« Breach of Icta » : Me Akil Bissessur passera la nuit en détention

L’avocat Akil Bissessur a été arrêté, ce mercredi 4 mai, par les limiers du Central Criminal Investigation Department pour « Breach of Icta ». Il passera la nuit au Moka Detention Centre. Me Akil Bissessur sera traduit devant la justice demain. Il est accusé par la police d’avoir fait circuler la photo d’un policier sur sa page Facebook et d’avoir proposé une prime pour connaître l’identité de ce policier.

Son homme de loi, Me Shakeel Mohamed, avait déclaré plus tôt, que Me Akil Bissessur « a utilisé les réseaux sociaux pour faire un appel à témoins ». Ce, en relation avec une déclaration de Dominique Seedeal, dit Darren, à l’effet qu’il a été victime de brutalité policière.  Me Akil Bissessur voulait connaître l’identité du policier qui aurait brutalisé, selon lui, son client Dominique Seedeeal, qui avait été arrêté pour avoir tenu un « rassemblement illégal » à Camp-Levieux le vendredi 22 avril pour protester contre la hausse des prix des carburants. Le policier en question, se sentant menacé, a fait une déposition contre l’avocat Akil Bissessur. 

Me Akil Bissessur a été interrogé dans les locaux de l’IT Unit du Central CID, pendant plus de cinq heures. Après son interrogatoire, l’avocat a été placé en détention. 

Me Rama Valayden, autre avocat d’Akil Bissessur, affirme qu’il est « clair que d’autres avocats seront arrêtés dans le but de les museler ». Il annonce qu’une motion de « habeas corpus » sera déposée en Cour suprême ce jeudi pour contester la détention de l’homme de loi.

Me Rouben Mooroongapillay, qui représente lui aussi Me Akil Bissessur, se demande si la police a enquêté dans l’affaire d’agression alléguée contre Dominique Seedeeal impliquant un policier.

Me Sanjeev Teeluckdharry est lui catégorique : « Akil Bissessur est victime d’un système : la répression ».  « La répression se poursuit envers les avocats qui défendent les sans-voix », a-t-il dit ajoutant que « l’heure est grave ». Selon lui, « le gouvernement veut faire taire les activistes ». « Il y a un parfum de fin règne », lance-t-il.