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Caisses de l’État: les dépenses publiques sous pression en 2016-17

La présentation du Budget 2016-17 se fera dans une conjoncture difficile. Le niveau de l’endettement élevé, l’investissement soutenu, l’objectif de croissance de 5 %, la création d’emplois et le combat contre la pauvreté sont les principaux défis à relever dans un climat difficile.

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«La marge de manœuvre pour les dépenses récurrentes de l’État est très limitée. Elle sera davantage sous pression avec la mise en œuvre des recommandations salariales du Pay Research Bureau (PRB) en 2016 », affirme le secrétaire financier Dev Manraj, signataire de la 2016-2017 Budget Circular. Le document, en date du 4 mars, est adressé aux administrateurs de ministères et de départements, en prélude aux consultations pré-budgétaires. Ainsi, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth, responsable du ministère des Finances, depuis le lundi 14 mars, est appelé à jouer les équilibristes. « Qui plus est, les projets d’infrastructure favorables à la croissance, en voie d’exécution et à venir, absorberont davantage de ressources financières publiques durant les prochaines années. Des fonds additionnels seront requis pour la restructuration des entités publiques », ajoute Dev Manraj. Tenant compte des contraintes, des défis et des objectifs, le ministère des Finances et du développement économique a fixé des limites de dépenses pour chaque ministère et chaque secteur. Et tout département devra s’assurer que les soumissions de dépenses se situent dans ces limites. Maurice s’est fixé comme objectif une croissance moyenne de 5 % à partir de 2017. L’expansion économique serait possible grâce à un flux massif d’investissements privés. En ce faisant, les revenus par tête d’habitant atteindraient, en 2018, les Rs 37 400 par mois. « Des politiques et des mesures appropriées devront être mises en œuvre pour davantage diversifier notre économie, booster l’investissement du secteur privé et la création d’emplois, permettre à la productivité de se hisser à l’échelle mondiale, intégrer la technologie numérique dans notre stratégie visant à développer et à renforcer notre résilience économique », fait ressortir le secrétaire financier.

Exercice d’équilibriste

Pour l’année 2016, Statistics Mauritius est d’avis que la croissance économique sera de 3,9 %, contre 3,4 % l’année précédente. La construction pourrait reprendre des couleurs cette année. En attendant, c’est l’industrie du tourisme qui sera, une fois de plus, le moteur de la croissance. Les recettes seront de Rs 54 milliards, selon les projections de la Banque de Maurice. La circulaire balise donc le terrain pour l’ensemble des entités gouvernementales, avant la soumission de la liste des dépenses et des financements reprise pour la prochaine année financière. Ce document a le mérite d’être clair et précis dans l’énumération des écueils domestiques et internationaux. La croissance mondiale serait de 3,4 % en 2016, contre une projection de 3,6 % en octobre 2015. « Le Budget est en voie de préparation dans un environnement économique international défavorable, caractérisé par un ralentissement économique général, en particulier au Brésil, en Russie, en Inde, en Chine et en Afrique du Sud (NdlR : groupe de pays dont l’acronyme est BRICS), le prix du pétrole à un niveau bas et une croissance timide dans le commerce mondial. De plus, les risques d’une perspective économique moindre pour les États-Unis et l’Europe sont plus pressants ces derniers temps », explique Dev Manraj. L’exercice d’équilibriste du ministre des Finances, à la lecture du Budget, tiendra compte d’un niveau élevé de la dette publique. À travers la Public Debt Management Act, le gouvernement a pris l’engagement de ramener la dette à 50 % du Produit intérieur brut. En sus de cette contrainte majeure, le gouvernement devra respecter ses engagements pour améliorer la qualité de vie des Mauriciens. « Nous serons confrontés aux risques fiscaux et passifs éventuels », commente le secrétaire financier. « D’autre part, les investissements dans les projets infrastructurels publics devront augmenter de manière significative, ce qui entraînerait une hausse de l’endettement. Dans la foulée, nous devons nous attaquer aux besoins immédiats des pauvres et des ceux issus des couches vulnérables de la société. »

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