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[Blog] LETTRE OUVERTE AUX PM, PRESIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ET CEO DE MK

Air Mauritius : Les multiples raisons d’une descente vertigineuse ou la chronique d’une débâcle programmée ? Qui en sont les vrais responsables ?

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La décision a été annoncée au grand public le jeudi 14 février par le biais d’une conférence de presse. Le Board d’Air Mauritius fera appel à des consultants externes pour une énième fois pour aider à une opération de sauvetage du PEQ ! Apres Mc Kinsey 1& 2 sous feu Nash MallamHasham, NirvanVeerasamy, Manoj Ujoodha, et Seabury sous André Viljoen. Sans oublier les nombreux consultants que la compagnie d’aviation nationale ne cesse de louer sous divers CEOs et Boards ( y compris sous Harry Tirvengadum et Vinod Chidambaram) pour soi-disant revoir pour la énième fois son Service Clientèle, sa Structure Organisationnelle, son Manpower Planning/Ressources Humaines, des ‘Executive Recruitments’, les Relations Industrielles, Services Légaux, Image Management du Boss et bien sûr… la COM pour fabriquer le consensus (consentement) afin d’amadouer l’opinion publique etc.

A la lumière de cette réalité, la question de base demeure : à quoi sert tout ce personnel dans la haute direction aux titres ronflants et bénéfices mirobolants (CEO, EVP, VP etc.) si à chaque situation de crise ou bilan catastrophique, il faut faire appel à des consultants externes, aux coûts faramineux, pour remettre la machine… le réacteur de MK en marche ? Voilà la question principale que tout le monde devait se poser en toute honnêteté au lieu de ‘noyer le poisson ‘ avec du PR. Faut-il rappeler que le ratio entre un CEO d’Air Mauritius et un travailleur au bas de l’échelle dans l’organisation (par exemple, avec un employé d’Airmate) avoisine 1 :50 ou même plus ?  N’est ce pas indécent et révoltant quand on connaît avec quel bagage en termes de compétences et d’expériences dans le domaine de la gestion d’une compagnie d’aviation commerciale la plupart de ces CEOs sont parachutés à la tête de MK par des politiciens pouvoiristes ? Surtout par rapport à ce qu’ils laissent derrière comme ‘héritage catastrophique’ (pas que financier) quand ils quittent la compagnie après avoir touché des pactoles et bénéfices avoisinant les Rs 1 million par mois sans oublier le parachute doré à la sortie. Sans ne jamais assumer aucune conséquence personnelle !  

Absolument aucune Accountability !

On est parachuté comme CEO mais on apprend vite comment survivre comme poisson dans l’eau….en s’entourant de cliques opportunistes/carapates et de consultants externes coûteux pour faire son apprentissage dans ce nouveau monde. Pas étonnant que cette même culture de délégation ou plutôt d’abdication ait fini par faire des émules également chez des EVPs, VPs et ailleurs dans le management de MK. On constitue des taskforces à l’infini avec des blue-eyed boys/girls et  des  bosseurs en  interne comme appui ou on  loue  carrément des  consultants externes pour faire le moindre  travail  de réflexion et  de stratégie qui  devait incombait normalement à ce top management grassement rémunéré de la compagnie. Le plus grave c’est que presqu’aucune des initiatives d’amélioration ou de changement n’est vraiment implémentée dans sa totalité. C’est l’expérimentation coûteuse en permanence. Sinon c’est l’adaptation servile ou forcée des préposés en interne avec l’agenda du/des nouveau/x maitres à bord (au PEQ Court et au Government House).

Pourquoi et qui laisse perdurer une telle culture de gestion approximative et de leadership incompétent /faible au sein d’une compagnie d’Etat ?  

