Les attentes sont nombreuses et variées du côté du secteur privé, qui estime que celles-ci sont nécessaires en vue de relancer l’économie et favoriser les investissements. Gros plan sur les principales mesures que réclament les organismes du privé.
Publicité
Business Mauritius : des réformes en profondeur souhaitées
Le secteur privé, représenté par Business Mauritius, attend du Budget 2017-2018 la mise en œuvre des réformes sur différents points.
- Minimiser la bureaucratie.
- Paiement de la pension de vieillesse à 65 ans.
- Mise en œuvre de réformes pour soutenir les investissements.
- Utilisation plus accrue de l’Electronic Procurement System.
- Axer les Remunerations Orders sur les conditions de travail.
Small Planters Association : appel à l’État pour soutenir la modernisation de la production
La modernisation des méthodes de production demeure une priorité pour les petits planteurs. D'où une demande d'aide au gouvernement. Le but : encourager les jeunes à se tourner vers le métier de la terre.
- La mise sur pied d'un organisme pour vulgariser les informations essentielles aux petits planteurs, notamment les statistiques sur la production des légumes au niveau national. Ce qui va leur permettre de savoir quels sont les légumes qu'il faut planter ou pas.
- La création d'une Land Bank pour optimiser la production des légumes.
- La mise sur pied d'un fonds pour venir en aide aux planteurs affectés par les effets climatiques.
- Un fonds d'aide pour les planteurs qui veulent moderniser leurs méthodes de production de légumes.
- Un financement partiel afin que le nouveau marché au gros des légumes à La Vigie puisse démarrer le plus vite possible.
Association des petits entrepreneurs : la promotion d’une culture de maintenance attendue
Avec le démarrage des projets d’envergure tels que les villes intelligentes, le Metro Express et d’autres projets routiers, le secteur de la construction devrait connaître une croissance de 7 % à la fin de l’année. Toutefois, les opérateurs estiment que pour réaliser cet objectif, les propositions ci-dessous devraient être prises en considération.
- Faciliter l’accès aux finances aux petits entrepreneurs.
- Duty Free sur les véhicules utilisés par les petits entrepreneurs.
- Promouvoir une culture de maintenance.
- Des mesures pour éviter la création des cartels.
- Augmenter le seuil des exemptions sur les bonds de Rs 5 millions à Rs 20 millions.
MEXA : des incitations fiscales pour booster l’exportation réclamées
La Mauritius Export Association (Mexa) estime qu’il faut créer des conditions de concurrence équitables entre les entreprises orientées vers l’exportation, celles orientées vers les résidences domestiques, les Petites et moyennes entreprises (PME), les firmes du port franc et le secteur offshore afin de créer des synergies. Ci-dessous cinq principales propositions :
- La création d’un Export Hub Equity Fund d’un milliard de roupies, géré par le public et le privé.
- L’opérationnalisation du projet Regional Feeder Vessel pour permettre une connectivité plus rapide entre Maurice et les marchés africains.
- Étendre le Speed-to-Market Scheme au marché américain.
- Rs 25 millions pour une campagne internationale.
- Dynamiser le secteur du « seafood ».
AHRIM : des solutions à la pénurie de main-d’œuvre
L’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Île Maurice (AHRIM) relève plusieurs points où le gouvernement doit faire des efforts pour soutenir l’industrie touristique. La main-d’œuvre est particulièrement concernée.
- Améliorer la sécurité des touristes.
- Revoir la formation des jeunes aux métiers du tourisme.
- Ouvrir davantage le marché du travail aux étrangers.
- Baisser les tarifs d’électricité.
- Revoir la taxe sur l’environnement.
Fédération des PME : des mesures pour réduire la lenteur administrative
La mise en œuvre des mesures annoncées dans le dernier budget. C’est ce qu’attendent les Petites et moyennes entreprises (PME). Par ailleurs, elles souhaitent que les points suivants soient aussi pris en considération.
- La fusion de la Small and Medium Enteprises Authority (SMEDA), Enterprise Mauritius (EM) et le National Women Entrepreneur Council (NWEC).
- Faciliter l’accès aux finances, notamment pour l’obtention des prêts bancaires.
- Rationalisation des procédures afin d’avoir accès aux finances.
- Offrir des formations aux entrepreneurs par des professionnels.
- Des mesures pour accélérer les démarches pour lancer une entreprise.
OTAM : s’engager dans la transformation numérique
Pour soutenir le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), l’Outsourcing Telecommunications Association of Mauritius (OTAM), préconise différentes mesures qui doivent permettre d’enclencher la transformation numérique du pays.
- Mise en œuvre du Digital Mauritius Programme pour numériser les services gouvernementaux.
