Le président de Business Mauritius estime qu’il est primordial de cerner l’avenir et de se donner les moyens de l’améliorer au lieu de s’appesantir sur ce qui n’a pas été réalisé. Face à la presse le jeudi 9 mai 2019 après la rencontre au Bâtiment du Trésor entre le secteur privé et la délégation gouvernementale menée par le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, il est revenu sur les propositions et les recommandations « tactiques ».
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«La réunion s’est bien déroulée. La qualité d’écoute et des discussions a été d’un bon niveau. » C’est le sentiment exprimé par Cédric de Spéville, président de Business Mauritius, le jeudi 9 mai 2019. C’était à l’issue de la rencontre entre le secteur privé et des représentants du gouvernement dans le cadre des consultations précédant la préparation du Budget 2019-20.
Cédric de Spéville a rappelé les axes principaux et les mesures importantes que Business Mauritius a proposés dans le mémorandum remis au gouvernement le 26 avril dernier. Un des quatre axes prioritaires est le renforcement de la gouvernance en général – un élément qui assure un développement équilibré dans le plus long terme. Le deuxième est le développement du capital humain. Un autre porte sur la protection et la meilleure gestion des ressources naturelles, en particulier notre zone économique exclusive.
Sur cet aspect, Business Mauritius estime essentiel d’avoir un cadre régulateur clair, par exemple, sur la gestion des concessions dans cette zone. « Si nous mettons en place un cadre régulateur clair, nous sommes convaincus que la somme des investissements sera extrêmement importante. Un exemple est dans les énergies renouvelables. Il y a un potentiel énorme quand nous regardons le positionnement de Maurice. Mais il manque un cadre régulateur et une visibilité pour les investisseurs. »
Jacqueline Sauzier, Secrétaire Générale de la Chambre d’Agriculture : «Baisser les coûts dans le secteur sucre»
Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture, explique que son institution a évoqué les principaux points avec le Premier ministre et ministre des Finances. « Il y a eu une bonne écoute. Maintenant tout est entre leurs mains. Pour le secteur sucre, c’est un discours qui toujours été le même, c’est-à-dire baisser les coûts de production, augmenter les revenus et avoir un meilleur accès aux produits de valeur ajoutée comme le sucre bio et le sucre de label de commerce équitable », a-t-elle précisé.
Jocelyn Kwok, CEO de l’AhrIM : «L’informel met la destination à risque»
Jocelyn Kwok, Chief Executive Officer de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim), reconnaît l’environnement difficile dans lequel opère le tourisme, c’est-à-dire un contexte marqué par la baisse au niveau des arrivées et des revenus. « Le nombre de sièges disponibles sur les avions stagne. Le load factor est en baisse. Le taux d’occupation des chambres d’hôtels a chuté. Nous avons très probablement un problème de compétitivité qui dépasse le simple prix de la destination », a affirmé Jocelyn Kwok.
Une harmonisation des licences et permis d’opération est, selon lui, essentielle afin que le touriste soit au cœur des services. « Aujourd’hui, 100 pays nous envoient entre 100 et 270 000 touristes par an. Le touriste doit être protégé et bien informé de cette organisation autour d’opérateurs dûment licenciés et autorisés à lui fournir des prestations dans un cadre légal précis », a-t-il dit avant d’ajouter : « Un secteur touristique informel grandissant est une vraie menace pour la destination Maurice. »
Daniel Essoo, CEO de la MBA : «Mettre au point les priorités»
Daniel Essoo, Chief Executive Officer de la Mauritius Bankers Association (MBA), évoque les trois points saillants sur lesquels l’association souhaite s’étendre : « Il s’agit d’abord de la réforme de la taxe où il faut corriger certaines importantes anomalies. En deuxième lieu, il s’agit de développer une stratégie sur l’Afrique avec une orientation plus claire et cohérente. Actuellement, il y a de très bonnes initiatives à ce niveau. Mais il est temps de mettre au point certaines priorités. Troisièmement, il faut assurer le développement du personnel et voir comment attirer les compétences qui n’existent pas à Maurice. Il faut certes former le capital humain mais entre-temps il faut compter sur des compétences venant d’ailleurs. »
Vidia Mooneegan, vice-président de Business Mauritius : «Il faut revoir le cursus dans l’ICT»
Vice-président de Business Mauritius et président de la sous-commission au sein de cet organisme, Vidia Mooneegan est optimiste quant au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Tout en mettant en avant le fait que Maurice est une destination attrayante, il insiste sur l’importance de revoir la formation. « Au niveau des TIC, il y a de bons indicateurs. Maurice est devenu un pays très attrayant pour beaucoup d’investisseurs. Cela a créé un certain défi au niveau local. Nous avons besoin de beaucoup plus de personnes. Nous devons les former dans les nouvelles technologies. C’est un défi (…) Nous devons offrir (des services) à forte valeur ajoutée. Cela demande des compétences. Nous avons la masse dans les universités. Nous devons revoir le cursus, beaucoup plus intégré vers l’industrie avec les universités. »
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