Les coupables sont multiples : En interne comme et à l’extérieur de l’entreprise. 
Il y a d’abord les gouvernements en place (sous tous les régimes) qui abusant de leur pouvoir et agendas purement politiques déstabilisent la compagnie et sapent le moral de ses employés en imposant des gens médiocres sinon très serviles à la tête, tant au niveau du Board que comme CEO ou autres cadres dans le top management. Le seul critère étant proximité et affinités afin de bien servir ceux qui constituent le Pouvoir (pas que les politiciens) et leurs intérêts de paroisse. Pas de vérifications et considérations réelles de l’éthique, track record et preuves de performance des nominées dans le domaine de l’aviation ou en termes de maîtrise de la culture d’Air Mauritius, avec toutes ses complexités en interne comme en externe. En raison de l’intervention ou parrainage grossier de certains politiciens ou ceux/celles proches du pouvoir le népotisme règne en maître. Chacun nomme/promeut qui il veut selon ses préférences personnelles et rarement selon les besoins réels de l’organisation. Bien sûr, il y des ruses pour tout valider et avaliser. Par  le truchement de  consultants,  de  projets  bidons  de restructuration ou la complicité des  uns et  des  autres, incluant Board et  des  syndicalistes. Ce qui donne lieu à un eternel jeu de ‘profiteurs’ devenus ‘victimes’ à chaque changement de pouvoir et de leadership.    

Les complices en interne qui huilent la machine…on n’en parle pas dans l’opinion publique. Il faut oser le faire si on veut attaquer le mal à sa racine. Ces cliques, des employés et des syndicalistes véreux et opportunistes qui participent activement à pourrir les valeurs de l’entreprise et la culture de travail chez MK. En fermant les yeux sur nombre d’abus et de ‘mismanagement’ rien que pour l’avancement d’intérêts personnels et court-termistes. 

Doit-on aussi banaliser le rôle que jouent certains acteurs incontournables de l’opinion publique qui cherchent à toujours imposer leur seul diagnostic et remèdes sur Air Mauritius à travers des postures populistes et clientélistes. Selon leurs propres agendas et  proximités avec certains protagonistes de  la boite alors que la majorité silencieuse chez MK a une toute  autre  lecture et  expérience  de  la réalité et  des  causes profondes des  maux chroniques dans la compagnie ? Cette majorité d’employés ‘patriotes’ (mais devenue apathique et résignée par la force des choses) sait à quel point certaines grosses pointures du  ‘nettoyage’ dans l’opinion publique sont aussi indirectement responsables/complices de l’état actuel de la compagnie et du règne infecte et interminable de clans et des ‘ internal politics’ néfastes à la culture d’équité et d’intégrité dans l’entreprise.

Si l’on veut vraiment sauver MK, il y a urgence d’une profonde remise en question et prise de sanctions concernant la manière dont l’organisation est gérée de l’intérieur et le fonctionnement/responsabilités du Board. En passant par le manque/absence/confusion de leadership et la (in)compétence et (ir) responsabilité à divers niveaux.

Le manque de courage et d’indépendance du Board alliée à la culture d’impunité et de nominés incompétents en son sein ont permis la perpétuation du statu quo pourri sous tous les régimes.

Une sorte d’extension dans les entités sous contrôle de l’Etat de cette culture d’arrogance et d’abus émanant de nos politiciens pouvoiristes et manipulateurs : ‘ Naryin pa kapav fer dan sa pei la san mo permisyon’ et le ‘Government is, Government decides’. Voilà pourquoi les valeurs de Good Governance, Transparency et Accountability restent valables que dans les dictionnaires ou pour des cours académiques. Pas dans notre Corporate World malgré ce que nos politiciens radotent comme slogan ou les intentions affichées du MiOD, du National Committee on Corporate Governance et autres organisations qui se vantent de toutes sortes de Codes d’éthique … sur papier !

Revenons à Air Mauritius, avec sa gestion problématique et instabilité chronique. Les politiciens au  pouvoir y ont  certes une  large  part de  responsabilité. Mais sachez aussi qu’au sein  de toute organisation, l’Executive Leadership  a une large  autonomie dans  le quotidien pour prendre autant  de bonnes que de mauvaises décisions, selon leur bon vouloir,  en  conflit ou  en connivence avec le Board ..et même le Pouvoir Politique. De cela, on n’en parle pas assez, comme de ces profondes cicatrices laissées sur les employés (de toutes catégories) et la culture/valeurs de l’entreprise. Tout CEO ou  Board  qui  se croit investi d’un pouvoir absolu pour implémenter son  agenda personnel et se faisant gérer MK par des  cliques/clans dont  les membres sont  les VIP en termes de traitements  et  de promotions  doit être  rappelé  à l’ordre  ou  mis à la porte sans aucune compensation ou  billets gratuits à vie. Cette exigence pour l’Accountability systématique et de sanctions pour  non-conformités avec les règles de bonne gestion  dans intérêt de la compagnie  avant  tout  doit  émaner de l’autorité du  Premier Ministre, comme MK tombe sous  sa tutelle. Mais c’est chercher midi à quatorze heures si l’agenda premier repose sur la fondation ‘birds of the same feather flock together !

Il y a aussi le besoin urgent pour des syndicalistes (même très respectés dans le public) de cesser de jouer au clientélisme,  au  populisme et à l’avocat du  diable en toutes circonstances. Il y a des iniquités, des injustices pour certaines catégories d’employés ou individus chez MK ou  ses subsidiaires. Défendez ces cas avec force, mais osez aussi rappeler à vos membres/clients/amis les valeurs de la discipline, d’éthique et d’équité en parallèle avec les revendications légitimes pour les salaires et conditions de travail. On ne peut fermer les yeux ou tourner la page sur les cas de népotismes ou d’indiscipline concernant nos propres membres/employés et pointer du doigt aux autres dans la hiérarchie ! C’est du double standard, de la démagogie. Petit poisson deviendra grand ! Ces mêmes employés/syndicalistes qui se fichent des valeurs de base, quelle culture de gestion/travail et d’éthique vont-ils pratiquer quand ils graviront les échelons vers des postes de plus hautes responsabilités ? 

Gardons-nous également d’une autre chose courante chez MK. Quand il y a conflit entre le Board et  l’Executive Leadership, ne prenons pas trop  hâtivement position. Il est souvent issu de divergence d’intérêts personnels ou de clans. Pas toujours ou presque jamais par rapport à l’intérêt supérieur de la compagnie. Le consensus sur  ce  qui  est  bon  ou  mauvais  pour  la  bonne  marche  de MK  devait  être facile à dégager.  Tout  le monde le sait  même si  l’on  est  d’accord que  toute stratégie de gestion  n’est  pas  toujours  garantie de succès. Mais  le fait  demeure  que tout  les grands conflits entre  Executive  Leadership  et  Board chez MK sont  une affaire  d’egos par  rapport  au  CONTROLE/POUVOIR et  la poursuite de Vested Interests. La bonne gestion  ……. on  s’en balance car  depuis  la nuit  des  temps il  y  des  ‘subalternes’ chez MK  qui  assurent la permanence  opérationnelle. Et  c’est cela l’essentiel/l’épine dorsale dans n’importe  quelle compagnie  d’aviation ( les Operations)  même quand les autres  sections  fonctionnent  dans  le mode  erratique ou  sur pilotage  automatique. Bien sûr jusqu’à une certaine limite, comme le Hedging Fiasco de 2008 nous avait fait comprendre. Et maintenant, avec les pertes colossales. L’adage nous prévient toujours de ceci : Jamais 2 sans 3. Il  y  a eu  le scandale de la Caisse Noire  en  Septembre  2001, puis le Hedging Fiasco de plus  de Rs 7  milliards  de pertes en  2008…. et pour  le 3 .. ce bilan des pertes colossales de Rs 1 milliards en 2019. Doit-on frémir devant cette perception de  ‘fatalité’ que cache cet adage millénaire ou doit-on avec arrogance tout banaliser/relativiser au nom de la politique politicienne ?  Ou plutôt il faut sortir de notre complaisance collective et exiger des comptes de tous nos décideurs pour ces leçons non-retenues des abus et laxismes passés et les conséquences qui menacent gravement la survie même de cette compagnie d’Etat aujourd’hui. Enough is really Enough…… de  toujours  tout  mettre  sur  les facteurs externes quand il  y a pertes/échecs et  de s’approprier tout  le crédit  au  moindre  profit qui  apparait dans le bilan financier. 

Arrêtez de nous rouler dans la farine messieurs/dames avec vos énièmes exercices de COM avec la connivence et complicité des uns et des autres. A l’intérieur comme à l’extérieur de MK. Les employés aguerris de la compagnie savent ce qui va mal depuis des années et qui en sont les causes/responsables. Vous, aux commandes de MK, vous le savez très bien également. Si  vous prétendez ne pas le savoir,  vous devez avoir  la décence de sortir  du  cockpit  immédiatement car  en plaidant  l’ignorance ou en  cherchant l’alibi auprès des facteurs externes à chaque fois, vous confirmez  que vos intérêts  et  allégeance  ne  s’alignent  pas avec  ceux de  notre  compagnie d’aviation nationale et du pays. Sauf pour la préservation du pouvoir et les avantages que vos positions vous procurent.. à vie.  Prouvez nous le contraire, s’il vous plait ! 
Très important et qu’on a tendance à banaliser ou  ignorer dans l’opinion  publique: Comment (1)  les conflits internes au plus haut niveau rejaillissent/impactent gravement sur  le bon fonctionnement de  la compagnie , l’efficience des  différents départements,  le travail d’équipe et le work ethics  (2) la stratégie de survie des hauts  responsables par  le biais d’alliance et de complicité avec des  divers  acteurs  à l’intérieur  de MK  mais aussi  par  l’entremise de mercenaires dans les medias ou celui/ceux dont la voix/les versions sur n’importe quel sujet restent indiscutables/incontestables dans la sphère  de l’opinion publique. Surtout  par  rapport  à Air  Mauritius. 

Je fus de toutes les batailles contre les magouilles et mismanagement/médiocrités au sein de MK, surtout depuis l’épisode de la Caisse Noire, mais aussi après. Je suis disposé à venir donner ma lecture de ce qu’est MK vraiment de l’intérieur dans n’importe quel forum. Car toute la vérité sur le désordre permanent à MK ne se résume pas qu’à la version complaisante véhiculée par quelques employés ou syndicalistes véreux et complices du système clanique et démotivant de leadership et de gestion. 
Il faut le dénoncer haut et fort ce rapport de force très malsain qui perdure à l’intérieur de la boite où un petit clan (toujours le même), par voie d’affinités personnelles avec le pouvoir politique/Board ou tout nouveau CEO, finit par encercler la direction pour imposer leurs propres agendas aux dépens des véritables priorités/défis de la compagnie. La situation devient encore plus grave quand certains s’y mettent de la partie en profitant de l’incompétence ou la vulnérabilité du CEO en place. Manoj Ujoodha fut une illustration parfaite. Navin Ramgoolam et Xavier Duval sauront sûrement nous en dire plus sur le calibre de cet homme comme CEO de MK pendant presque 4 ans et surtout les péripéties ayant conduit au Hedging Fiasco en 2008 et ses profondes séquelles sur les finances de la compagnie. Sans banaliser le traumatisme qui perdure toujours sur le moral de ses nombreux employés intègres et dévoués. 

Oui, il faut constamment rappeler l’opinion publique et les pontes qui décident du destin de la compagnie nationale les quelques chapitres sombres de son histoire car il est évident à voir comment ce trésor national est toujours (mal) géré et abusé qu’aucune leçon n’a été retenue. Absolument aucune ...sauf du blabla dot.com et éternel appel de secours aux béquilles cum Consultants pour faire du ‘window dressing’ afin de préserver le statu quo et les ‘privilèges’ millénaires qui vont avec pour ses dirigeants saisonniers !

Est-ce à dire que tout va mal chez MK et que tous les employés/préposés en sont des incompétents ou ‘jouisseurs ? Certainement que non ! Ce serait une grande injustice que de mettre tous dans le même panier. Mais de par leur silence, par peur ou complaisance (...ou opportunisme), ils se rendent tous coupables de ce qui va très très mal chez MK depuis des années. A l’image d’autres institutions et compagnies d’état dans notre pays! Car en gardant le silence ou en restant sur le ‘fence ‘, cette majorité d’employés dépités et frustrés cautionnent et légitiment l’emprise et l’ascension des incompétents et pourris au sein de la compagnie.

Ce n’est qu’après avoir consenti à une autopsie complète et courageuse en interne et le rejet de ce « denial syndrome » systémique dans tout post mortem que quelque projet ou nouvelle stratégie/ Business Model pour sauver MK auront une certaine crédibilité d’implémentation et l’adhésion auprès de tous les ‘stakeholders’, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le tant recherché ‘Collective Trust’ et ‘Sense of Belonging’ pour galvaniser la synergie ! 

Tout passe par la compétence et les valeurs du Leader et de son leadership. Une compétence et autorité qui doivent aussi rimer avec Exemplarité, Ethique et Courage de ne pas succomber aux compromissions et les pressions qui mettent en péril les intérêts supérieurs et valeurs intrinsèques de l’organisation. A-t-on besoin de Consultants externes pour nous inculquer ces ABC de la Bonne Gouvernance et d’Accountability ?
Oui, l’environnement de l’aviation commerciale tout comme l’écologie socio-économique mondiale changent constamment et présentent des incertitudes et des défis énormes. Encore plus pour une petite compagnie nationale comme la notre.  Raison de plus pour tous les acteurs/stakeholders qui influent sur sa gestion interne, surtout par rapport aux ressources humaines et ses politiques/stratégies commerciales et opérationnelles, de rester toujours concentrés sur les priorités, non pas courir derrière la Une pour jouer au vedettariat ou manipuler l’opinion publique par les à-côtés.

L’attention régulièrement sur le tableau de bord pour  ‘monitor’ les multiples indicateurs de santé de la compagnie. De sa santé financière, mais également sur d’autres aspects non chiffrés qui aident à la durabilité de l’entreprise et préservent sa réputation auprès de tous ses stakeholders.

Il faut que cesse cette arrogance aveugle et égoïste dans les moments de bilans positifs et choisir l’alibi de blame game quand la foudre s’abat sur nous. Tous les facteurs externes exposés pour expliquer les pertes vertigineuses ne peuvent être totalement niés, mais pourquoi n’avoir pas pris des actions pour prévenir ou amortir la chute durant ou en amont ? Qu’en est-il du manque chronique de cohésion, de solidarité et de leadership à divers niveaux en interne ? Et de son impact sur  la bonne  gouvernance et l’efficience de la compagnie ?    

Osez commanditer un sondage indépendant en toute confidentialité - type ‘ Organizational Climate Survey’- auprès de TOUS les employés (incluant tous les cadres) d’Air Mauritius et de ses subsidiaires. On  saura bien ce qu’ils  pensent vraiment  de leur  compagnie  et  de   la  manière  dont  elle  ne  cesse d’être gérée, peu  importe  le leadership  en place chez MK et à la tête du pays. Si c’est vraiment l’Injustice ou plutôt l’INIQUITE tolérée et nourrie par les divers leaderships qui conditionne leur profonde frustration et cynisme par rapport au Management ?

Si Megh Pillay fut l’exception à cette culture endémique de ‘louage’ de consultants externes pour servir comme alibi et pallier à l’incompétence de leadership et absence d’alignement de stratégie/vision commune à travers l’organisation, tous, sans exception, semblent jouer à des degrés divers à l’opportunisme et la primauté de la survie personnelle au détriment des intérêts durables de la compagnie nationale. Comme déjà dit, avec la complicité de divers préposés. Tant à l’intérieur, par l’entremise de certains syndicalistes et employés véreux, des opportunistes et lèche-bottes, de clans nourris et soutenus par la direction et autres que par l’interférence et le ‘harcèlement’ de forces externes qui veulent toujours considérer MK comme leur arrière-cour personnelle. Cette grande famille qui se considère des VIPs à vie de la compagnie nationale de par leurs positions dans la société ou leurs liens avec le Pouvoir. Il n’y a qu’à voir l’énergie et l’attention qui sont mobilisées lors des voyages de ces ‘seigneurs locaux’ et leurs proches pour comprendre où certains hauts cadres de MK placent leur priorité et compétence ? Détrompez-vous, cette culture d’abus et de servilité ne date pas d’hier. Elle existe depuis toujours car considérée comme la clé pour certains de rester dans le ‘Good Book’ pour garantir la survie personnelle. Peu importe sa performance et contribution aux intérêts supérieurs de la compagnie !

Avouons aussi que MK  a de nombreux cadres/employés compétents  et  loyaux de longue  date en  son sein  mais  à  force  de subir les caprices et  tyrannie des politiciens au  pouvoir ou  leurs nominés dans la hiérarchie,  ils  ont  fini par ‘join  the  club’ ou  abdiquer. D’autres sont tout bonnement ‘parked’ par la plus haute instance …par le bias de  ‘restructuration’ bidon mais ils/elles continuent à être grassement payés. Même en faisant semblant de travailler ! A chaque changement de pouvoir politique et de nouveau leadership ce scenario se répète chez MK. Victimisation, recadrage des uns ou récompense, promotion et repositionnement pour d’autres. Le plus souvent rien à faire avec les besoins de l’organisation, mais tout simplement une manière de signaler qu’il y a changement ou c’est pour affirmer son Pouvoir Positionnel. ‘Sakenn so tour’ ! Mais dans le fond, certains continuent à survivre et mener la belle vie sous tous les pouvoirs car ils ont su perfectionner l’art d’adaptation dans l’univers dans lequel ils opèrent. Faire semblant et le bluff ! Pourvi mo p gagn mo kas la fin di mwa. Le Darwinisme version PEQ. Who cares ! 

Pour être franc, à l’ère du Roi Lion tous les records d’abus étaient battus. Personne n’avait le droit de contester ou lui refuser quoi que ce soit. Sinon...OUT YOU GO…Lev Paké.. illico presto ! Est-ce cependant une raison pour le régime présent de tolérer l’émulation d’un tel record, d’une telle culture d’abus et de pourriture ? Le Premier Ministre a intérêt à vérifier et contre-vérifier les  ‘briefs’ qu’on lui donne sur MK.  Demain sera trop tard. Ou l’est-il déjà ? A lui d’agir et d’assumer le fruit de ses actions ou les conséquences de la complaisance et de l’inaction. 

Revenons à la décision de notre compagnie nationale d’aviation de louer à nouveau les services d’experts internationaux à coup de millions de  roupies pour lui développer un nouveau modèle économique. Ceci après avoir dépensé déjà énormément avec d’autres consultants dans  un  passé récent  dont les rapports comme celui de Seabury et même Mc Kinsey ou Hewitt pour le HR sont vite mis de coté avant leur réelle implémentation. Basé sur quel rationnel ou constat réfléchi ?  Seabury Buried Under the Sea et Re Enter Capa et PwC! 

L’eternel recommencement et réadaptation pour les employés et cadres. Est-ce justifié et soutenable ce manque de continuité dans l’implémentation des stratégies ou Business Models, surtout formulés par des consultants payés à coût de millions de roupies ?  Le conseil d’administration s’est soudainement réveillé pour réaliser que le modèle suivi jusqu’à présent n’était pas le bon. Suivait-on vraiment un quelconque modèle cohérent jusque là et qui faisait consensus parmi tous les protagonistes de la haute direction ?  Un changement de modèle économique peut être interprété diversement selon les acteurs concernés et leurs intérêts. Pour les employés qui connaissent vraiment la source des maux chroniques de MK, la rhétorique de nouveau Business Model sous la houlette d’autres Consultants devient rassasiante et n’équivaut qu’à un autre show couteux pour dévier  l’attention des vrais responsables et se faisant accentue le sentiment de ras le bol contre le FireFighting Management en permanence [...] et la  perte de confiance  dans  la capacité et  intégrité du leadership Team  à pouvoir bien gérer  ce qui devait être un fleuron de  l’Etat. Seuls ceux qui font partie (toujours) de l’Inner Circle des Pouvoirs (chez MK et ailleurs) ou qui se la coulent douce peu importe les crises ou changements de leadership trouvent que tout va très bien, merci, madame la Marquise ! Ont-ils tort ? Allez comprendre pourquoi un tel comportement, une telle mentalité d’opportuniste et de complaisance se sont enracinés à divers niveaux de la hiérarchie ?  Pourtant, Air Mauritius aurait pu rester la propriété de l’Etat et ainsi générer des revenus pour ce même Etat. Mais après toutes ces années de gestion clanique et erratique par des nominés politiques et d’interférences politiciennes/lobbys intempestifs, la privatisation pourrait être la seule solution. Hélas ! De préférence au profit de propriétaires bien locaux avec pourquoi pas une petite partie d’actionnariat détenue par un grand nom de l’aviation internationale qui aiderait la compagnie à réaliser des profits et non pour la saboter dans son propre intérêt. Attendons voir !
Pourquoi les deux protagonistes (le Chairman et le CEO) ne sont pas tombés d’accord plus tôt pour changer de Business Model. Cette décision et les actions correctives, pendant ou avant la descente aurait pu atténuer les conséquences. N’est-ce pas ? Ils insistent que les mauvais résultats d’Air Mauritius sont dus aux facteurs externes, hors de leur contrôle. Surtout la facture pour le carburant. Pourquoi soudainement alors changer de Business Model si c’est le prix du Carburant le grand responsable des pertes ? Restons sur le pilotage automatique et attendons que les prix continuent à être à la portée de MK pour redorer le blason ! 

