Cambriolage à Goodlands samedi : Rawonjooloo Pentayah, 78 ans, meurt trois jours après

• Arrêté, le suspect avoue : « Monn tapp li monn sove »

Elle n’a pas survécu à ses blessures. Rawonjooloo Pentayah, âgée de 78 ans, avait été agressée, dans la soirée du samedi 22 octobre, à son domicile, à Goodlands. La vieille dame, en situation de handicap, avait surpris un cambrioleur chez elle. Le voleur s’en était alors pris à elle avant de prendre la fuite. C’est une proche qui a découvert la victime et alerté les secours. Mardi après-midi, Rawonjooloo Pentayah a rendu l’âme à l’hôpital du Nord. 

La police criminelle (CID) de Goodlands, alertée, a sécurisé les lieux, alors que la police scientifique a fait des prélèvements pour des analyses. Une paire de savates a été retrouvée sur la scène de crime. Les éléments du Field intelligence Office (FIO) du Nord, menés par le sergent Arnasala, n’ont, pour leur part, pas tardé à mettre la main sur un suspect. Un dénommé Jean-Michel Mimi, âgé de 36 ans, a été arrêté. Il est passé aux aveux. Le mercredi 26 octobre, il a été provisoirement inculpé de meurtre devant le tribunal de Mapou. Il devra participer à un exercice de reconstitution dans les jours qui viennent.

Aux limiers de la CID de Goodlands, Jean Michel Mimi a raconté le vol au domicile de Rawonjooloo Pentayah. Il s’était rendu chez la vieille dame, samedi soir, pour un cambriolage. Mais la dame l’a surpris. Il a avoué avoir cogné la septuagénaire avant de prendre la fuite. « Kan linn trouv mwa, monn tapp li monn sove », a-t-il dit aux hommes de l’inspecteur Bhunjun. 

C’est sur son lit d’hôpital que la vieille a rendu l’âme mardi matin. Depuis son admission, elle est restée inconsciente et n’a ainsi pu fournir sa version à la police. L’autopsie pratiquée, mardi après-midi, par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer, a attribué son décès à une fracture du crâne.

Acte inhumain

C’est Saraswatee, la belle-sœur, qui habite à côté, qui a fait la découverte dimanche matin. Rawonjooloo Pentayah gisait inconsciente dans une mare de sang. Sila, la sœur de la défunte, affirme qu’elle a dû être violemment agressée, vu les ecchymoses sur son corps et les traces de sang dans la maison. « C’est inhumain de commettre un tel acte sur une personne en situation de handicap. Fode pena leker mem sa », dit-elle, tristement. Et d’ajouter : « Sa kalite blese la pa fasil, li pann regayn konesans ditou ».

Sila affirme que Rawonjooloo a souvent été la cible de voleurs. « Zot profit so andikap zot vinn kokin ». La dame de 78 ans a toujours vécu seule. Il y a environ six mois, des individus avaient volé une bonbonne de gaz chez elle. Elle poursuit : « Dimans monn trouv sa bizar ki li pann ouver laport kouma li abitie. Kan nounn al gete plitar par lafenet, monn trouve linn blese ek ti ena boukou disan ». « Nounn appel Samu pou amenn li lopital », ajoute Sila qui dit que, vu les blessures, elle envisageait déjà le pire pour sa sœur lors de ses visites à l’hôpital. 

Saraswatee, la belle-sœur, est sous le choc. Les images de Rawonjooloo Pentayah gisant dans une mare de sang passent en boucle dans sa tête. « Mo mem inn trouv li par lafenet, monn kriye zot tou ek nounn dir lapolis », confie-t-elle au Défi Media Group. Elle déplore ce crime odieux et condamne sans réserves les gens sans scrupules qui s’en prennent aux personnes âgées et en situation de handicap. « Dimounn inn vinn plis ki bebet. Zot pena pitie pou bann vie, pou bann andikape », dit-elle, en colère. 

Les funérailles de la retraitée ont eu lieu au cimetière de Belmont, à Saint-Antoine, Goodlands, mercredi.