- Engager les entreprises dans la transformation numérique.
- Favoriser l’émergence des startups.
- Création d’une plateforme pour encadrer les startups.
- Création d’un fonds dédié aux startups.
- Baisse des impôts de 15 % à une fourchette entre 3 % et 5 %.
Chambre d'Agriculture : rehausser la production agricole
La Chambre d'Agriculture veut des mesures pouvant rehausser la production agricole tout en souhaitant une harmonisation des législations du travail au niveau de l'industrie sucrière.
- Des mesures pour réduire l'abandon des terres sous culture de la canne à sucre.
- Que l'industrie sucrière soit régie par les mêmes lois du travail au niveau national.
- Refaire les plantations dont les cannes sont âgées de plus de sept ans.
- Enregistrement intégré des agriculteurs en vue d'une hausse de la production.
- La mise sur pied d'une National Biosecurity Task Force pour développer des mesures phytosanitaires pour protéger les animaux contre des maladies.
Association des hôtels de charme : faire face à la concurrence des grands hôtels
L’Association des hôtels de charme a des attentes similaires à celles de l’AHRIM, notamment en ce qui concerne la main-d’œuvre étrangère et la taxe environnementale. Mais les petits hôtels se démarquent des grands établissements sur les formules tout compris.
- Lutter contre les formules tout compris (all inclusive) des hôtels.
- Revoir la taxe sur l’environnement.
- Ouvrir davantage le marché du travail aux étrangers.
- Faciliter l’accès au financement.
MCCI : assouplir les procédures pour le recrutement des travailleurs étrangers
En tenant compte du vieillissement de la population, qui devrait se poursuivre durant les prochaines années, la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Maurice (MCCI) estime qu’il est important de recruter de travailleurs étrangers. Voici les grandes lignes de ses propositions :
- La rationalisation des différentes organisations telles qu’Enterprise Mauritius (EM), le Board of Investment (BOI), la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) et la Financial Services Promotions Agency (FSPA).
- La mise en place d’une Single Licensing Authority.
- La nécessité aux autorités publiques d'envoyer un signal fort et d’adopter des politiques pour améliorer le secteur manufacturier.
- Des ‘Handling Charges’ préférentiels pour les activités manufacturières.
- Le retrait des quotas sur le recrutement des travailleurs étrangers.
Jayen Chellum, secrétaire-général de l’ACIM : «Pour une baisse des frais bancaires»
Si d’un côté, Jayen Chellum, secrétaire-général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM), se bat toujours contre le projet de Metro Express, il ne perd pas pour autant ses vues sur la protection des consommateurs.
Qu’attendez-vous du Budget qui sera présenté ce jeudi ?
Je vous parlerai surtout de mes craintes. C’est la première fois depuis que je suis secrétaire de l’ACIM que j’appréhende si fort un Budget. C’est le projet de Metro Express, qui va engloutir des milliards de roupies d’emprunt et que les générations à venir seront appelées à rembourser pendant au moins les cinquante prochaines années. Je suis d’autant plus révolté, car le gouvernement n’a eu aucune consultation au préalable avec les partenaires sociaux avant de s’engager dans le plus gros projet infrastructurel depuis l’indépendance.
Chaque année, on constate que les prix de certains produits augmentent au lendemain de la présentation du Budget, sans parler des pénuries de plusieurs autres articles en attendant une révision à la hausse de leurs prix. D’après vous, quelles mesures prendre pour protéger les consommateurs ?
Cela fait des années que l’ACIM demande en vain au gouvernement de prendre des mesures pour différencier entre les anciens et les nouveaux produits afin de protéger les consommateurs contre le mercantilisme dans le commerce après la présentation du Budget. L’une des solutions proposées est de mettre des étiquettes sur ces produits pour savoir s’ils ont été livrés avant ou après le Budget. Toutefois, le gouvernement doit avoir la volonté politique pour le faire. Cela dit, on attend depuis plus d’une dizaine d’années une loi sur la protection des consommateurs. Et entretemps, les consommateurs continuent à faire face à des hausses successives des prix sur le marché.
Quelles sont les autres mesures phares que préconise l’ACIM ?
On se bat aussi pour une baisse appréciable des frais bancaires et on souhaite aussi que des régulateurs comme la Competition Commission of Mauritius, la Financial Services Commission et la Banque de Maurice soient dotés de plus de pouvoirs pour mieux protéger les intérêts des épargnants. On réclame aussi à tue-tête la mise sur pied d’une Food Agency, qui englobe plusieurs ministères dont celui de la Santé, du Commerce et de la Protection des consommateurs, pour une meilleure coordination au niveau des produits de consommation qui sont mis sur le marché.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !