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Brutalité policière alléguée : l’Ombudsperson for Children invite les mineurs à porter plainte

Les mineurs qui se disent victimes de brutalité policière sont invités à porter plainte au bureau de l’Ombudsperson for Children. Ce dernier assure que chaque cas sera traité par ses représentants. 

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Plusieurs plaintes pour brutalité policière parmi celles enregistrées jusqu’ici à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) ont été déposées par des mineurs. Le bureau de l’Ombudsperson for Children invite d’autres mineurs se sentant victimes à porter plainte auprès de lui. 

« Il s’agit d’une violation des droits de l’enfant. Chaque affaire sera traitée minutieusement au cas par cas. Si besoin est, nous transmettrons des dossiers à l’IPCC », assure-t-on. Le cas le plus récent enregistré remonte au vendredi 17 juin 2022. 

Yaël B., âgé de 17 ans et travaillant comme vendeur de magasin, a été brutalisé par plusieurs policiers en face d’un bon nombre de collégiens et de badauds sur la gare du nord de Port-Louis. La scène a été filmée et la vidéo partagée sur les réseaux sociaux quelques minutes plus tard. Le mineur a, quant à lui, été placé en détention avant d’être relâché dans la même soirée.  

Linion Pep Morisien (LPM) compile un dossier en ce moment sur des cas de brutalité policière impliquant non seulement des adultes, mais aussi des mineurs. Le dossier sera envoyé à l’office des Nations unies de Genève, en Suisse, vers fin juillet. 

« Que les mineurs aient commis des bêtises ou pas, la police n’a pas le droit de les brutaliser », indique l’avocat José Moirt, l’un des membres de LPM. Il ajoute que le dernier rapport annuel de l’IPCC stipule que 33 mineurs ont porté plainte pour brutalité policière. « Qu’en est-il des enquêtes ? » demande-t-il. 

Il fait ressortir que deux collèges situés dans les Plaines-Wilhems ont rapporté des cas d’élèves disant avoir été victimes. Ces derniers, selon lui, auraient été brutalisés sur les gares routières et sur la route. LPM, poursuit l’homme de loi, a pris contact avec les parents concernés, mais ces derniers seraient réticents à porter plainte « par peur de représailles ». 

Dans une déclaration téléphonique, l’inspecteur Shiva Coothen, responsable de la cellule de presse de la police, demande aux victimes de se tourner vers l’IPCC afin de porter plainte. « Si les parents des mineurs brutalisés ont des informations à cet effet, nous leur demandons de produire des preuves et de porter plainte à la police et/ou auprès de l’IPCC », dit-il. 

L’office des Nations unies alerté 

Les représentants du Committee against Torture, qui fait partie du Human Rights Council and Treaty Mechanisms Division, ont été invités à ouvrir une enquête sur les récents cas de brutalité policière. José Moirt explique qu’une correspondance et une pétition ont été envoyées à l’office des Nations unies de Genève, en Suisse, le 20 juin 2022. 

« Nous leur demandons d’ouvrir une enquête sur les récents cas de torture. Ils sont mandatés pour se déplacer à Maurice dans le but d’auditionner les victimes et d’analyser le fonctionnement de l’IPCC », explique l’avocat. 

Pour lui, il est clair que l’IPCC n’est pas apte à faire ce travail, que ce soit en termes de moyens ou de ressources humaines. « D’anciens policiers, qui ont été recrutés comme enquêteurs, ne peuvent prétendre enquêter sur la police. Nous pouvons nous attendre à ce que des dossiers soient mal ficelés », souligne José Moirt. 

 

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