Le Budget 2022-23 prévoyait des dépenses totales de Rs 172,9 milliards, tandis que les estimations des recettes s’élevaient à Rs 150 milliards. Cependant, le déficit budgétaire ainsi que la dette publique sont des facteurs non négligeables dans l’élaboration d’un Budget.
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Exercice particulièrement crucial, le Budget 2023-24 devra retracer l’ensemble des dépenses et recettes de l’État pour une année. Ashok Aubeeluck explique que l’équilibre entre les dépenses et les recettes est un facteur économique essentiel dans un Budget. « Il y aura toujours un déficit budgétaire dans un pays en plein développement. D’ailleurs, le gouvernement a misé sur l’infrastructure lors des budgets
précédents », soutient l’économiste.
Basé sur le discours du Budget de l’année dernière, le déficit budgétaire prévu pour 2022-23 devrait s’établir à 4 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Eric Ng est cependant d’avis qu’il n’y aura pas d’équilibre entre les dépenses et les recettes pour l’exercice en cours. « Il y a toujours eu un déficit budgétaire. Le taux était de 13 % en 2020. Les attentes sont élevées pour le Budget 2023-24, et des mesures de stimulation sont attendues en période électorale. Par conséquent, les dépenses risquent d’augmenter de manière significative. »
Dans le même temps, « le gouvernement sera prudent quant à l’imposition de taxes excessives sur les entreprises et les particuliers afin de ne pas compromettre l’économie », avance l’économiste. D’autant que, selon Ryan Allas, International Tax Leader chez Rogers Capital, la compétitivité de Maurice a été affectée par la Solidarity Levy et la Contribution Sociale Généralisée (CSG).
Toujours est-il qu’Ashok Aubeeluck est d’avis qu’il ne devrait pas y avoir de nouvelles taxes à la veille des élections, à l’exception de celles concernant l’environnement, le sucre et le sel. « Cela me semble plus logique et rationnel. Le taux marginal d’imposition se situe entre 26 et 28 % en moyenne. Le gouvernement évitera toute démagogie qui pourrait susciter des critiques de l’opposition », soutient l’économiste.
La dette publique du pays s’élève à Rs 483 milliards selon les chiffres provisoires de mars 2023. En trouvant le juste équilibre entre les dépenses et les recettes, cela pourrait permettre, selon Eric Ng, au ministre des Finances d’éviter de financer le déficit budgétaire par l’endettement. Par ailleurs, le ratio de la dette publique par rapport au PIB est de 81,9 %. Selon Ashok Aubeeluck, il serait souhaitable de le ramener à 60 % tout en visant une croissance économique moyenne de 6 %, étant donné que la croissance économique moyenne du pays entre 2010 et 2020 a été de 3,3 %.
Quelques mesures proposées par Rogers Capital
• Report en arrière des pertes fiscales subies par les entreprises.
• Suppression de la discrimination dans le traitement fiscal entre l’exportation de biens et l’exportation de services.
• Déduction au titre des émoluments versés aux travailleurs à domicile - revoir la loi / conditions d’éligibilité moins rigides.
• Réduction de la TVA sur les produits de première nécessité et les produits ménagers.
• Augmentation du taux de TVA sur les produits de luxe.
• Suppression de la Solidarity Levy - impactant uniquement la classe moyenne et non ceux qui perçoivent principalement des dividendes de sociétés résidentes.
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