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Budget 2018-19 - secteur manufacturier : normes sur les produits alimentaires importés

Les usines textiles font face à une pénurie de main-d’oeuvre.

C’est un faisceau de mesures intégrées qui se dégage de ce Budget pour promouvoir le secteur industriel. Tant sur le plan local qu’international, le gouvernement veut s’assurer de la cohérence dans la consolidation du secteur.

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C’est d’abord à Maurice que prennent appui ces mesures, avec la mise sur pied des infrastructures industrielles et facilités logistiques. Trois projets sont énoncés : celui de Pharmaceutical and Life Sciences à Rose-Belle, la création d’un New Business Park sur 15 arpents à Côte d’Or et un parc logistique à Riche-Terre.

Ils devraient jeter les bases d’une stratégie pour voir aboutir la politique de diplomatie commerciale que le gouvernement souhaite consolider. L’un des objectifs de cette stratégie : éviter que Maurice ne devienne un centre de dumping des produits de qualité médiocre et bon marché. Une telle pratique, dénoncée par des commerçants dûment enregistrés, menace directement les producteurs locaux.

Pour y faire face, le gouvernement veut consolider notre politique commerciale et recourir à notre service diplomatique pour protéger notre base industrielle.

Le Budget prévoit d’établir des normes de qualité et de sécurité sur les produits alimentaires importés, qui pourraient s’avérer impropres à la consommation. Des mesures longtemps réclamées par les producteurs locaux et des importateurs de produits alimentaires et les associations de consommateurs.

Certains produits se verraient interdits sur le marché mauricien s’il ne leur reste que 50 % de leur période d’expiration. Le Budget souhaite aussi l’embauche filtrée de travailleurs étrangers pour consolider le secteur manufacturier, qui fait face à une pénurie de main-d’œuvre et une baisse de production.

Les mesures tiendront compte de l’efficacité des recrutements et de la facilitation des procédures. Le gouvernement suit de près l’évolution des négociations liées au Brexit.

À l’heure actuelle, la situation ne devrait pas nous inquiéter outre mesure, car l’accès préférentiel des produits mauriciens au Royaume-Uni court jusqu’à 2020, suite à l’extension de la période de transition conclue entre les Britanniques et l’Union européenne.

François de Grivel : « Peu de relance pour le secteur manufacturier »

François de Grivel, directeur d’entreprise, reste sur sa faim. « C’est un Budget sans ambition pour le secteur manufacturier, je n’ai pas vu de mesures concrètes destinées à relancer le secteur manufacturier.

En revanche, il contient un certain nombre de mesures sociales positives. Au final, je suis assez déçu », dit-il. Même dans le détail, il reste très sceptique.

« Je ne vois pas comment on pourra exploiter concrètement nos relations avec les pays du Commonwealth. Certes, il y a l’Inde, pays très important dans le Global Business, sauf que nos relations commerciales avec ce pays sont déficitaires et nous n’arrivons même pas à capter 0,5 % des 22 000 milliards de son secteur offshore », déplore François de Grivel.

Quant à notre diplomatie économique, ce dernier souligne que Maurice n’a jamais eu de retour sur investissements de ses bureaux du Board of Investment (BoI) de Paris ou d’Inde. « Je conçois que l’implantation de ces officines a un coût,  mais il faut envisager leurs bénéfices sur les moyen ou long termes », dit-il. 

Sur l’importation de la main-d’œuvre, il fait ressortir que Maurice aura encore besoin de recourir aux ouvriers étrangers pour pallier l’insuffisance de bras dans le secteur manufacturier.

Sur cette problématique, le directeur général de RT Knits, Kendall Tang a, dans un entretien à paraître dans le Défi Quotidien du lundi 18 juin, soutenu que la main-d’œuvre étrangère devrait être assignée aux tâches basiques du secteur, alors que les responsabilités dites « créatives » en termes de design reviendraient aux jeunes Mauriciens, pour donner de la valeur ajoutée au textile-habillement Made in Mauritius.

 

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