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Cader Hossenally: Une revanche sur la vie

Cader Hossenally
Cader Hossenally est issu d’un milieu très modeste, ce qui ne l’a pas empêché de réussir. Consultant en tourisme, il voue un culte à Gaëtan Duval et au Parti mauricien social démocrate (PMSD). Aujourd’hui, il est heureux d’apporter son soutien à Xavier-Luc Duval. Il est d’une loyauté à toute épreuve. Cader Hossenally, figure incontournable dans le cercle bleu, ne cache pas son attachement à la grande famille bleue, mais surtout à sir Gaëtan Duval. Son modèle et son guide a été et reste l’ancien leader du PMSD. Aujourd’hui, il soutient le fils et le petit-fils de celui-ci, Xavier-Luc Duval, l’actuel Premier ministre adjoint, et Adrien Duval, le Deputy Speaker. « Pour moi, sir Gaëtan a été plus qu’un ami. Son décès a laissé un grand vide en moi. Je peux dire qu’après mes parents, c’est la personne la plus proche que j’ai perdue. Il est difficile de combler ce vide. Ma loyauté envers les Duval reste intacte. Aujourd’hui, c’est à Xavier-Luc et à son fils que j’offre mon amitié, mon soutien et mes conseils. » De passage à Maurice, Cader Hossenally, consultant en tourisme basé en Grande-Bretagne, annonce la sortie d’un film documentaire sur la vie de sir Gaëtan Duval, le 9 octobre prochain. « Je conseille à la jeune génération et à ceux qui ignorent la contribution du PMSD à l’économie mauricienne de se faire un devoir de visionner ce documentaire. C’est un hommage au père du tourisme et de la zone franche. »

Six enfants et de maigres moyens

Cader Hossenally est né à la rue Saint-François-Xavier, à Port-Louis. Cadet de Rafeh et Ameena Hossenally, il est leur premier fils. « La vie n’était pas facile. La famille était nombreuse, six enfants et de maigres moyens. » Il se souvient du deux-pièces dans lequel la famille vivait. « Il n’y avait que deux chambres. Dans l’une, mes parents et mes sœurs dormaient et dans l’autre, mes trois frères et moi-même. Imaginez la promiscuité, le manque d’espace... » À cette époque, il faut que le père de famille, entrepreneur dans le bâtiment, rentre à la maison pour que sa mère puisse préparer le dîner. « On vivait au jour le jour. Ma mère attendait que mon père rentre avec “le curry du jour” pour nous faire à manger. » Toutefois, ce manque de moyens n’a pas empêché le jeune Cader de trouver des occupations intéressantes.

« Froder mariaz »

« Les grandes sorties pour nous, c’était les mariages. On y allait tiré à quatre épingles et on en profitait pour manger à satiété. Il nous arrivait aussi, à mes frères et à moi-même, ainsi qu’à des amis d’être des “froder mariaz”. C’était lors des veilles de mariage, lors des mehendi. on y allait, on aidait la famille et on passait un bon moment », raconte-t-il avec nostalgie. Un autre plaisir, en ces temps difficiles : les séances de cinéma qui permettaient au jeune Cader de s’évader et de rêver de lendemains meilleurs. « On allait voir des films à l’Opera House ou encore au cinéma Rex. Avec les crayons pour les yeux de mes sœurs (khôl kajal), je me dessinais des moustaches. Ces fausses moustaches me faisaient paraître adulte. C’était surtout pour des séances de films occidentaux, genre western. » Le lendemain, son père le réprimandait souvent avec des gifles. « Mais cela ne me perturbait pas, car j’avais quand même pu voir le film. » Un autre souvenir : les séances de coupe chez le coiffeur. « Mon père nous y emmenait, mes trois frères et moi-même. On s’asseyait en rang et il n’était pas question d’avoir une coupe à la mode », lance-t-il dans un éclat de rire. Son apprentissage politique se fera assez tôt, car la région de Saint-François-Xavier était un carrefour de rencontres. « Mon père y avait une petite tabagie. L’après-midi, il y vendait des fruits, des “gonaz” comme on dit en créole et il faisait griller des pistaches. Vagabonds, intellectuels et hommes de la rue fréquentaient le coin. » Il y avait aussi le Clan 3 Étoiles, regroupant des partisans de sir Gaëtan Duval, qui était à l’époque lord-maire. « Je suis allé le voir un jour chez lui dans le nord. Ma mère et moi étions devant son domicile à 5 heures du matin. Il nous a reçus avec beaucoup d’humilité. Depuis ce jour, je suis devenu son plus grand fan. »

Vers l’angleterre

Cader Hossenally quitte Maurice en 1974 pour la Grande-Bretagne. Sa mère emprunte de l’argent pour rendre ce voyage possible. Son père lui donne Rs 100. Heureusement pour lui, sa sœur aînée, qui y était déjà, lui accorde son soutien. Il n’oublie pas son ami, sir Gaëtan Duval. Ils seront en contact permanent et Cader l’aidera dans toutes les campagnes politiques majeures. « Il a mis Maurice sur la mappemonde du tourisme, lancé la zone franche, permis aux Mauriciens d’avoir une meilleure vie. Il a eu beaucoup de succès, mais a aussi subi des coups bas. C’est cela la politique. On lui a reproché de s’entourer de “taperr”. En fait, ces hommes étaient là pour assurer sa sécurité. Du vivant de sir Gaëtan Duval, personne n’a osé lui lancer une pomme d’amour, tant que la famille Hossenally était à ses côtés », souligne-t-il fièrement. Cader Hossenally estime que sir Gaëtan Duval était une personne très intègre et honnête. « Il a été comme une université pour moi. J’ai tellement appris de lui », dit-il.

Son fils, sa bataille

Âgé de 59 ans, Cader Hossenally est consultant en tourisme et aussi secrétaire général de l’ONG Anglo-Mauritian Disability Link. Il est détenteur d’un diplôme en Business et en Relations publiques. Il est père de quatre enfants : Farahnaz, 28 ans, est dans les Relations publiques, Saddam, 25 ans, a un handicap, Ameera, 21 ans, fait des études en science politique et le petit dernier, Abbas a un an. Saddam est atteint de leucodystrophie, une maladie génétique rare. « C’était un moment très pénible, difficile à surmonter. Il faut énormément de foi, mais mon fils, c’est ma bataille. Je serai toujours là pour lui », affirme-t-il. Cader Hossenally fait le va-et-vient entre la Grande-Bretagne et Maurice dans le cadre de ses activités professionnelles et reste très engagé politiquement auprès de Xavier-Luc Duval et du PMSD.

Bonne chance, Jeremy Corbyn

Cader Hossenally salue la récente victoire du nouveau chef du Parti travailliste anglais, Jeremy Corbyn. Celui-ci est aussi l’un des principaux porte-parole de la campagne pour que les Chagossiens puissent obtenir le droit de retourner sur l’archipel des Chagos. « Je suis très heureux pour lui. D’ailleurs, c’est un ami. Je lui souhaite bonne chance. »
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