Vingt-quatre civils ont été tués et une soixantaine blessés dimanche par des séparatistes armés dans le sud-ouest anglophone du Cameroun, en proie à un sanglant conflit, ont affirmé mardi les autorités locales.
Quelques heures auparavant, l'armée avait annoncé avoir libéré plusieurs otages, dont Elizabeth Regina Mundi, une sénatrice du parti présidentiel, enlevée il y a un mois par des rebelles indépendantistes anglophones. Et les militaires assuraient avoir tué une dizaine de ravisseurs dans l'opération de sauvetage.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, dont une partie s'estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d'une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, 89 ans.
Depuis 2017, des groupes séparatistes et l'armée s'affrontent dans un sanglant conflit dont les civils sont souvent les victimes.
Des rebelles armés ont "attaqué avec des armes à feu dimanche le village d'Obonyi II", à 560 km au nord-ouest de Yaoundé, près de la frontière avec le Nigeria, a assuré mardi à l'AFP Ekwalle Martin, maire de la localité: "le bilan est de 24 morts et au moins 62 blessés", a-t-il ajouté.
"Les séparatistes voulaient que les habitants leur versent chaque mois de l'argent, ils ont refusé et c'est pour cela qu'ils ont attaqué", selon l'élu.
L'attaque a été confirmée par un membre de l'administration locale, qui a requis l'anonymat, et qui a évoqué au moins 15 civils tués.
"A la suite de cette attaque, les populations ont fui au Nigeria pour certaines et en forêt pour d'autres. Cette zone est difficile d'accès. Les bandes armées profitent de cet enclavement pour dicter leur loi", a expliqué cette source à l'AFP.
AFP
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !