Avec la victoire de Boris Johnson aux législatives britanniques, le Brexit deviendra une réalité au début de 2020. Une nouvelle qui n’est pas forcément mauvaise pour Maurice. Réactions.
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Assad Bhuglah (ancien directeur du commerce international) : «Négocier pour bénéficier des accès préférentiels»
Il est important que Maurice négocie un accord bilatéral – un Free Trade Agreement - avec la Grande-Bretagne afin de bénéficier des accès préférentiels sur le marché britannique. C’est ce que recommande Assad Bhuglah, ancien directeur du commerce international au ministère des Affaires étrangères. Un accord qui, selon lui, sera donnant-donnant. L’affaire Chagos risque-t-elle d’influer sur les négociations commerciales ? « Ce sera compliqué pour les Britanniques de coincer Maurice en raison des Chagos. La Grande-Bretagne devra négocier avec tous les pays si elle souhaite accroître son commerce et pénétrer d’autres marchés. Elle devra créer des conditions favorables pour négocier avec tous les pays du monde si elle veut atteindre ces objectifs », insiste Assad Bhuglah.
Arif Currimjee (vice-président de la MEXA) : «La remontée de la livre sterling ne peut qu’être positive»
Arif Currimjee, vice-président de la Mauritius Export Association (MEXA), dit constater déjà les « effets immédiats » de la victoire de Boris Johnson. Il parle notamment de la remontée de la livre sterling (Ndlr : la livre sterling a enregistré cette semaine sa plus forte envolée en 10 ans, en dépassant brièvement 1,35 dollar). « Ce qui ne peut qu’être positif pour le pays, notamment pour le textile et le tourisme », avance notre interlocuteur.
Pour Arif Currimjee, la « clarté » et la « visibilité » sur la position de l’Angleterre entraîneront une amélioration du climat des affaires. « Ce qui devrait permettre aux opérateurs mauriciens qui exportent leurs produits et services en Angleterre d’enregistrer une augmentation de leurs activités ».
Eric Ng (économiste) : «Possible d'avoir un prix favorable pour le sucre»
Eric Ng est catégorique. Les relations commerciales entre le Royaume-Uni et Maurice, souligne-t-il, resteront intactes même s’il y aura le Brexit. « Au contraire, Maurice devrait être favorisé par rapport à certains secteurs, notamment la pêche et l’industrie sucrière. À titre d’exemple, nous pouvons obtenir un prix favorable pour le sucre que nous exportons en Grande-Bretagne », fait-il ressortir. L’économiste commente aussi la remontée de la livre sterling, qu’il qualifie de « bol d’oxygène » pour les opérateurs mauriciens qui exportent en Grande-Bretagne. Par ailleurs, ajoute-t-il, la victoire de Boris Johnson apporte une « clarté » sur les perspectives économiques de l’Angleterre.
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