«Beaucoup de promesses, mais très peu de réalisations. » Ou encore : « Pas grand-chose. » C’est ce que nous livrent la plupart des responsables des partis politiques que nous avons consultés par rapport à leurs attentes dans le cadre du Budget.
Xavier-Luc Duval (PMSD) : « Des réformes pénibles, mais nécessaires pour plus tard »
Pour le leader de l’opposition, ce Budget ne viendra rien changer dans le fond. « Quand on se base sur les trois derniers Budgets, on constate que l’impact des mesures annoncées a été très faible. Beaucoup de promesses, mais peu de concrétisations. » Il constate que seulement un tiers du « Capital Budget » a été dépensé.
Cela démontre que beaucoup de projets sont annoncés, mais au final, l’argent n’est pas décaissé. « Comme c’est le dernier Budget que présentera l’Alliance Lepep, il essaiera de faire bien et se sauvera devant les réformes pénibles mais nécessaires. Car, il est trop tard pour initier des mesures qui peuvent paraître impopulaires dans l’immédiat mais bénéfiques sur le long terme ».
Shakeel Mohamed (Ptr) : « Ce sera un oral pour faire rêver »
Beaucoup de promesses, mais très peu de réalisations. C’est le constat fait par le chef de file du Parti travailliste, Shakeel Mohamed. « On nous a promis beaucoup de choses depuis décembre 2014, mais rien ne s’est concrétisé. Ce sera un oral pour faire rêver la population, mais ce sera difficile de la faire sortir de son cauchemar quotidien. Le peuple veut des actions et ne veut plus se contenter de mots uniquement. » Compte tenu des trois derniers discours du Budget, Shakeel Mohamed estime que « la population ne s’attend à rien de spécial ».
Reza Uteem (MMM) : « Ce sera un non-event ! »
« Je m’attends à un non-event ! » Reza Uteem, adjoint-leader du Mouvement militant mauricien (MMM), souligne qu’il est grand temps que l’Alliance Lepep vienne avec un « stimulus package » pour les Petites et moyennes entreprises. Il regrette d’ailleurs que Business Mauritius n’est plus fonctionnel trois ans après l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement. Reza Uteem reproche à Pravind Jugnauth de ne pas dépenser son « Capital
Budget ».
« Cela démontre que les initiatives annoncées ne sont pas mises en pratique. Il y a une déconnexion entre ce que le gouvernement annonce ce qu’il va faire et ce qu’il fait vraiment. On peut s’attendre à tout avec ce Premier ministre. Jusqu’ici, il a démontré qu’il n’a pas une bonne gestion de l’économie. Dépendre uniquement des projets immobiliers pour soutenir la croissance et faire venir des capitaux étrangers n’est pas soutenable sur le long-terme. »
Jean-Claude Barbier (Mouvement Patriotique) : « Des taxes ici et là »
Député du Mouvement Patriotique, Jean-Claude Barbier penche pour « un exercice comptable plutôt qu’économique ».
Il s’explique : « Pravind Jugnauth va proposer de taxer directement et indirectement ici et là et camoufler cela avec des mesures sociales. Avec un endettement de 67 % de notre Produit Intérieur Brut, l’objectif sera de le ramener à 60 %. Même si le gouvernement y parvient, ce sera toujours un échec, car « en 2014, le taux était de 60 %. Il n’y aura donc pas eu de progrès ». Cependant, il ne pense pas que le Premier ministre et ministre des Finances soit « un homme qui fait de la stratégie économique ».
Selon lui, les vrais enjeux n’ont pas été adressés jusqu’ici. Aussi, il prévoit qu’à un an des élections, il n’y aura pas de mesures impopulaires, pourtant nécessaires. « Comme les élections générales sont pour décembre 2019 au plus tôt, il ne pourra venir deux années de suite avec des mesures électoralistes », conclut-il.
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