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Bras de fer social : les syndicats appellent à une mobilisation nationale le 21 juin

Les syndicalistes estiment que cette mesure ne figurait pas dans le manifeste électoral.

L’annonce du gouvernement de repousser l’éligibilité à la pension universelle à 65 ans continue de susciter des réactions. Une semaine après la présentation du Budget 2025-2026, les syndicats montent au créneau. À l’appel de la Federation of Trade Unions (FTU), plusieurs organisations syndicales du pays se sont réunies le vendredi 13 juin pour coordonner une riposte. Une grande manifestation nationale est prévue le 21 juin dans les rues de Port-Louis. Objectif : faire pression sur le gouvernement afin qu’il revienne sur cette mesure jugée injuste et prise sans consultation préalable.

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Lors de la réunion organisée par la FTU et présidée par Atma Shanto, des représentants du Mauritius Labour Congress, de la confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), de la Government Services Employees Association et d’autres corps syndicaux étaient présents. Pour eux, cette décision du gouvernement, prise dans un contexte économique difficile, remet en question l’existence même de l’État-providence et fragilise davantage les plus vulnérables.

Jane Ragoo, de la CTSP, a exprimé sa profonde inquiétude face à la direction que semble prendre le pays. Elle reconnaît que le budget allait forcément comporter des mesures difficiles, mais estime qu’il est inacceptable de toucher aux acquis sociaux fondamentaux sans consulter les partenaires sociaux. « Le jour de la présentation du budget, nous savions que certaines annonces seraient difficiles à digérer. Mais lorsque le Premier ministre a déclaré que l’âge de la pension passerait à 65 ans, une onde de colère a traversé le pays. Ce n’est pas dans le manifeste électoral. Qu’en est-il des travailleurs ? Des personnes âgées ? », demande-t-elle.

Jane Ragoo s’étonne également du silence d’Ashok Subron, ministre de la Sécurité sociale. Elle regrette que celui qui a longtemps été une voix importante du monde syndical ne se soit pas exprimé publiquement depuis l’annonce. « Pourquoi ce silence ? Comment peut-on rester insensible alors que même deux députés du gouvernement ont déjà fait comprendre qu’ils n’étaient pas en accord avec cette décision ? », ajoute-t-elle.

Pour Atma Shanto, la marche du 21 juin n’est qu’un début. Il affirme que les consultations se poursuivront avec les autres membres des fédérations syndicales pour maintenir la pression. « Nous avons toujours défendu l’État providence. Aujourd’hui, nous ne pouvons rester silencieux. Cette mobilisation vise à envoyer un message fort. Nous partirons du Champ de Mars à 12 h 30 pour rejoindre le Jardin de la Compagnie. Ce sera une démonstration de notre unité et de notre détermination. »

Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress, a adressé une lettre ouverte au Premier ministre et à plusieurs membres du gouvernement. Il appelle à la responsabilité des décideurs. Pour lui, les réformes économiques ne peuvent se faire au détriment des droits sociaux fondamentaux. « Nous voyons les effets d’une érosion progressive : après la pension, c’est l’éducation, les aides sociales… Le peuple ne restera pas les bras croisés. Le 21 juin, nous lançons un appel à tous ceux qui se sentent concernés. »
 

 

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