Premier ministre était l’invité d’honneur, en présence du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, et des dévots. Ils manifestaient contre le fait que le PM allait prendre la parole et aussi contre l’absence d’un membre de l’opposition. La police est intervenue avant l’arrivée du PM et les manifestants, dont deux femmes, ont été arrêtés. Pour Arvin Boolell, « ces arrestations sont arbitraires, car ces gens n’étaient pas au temple, mais dans la rue. Pourquoi être provocateur ? Il faut une séparation des pouvoirs et ne pas casser le tissu social. Ce gouvernement est sélectif, revanchard et arrogant. Nous nous acheminons vers l’autocratie ».
Collectif d’avocats
Ils sont solidaires des manifestants. Mes Kishore Pertab, Coomara Pyneeandee et Rama Valayden sont venus les représenter au poste de police de Camp-Diable. « C’est une bonne chose d’avoir créé ce collectif, car il y aura encore d’autres arrestations arbitraires. La plupart des manifestants sont des jeunes et ils doivent continuer à descendre dans la rue. C’est bon pour la démocratie. Sous la PGA, on a le droit de manifester avec moins de 10 personnes. Mais s’ils sont poursuivis sous le Criminal Code, il faut prouver quel tort les manifestants ont-ils fait à l’État », précise Me Valayden.
Vela Goonden tire à boulets rouges contre la MTTF
Il n’est pas membre de la MTTF. Vela Goonden, arrêté et libre de rentrer chez lui, dit tout haut ce qu’il pense. « La MTTF est politisée à outrance. Où sont nos principes? Cette fédération doit se ressaisir. Je tire mon chapeau au cardinal Piat qui ne donne pas la parole aux politiciens à l’église. La MTTF devrait en prendre note ».
Sanjay Ramkissoon : « Ce n’est pas fini »
Sanjay Ramkissoon, connu dans le Sud pour son travail social, est en colère : « On a toujours prôné le dialogue et les organisations socioculturelles ne devraient pas donner la parole aux politiciens. On les invite pour assister à la fonction. Point. Nous avons manifesté pacifiquement pour envoyer un message et on nous arrête comme de vulgaires vagabonds. Ce n’est pas fini ».
Le prêtre va soulever la question à la MTTF
Il ne compte pas laisser cet incident sans suite. Le prêtre Kissen Gungadoo, membre exécutif de la MTTF, dit qu’il compte soulever la question lors de la prochaine réunion. « Plusieurs décisions sont prises sans que le comité ne soit mis au courant. En ce jour de fête, il n’y a aucun mal à inviter le Premier ministre, mais on ne savait pas qu’il allait prendre la parole. LJe compte interpeller le président de la MTTF ».
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