Les économistes ne s’attendent pas à voir les taxes subir de grands changements dans le cadre du Budget 2017-2018. Ils ne sont pas favorables à des baisses de l’impôt sur les revenus des sociétés dans certains secteurs.
Publicité
À quelques jours de la présentation du Budget 2017-2018 par Pravind Jugnauth, Premier ministre et ministre des Finances, ce jeudi 8 juin, les interrogations sont grandes, notamment sur les développements fiscaux à venir. Les économistes que Le Défi Quotidien a interrogés ne s’attendent pas à de changements majeurs dans l’impôt sur les revenus des sociétés et des particuliers, ainsi que sur la Taxe à valeur ajoutée (TVA).
Eric Ng estime que le taux de l’impôt sur les revenus uniformes à 15 % est une bonne chose. « J’espère qu’on ne touchera pas au taux plat. C’est un système simple, transparent et qui attire les compétences étrangères. Des professionnels étrangers viennent car malgré des revenus moindres ici, ils sont compensés par une plus faible imposition. »
Son confrère Vishal Ragoobur ne s’attend pas à une évolution du taux de l’impôt sur le revenu. « Je ne vois pas d’indication qu’on va baisser le taux 15 %, c’est déjà assez bas, notamment avec le déficit budgétaire. Il faut s’assurer que l’État génère des revenus satisfaisants pour financer ses dépenses, investir et consolider les finances publiques. Je pense plutôt que, s’il doit y avoir un changement fiscal, ce sera une hausse du seuil d’exemption, ce qui diminuera le nombre de contribuables. »
Eric Ng préconise que le taux soit maintenu à un impôt plat à 15 %. « C’est un taux raisonnable, je ne vois pas pourquoi il faut accorder une baisse à certains secteurs. Je ne vois pas comment cela va faire une différence pour eux et augmenter la compétitivité. Il y a au contraire des pressions pour accroître le taux de la part de personnes qui pensent qu’il faut taxer davantage les sociétés et les particuliers à hauts revenus pour mieux soutenir la population au bas de l’échelle. Pour ma part, je pense que, dans un monde compétitif, 15 %, c’est bon. »
Vishal Ragoobur souhaite que les répercussions d’une baisse du taux soient bien calculées. « Il faut voir si on peut ou pas baisser le taux pour certains secteurs, en étudiant l’impact sur les revenus de l’État. Cela peut être positif au niveau des investissements privés et rendre ces secteurs plus compétitifs et aider à préserver l’emploi. Pour des entreprises en difficulté, cela ne changera rien. »
Concernant le taux de la TVA, Eric Ng estime qu’il n’est pas nécessaire de l’augmenter, les revenus qu’elle génère étant en hausse année après année. Il précise qu’un taux uniforme est une bonne chose pour alléger sa gestion administrative et qu’il doit être maintenu à 15 %. Vishal Ragoobur s’attend davantage à de nouvelles exemptions sur des produits de consommation courante plutôt qu’à une évolution du taux.
|
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !