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Budget 2025-26 : Nita Deerpalsing salue la fin des Smart Cities, mais critique un manque de vision sociale

Malgré quelques avancées, Nita Deerpalsing dénonce un manque de courage politique dans le Budget 2025-26.

L’ex-députée Nita Deerpalsing accueille favorablement certaines mesures phares du Budget 2025-26, comme la fin des Smart Cities et le retour du NPF. Mais elle fustige un manque de vision sociale et écologique. Selon elle, le gouvernement échoue à poser les fondations d’un vrai changement structurel pour sortir durablement les plus vulnérables de la précarité. 

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L’ancienne députée travailliste Nita Deerpalsing a livré une analyse nuancée mais sans concessions du dernier exercice budgétaire. Si elle salue certains « signaux positifs », elle regrette toutefois un manque de courage politique et de vision à long terme. Dans une déclaration accordée au Défi Plus, elle dit accueillir « avec soulagement » la fin annoncée du régime des Smart Cities, tout en regrettant que les choix fiscaux et sociaux du gouvernement ne permettent pas de « sortir durablement les plus vulnérables de la précarité ».

Nita Deerpalsing estime que la décision de mettre un terme aux projets Smart Cities, souvent critiquées pour leur contribution aux inégalités foncières et sociales, est la mesure la plus satisfaisante du Budget. « Beaucoup de gens trouvaient que c’était une aberration totale. C’est une bonne chose », souligne-t-elle.

Si l’instauration d’un taux d’imposition plus élevé pour les hauts revenus constitue, selon elle, un pas dans la bonne direction, l’ancienne élue estime que le gouvernement aurait dû aller plus loin, notamment à l’égard des nominés politiques occupant des postes lucratifs dans le secteur public. « Le Chief Executive Officer de la SBM, pour prendre un exemple, gagne environ Rs 4 millions. C’est obscène, d’autant que c’est un nommé politique. Tous les nommés politiques, que ce soit les conseillers ministériels ou ceux placés dans les entreprises parapubliques, auraient dû être taxés à hauteur de 50 % », affirme-t-elle.

NPF : un retour loué, mais mal communiqué

L’annonce du retour au National Pensions Fund (NPF), abandonnée par le gouvernement MSM au profit de la Contribution sociale généralisée, est accueillie favorablement. Mais Nita Deerpalsing estime que le gouvernement a manqué de pédagogie et de concertation, notamment sur la question de l’âge de versement de la pension qui passe de 60 à 65 ans. « C’est un sujet extrêmement sensible. Il aurait fallu consulter davantage. C’est un bémol important. » 

Un autre point de friction est l’annonce d’une allocation rétroactive pour les Junior Ministers, jugée inopportune. « Le cheveu sur la soupe est cette allocation pour les Junior Ministers avec effet rétroactif. Certains essaient de justifier cela en disant que les anciens PPS le touchaient, mais quand on prône le changement, ce n’est pas pour faire comme ceux qui étaient là avant. L’exemple doit venir d’en haut. » 

De manière plus générale, elle appelle à repenser le système d’allocations, dénonçant ce qu’elle décrit comme une stratégie politique de court terme visant à « capter le vote des plus vulnérables ». « Il faut arrêter d’instrumentaliser la misère des gens à l’approche des élections comme ça avait été fait auparavant. Il faut aider les gens pendant cinq ans pour les faire sortir durablement de la précarité. L’ancien gouvernement a profité de la misère des gens pour obtenir des votes. C’est ce qu’on appelle l’instrumentalisation de la pauvreté. » 

À ses yeux, les allocations ne devraient pas être des mécanismes ponctuels, mais faire partie d’une politique de transformation sociale. « Il faut réfléchir à la manière de sortir les gens de ce besoin d’avoir des aides. Simplement donner et ensuite retirer ne fait pas avancer la lutte contre la pauvreté. »

Une transition énergétique « absente »

Un des grands absents du Budget, selon Nita Deerpalsing, reste la question environnementale. « La grande déception de ce Budget est qu’il ne montre pas de réelle volonté d’aller vers les énergies renouvelables. » Elle critique notamment l’absence de mesures ambitieuses pour favoriser la production décentralisée d’énergie solaire ou l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics. 

Enfin, la politique alimentaire du gouvernement n’échappe pas à sa critique. Elle s’insurge contre la suppression des taxes sur certains produits transformés, au détriment de la promotion d’une alimentation saine.

« Ils disent qu’ils retirent les taxes sur les légumes surgelés ou en boîte, mais ce sont des ultraprocessed foods. Au lieu d’encourager ce genre de nourriture, on devrait promouvoir une alimentation saine. C’est un manque d’inspiration. C’est une autre grande déception de ce budget. Une des raisons des problèmes de santé dans le pays est justement cette consommation d’aliments ultra-transformés. » 

Elle reconnaît que le gouvernement a hérité d’une situation économique difficile. « On ne peut pas contester le fait que l’ancien régime a laissé une situation désastreuse. » Elle déplore toutefois que le Budget ne fasse pas preuve de l’ambition nécessaire pour transformer les structures sociales et économiques du pays. « J’attendais beaucoup plus pour démontrer comment faire sortir les gens de leur vulnérabilité. Nous ne voulons pas d’un pays où les gens dans la misère doivent attraper les pieds des politiciens. »

  • Nou Lacaz

 

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