Un nouveau modèle et une nouvelle philosophie économique sont nécessaires pour accompagner le changement en profondeur souhaité par Linion Moris. C’est ce qu’a soutenu Nando Bodha lors de la conférence de presse du parti, le mercredi 19 juin, en réaction aux commentaires du Premier ministre Pravind Jugnauth sur le budget de son ministre des Finances, Renganaden Padayachy.
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« Nous sommes plus inquiets que jamais que l’avenir de ce pays et des jeunes soit entre les mains de ce gouvernement et de l’actuel Premier ministre », déclare Nando Bodha. Alors que le ministre des Finances soutient qu’il prône une économie de la bienveillance, le Premier ministre précise qu’il s’agit d’un budget de confiance dans l’avenir, Linion Moris estime que les mesures présentées par ce gouvernement vont hypothéquer l’avenir du pays et des générations à venir.
Nando Bodha explique que le gouvernement actuel veut adopter une politique d’immigration permettant aux étrangers de venir travailler à Maurice, avec un assouplissement des formalités pour l’obtention du permis de travail. Pour lui, c’est une politique de migration libérale. Et avec un monde du travail « déboussolé », il s’interroge sur la place des jeunes à Maurice face aux experts étrangers qui pourront venir travailler dans le pays. « Quel avenir pour les jeunes qui ne sont pas formés ? » demande Nando Bodha.
Pour Linion Moris, il est impératif de revoir le système d’éducation et de formation, ainsi que la création d’emplois dans de nouveaux secteurs. Selon lui, les jeunes vont se retrouver en concurrence avec les étrangers, que ce soit sur les chantiers de construction, dans les usines ou les hôtels. Cette « déréglementation » du monde du travail est « extrêmement dangereuse », poursuit Nando Bodha, qui dénonce le fait que le Budget ne va pas résoudre le problème de la fuite des cerveaux. « Le Budget ne répond à aucun des problèmes urgents du pays. »
Il estime que la sécurité alimentaire est également menacée et qu’aucune mesure n’a été proposée pour augmenter la production afin que le pays puisse être autosuffisant à un prix de marché raisonnable et acceptable. Il déplore également le fait que le pays doive importer des poissons. « Il faut un renouveau dans l’économie bleue pour que les Mauriciens puissent avoir une sécurité alimentaire agricole et en fruits de mer. »
Dans la foulée, Nando Bodha regrette que tout soit mis en œuvre pour favoriser une roupie faible et que les coffres de l’État soient remplis à travers la taxe à valeur ajoutée (TVA). Selon lui, le Budget se résume à une série de mesures pour acheter des votes et sauver un gouvernement qui lutte pour sa survie politique. « Nous condamnons cette irresponsabilité du modèle économique. »
Dev Sunassy fait ressortir qu’une roupie faible fait souffrir l’ensemble de la population avec des prix des produits qui n’ont cessé d’augmenter de manière incontrôlable. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 89 % entre 2013 et mars 2024, tandis que ceux des services de santé ont connu une hausse de 65 %, selon une étude effectuée par une entreprise privée. Selon lui, les riches deviennent plus riches à travers ce type de politique, alors que l’ensemble de la population paie les profits des grandes entreprises.
Intervenant également, Jean-Claude Barbier fustige un Budget « sans âme » qui ne répond pas aux besoins de la population. Il annonce aussi une assemblée de Linion Moris ce dimanche 23 juin, au centre municipal de Belle-Rose.
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