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Budget 2023-24 - Padayachy : «Pas de justice économique sans justice sociale»

Au lendemain de la présentation du Budget 2023-2024, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a procédé à un exercice de questions-réponses avec les représentants de la presse à l’auditorium de l’Economic Development Board ( EDB) à Ébène.

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Au début, en évoquant la philosophie de son budget, le ministre Renganaden Padayachy a expliqué qu’il a toujours eu à cœur la justice économique et sociale, en plus de mettre en place d’autres mesures visant à renforcer notre résilience économique et environnementale. « Nous avons veillé à ce que ce budget soit inclusif », déclare-t-il.

Revenu minimum garanti de Rs 15 000

D’emblée, fait comprendre le ministre des Finances, il faut distinguer le salaire minimum actuel, qui s’élève à Rs 11 575, du revenu minimum garanti de Rs 15 000 annoncé dans le budget.
Il souligne que, contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas le salaire minimum qui est porté à Rs 15 000, mais ce montant est atteint en ajoutant les différentes allocations accordées par le gouvernement, y compris la CSG Allowance, ce qui donne un total de Rs 15 000. Ainsi, les employeurs continueront à verser le salaire minimum de Rs 11 575 et le montant restant sera pris en charge par le gouvernement par le biais de la Mauritius Revenue Authority. 

« Au sein du gouvernement, nous sommes déterminés à garantir un revenu mensuel minimum de Rs 15 000 pour tous les travailleurs. Nous aurions pu le mettre en place dès le début de notre mandat, mais malheureusement, la pandémie de Covid-19 a bouleversé notre économie », déclare-t-il. Il souligne que la justice sociale ne peut exister sans justice économique.

Situation économique

Les réserves du pays ont permis une reprise économique après une contraction de 15 % due à la pandémie de Covid-19. Selon le ministre des Finances, Maurice se classe parmi les vingt pays affichant les taux de croissance les plus élevés. 

Pour l’exercice financier 2023-24, le ministre des Finances prévoit un taux de croissance de 8 %, grâce à l’amélioration de notre compétitivité fiscale et aux investissements dans de nouveaux secteurs tels que les énergies renouvelables, la « Silver economy » et la pharmacologie, ainsi qu’au renforcement des secteurs existants.

Renganaden Padayachy explique que nos exportations ont atteint Rs 100 milliards par rapport à 2019. Il prévoit de réduire la dette publique de 86 % à 79 %, puis à 60 % du PIB à moyen terme. L’un des objectifs est de garantir au pays une marge de manœuvre suffisante pour faire face à d’éventuelles crises économiques à l’avenir. 

Le ministre soutient que cette marge de manœuvre sera atteinte lorsque le niveau de l’endettement aura atteint 60 % du PIB, permettant ainsi au pays d’emprunter jusqu’à un taux de 90 %. « Nous créons donc un fonds de résilience équivalent à 30 % du PIB pour faire face aux chocs économiques », précise-t-il.

Il fait également ressortir que l’objectif du gouvernement est de maintenir le déficit budgétaire en dessous des 3 %.

Inflation

Selon Renganaden Padayachy, le pays est principalement touché par une inflation importée. Selon lui, cette situation pourrait persister pendant encore environ une année. À cet égard, il fait référence aux prévisions de la Banque mondiale, qui estime un taux d’inflation de 5 % en 2023. Il exprime des craintes quant à la persistance partielle de ce phénomène en 2024.

Taxe progressive

Le ministre des Finances considère qu’un taux d’imposition uniforme de 15 % sur les revenus est injuste, car plus un contribuable dépasse un certain seuil, plus le montant de la taxe devient élevé. Cela décourage les individus à travailler davantage. Il explique que c’est ce système de taxation injuste que le gouvernement a voulu éliminer. Il garantit qu’avec l’adoption d’un système de taxation progressive, tous les contribuables paieront moins d’impôts à partir de juillet prochain.

Independence State Scheme

Renganaden Padayachy a expliqué la philosophie qui sous-tend l’octroi d’une subvention de Rs 20 000 à tous les jeunes qui atteignent l’âge de 18 ans. Il souligne que ces jeunes adultes ont des dépenses à assumer, telles que l’achat de livres pour ceux qui vont à l’université, l’acquisition de matériel informatique et d’autres besoins : « Le gouvernement souhaite accompagner ces jeunes dans leur transition vers  l’âge adulte. »

Par ailleurs, il se réjouit de la décision du gouvernement de prendre en charge l’intégralité des frais de soins pour les enfants atteints de cancer nécessitant des traitements, que ce soit à l’étranger ou à Maurice.

 

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