Budget 2022-2023 : les propositions des ministres sur la table du Grand argentier

Les consultations pré-budgétaires ont repris ce jeudi avec le « Policy Dialogue ». Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a rencontré d’autres ministres.

Secteur financier 

La promotion et le positionnement de Maurice, ainsi que l’image de la juridiction mauricienne, sont des éléments essentiels pour attirer plus d’investissements étrangers. 

Les échanges avec le Grand argentier ont permis d’aborder le potentiel du secteur financier et les produits qui peuvent contribuer à son développement. Mahen Seeruttun souligne qu’il faut accentuer les efforts de promotion de la juridiction qui, dit-il, apportent déjà des retombées positives. 

Par ailleurs, le ministère des Services financiers mise sur le budget 2022/2023 pour implémenter le « Blueprint ». Le but est de doubler l’apport du secteur au produit intérieur brut, qui est actuellement de 13 %. Autre aspect mis en avant : l’importance de la formation pour répondre au manque de personnel. Le secteur a besoin d’environ 1 000 employés supplémentaires cette année. Mahen Seeruttun propose donc de mettre en place des incitations pour attirer les Mauriciens évoluant dans la finance dans d’autres pays, ainsi que des étrangers. 

PME 

Les petites et moyennes entreprises (PME) ont un rôle prépondérant à jouer dans la relance de l’économie locale. C’est l’avis de Soomilduth Bholah. Le ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives a soumis plusieurs propositions allant dans ce sens au ministre des Finances. « Nos propositions ne sont pas exagérées et visent à apporter du soutien à l’industrie. Les requêtes ont été axées sur les ingrédients nécessaires pour la relance », précise-t-il. 

Environnement 

Pas moins de 540 000 tonnes de déchets solides arrivent chaque année à la décharge de Mare-Chicose. Plus de la moitié se compose de déchets organiques et 25 % sont des matériaux recyclables. Le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, propose donc des mesures pour optimiser la stratégie de gestion des déchets solides. 

Face au défi que représente le changement climatique, le ministre a aussi présenté des mesures qu’il considère « urgentes et prioritaires ». « Maurice est classé parmi les pays les plus vulnérables face aux aléas du changement climatique. Il faut une véritable politique pour lutter contre l’érosion côtière », estime-t-il. 

Agriculture

L’agriculture locale est tributaire de l’importation d’intrants comme les fertilisants. Selon le ministre de l’Agro-Industrie et de la Sécurité alimentaire, Maneesh Gobin, Maurice pourrait disposer d’alternatives à l’importation d’engrais, en procédant au compostage des déchets organiques et en produisant des fertilisants à base d’algues. Il estime également que le « zero budget natural farming » prend toute son importance dans le contexte actuel.

Autres propositions : 

• Produire des « super foods », comme les avocats ou le jacque, pour la consommation locale et l’exportation.   
• Fixer un prix plancher pour des produits autres que la pomme de terre et les oignons. 
• Revoir les « schemes » concernant le fret, car le coût de celui-ci a augmenté considérablement.