Est ce que l’achat du nombre et types d’avions, le route network et human ressources plannings ne sont pas faits par rapport à un Business Model déjà agrée ? Quel en sera l’impact sur tous ces paramètres avec un autre Business Model ? Les employés, syndicats et autres stakeholders, se sont-ils posé ces questions encore ?

L’investissement dans de nouveaux appareils pour le besoin de l’efficience et surtout rester compétitif sur le marché est certes une évidence. Mais est-ce que c’était la seule option dans la conjoncture financière de MK et la stratégie commerciale prônée par la direction (pardon, par des Consultants) depuis le début ? Est-ce que pour le court terme un ‘retrofitting’ des anciens appareils n’aurait pas été plus judicieux financièrement ? Y-a-t-il des procès-verbaux de la compagnie nationale attestant des argumentations mises en avant lors des réunions officielles pour valider ou invalider les diverses options ? Et quel est le poids de l’interférence politique (s’il y a eu) dans ce genre de ‘decision-making’ et quelle est la compétence en la matière de ces personnes qui y interfèrent intempestivement tout comme pour d’autres décisions stratégiques de la compagnie. Comme pour le recrutement de hauts cadres ou d’un CEO pour une compagnie d’aviation, avec toutes ses spécificités et complexités, ou la desserte d’une nouvelle route ? Ou même la stratégie de Hedging ? Peut-on trancher sur les mérites d’une stratégie importante de gestion ou les qualités requises pour être un bon dirigeant à la tête d’une organisation complexe si l’on est soi-même novice dans les domaines en question, ou pire, si celui qui doit approuver la décision finale est mal entouré et mal conseillé sur ces sujets ?

Autre point qui suscite des interrogations liées aux coûts de l’investissement dans de nouveaux appareils et l’incidence sur le bilan des pertes. Les nouveaux avions et les anciens toujours en activité ont transporté presque le même nombre de passagers. Est-ce qu’on peut conclure que les ces nouveaux investissements n’ont pas apporté plus de clients ou de la valeur ajoutée financièrement, en apportant de l’économie sur les factures du carburant et la maintenance des nouveaux avions ? Pas encore dira-t-on … sinon à quand alors ces bénéfices seront visibles 

Au milieu de tous ces arguments peu rassurants et même contradictoires, ne doit-on pas avoir le courage d’avouer que les décisions importantes de MK sont prises ailleurs par les politiciens au pouvoir ? Au Government House ? Comme pour le renouvellement de la flotte et celles d’ouvrir le ciel aux concurrents ? 

La direction se réfère beaucoup à cet autre élément aggravant pour expliquer le plongeon. C’est l’augmentation importante de la facture totale de la masse salariale. Soyons sérieux ! Est-ce que les employés de la compagnie nationale font du chantage ou ‘mett kouto anba la gorz’ du management pour avoir des révisions salariales et autres bénéfices ou est-ce qu’ils les méritent sur la base de discussions valables et équilibrées entre la direction et les représentants des employés (syndicats) ? Au cas contraire, on serait tenté de croire que le rapport de force est toujours plus en faveur des syndicats même quand les finances de la compagnie sont dans le rouge ! Comme si on continuait à mettre en péril la survie de l’organisation en faisant abstraction de la politique de vérité. Est-ce le cas ? Pire, comme toujours, tout en objectant fermement initialement à toute augmentation salariale pour les employés, on ne se gêne nullement d’étendre aux hauts cadres déjà bien payés toutes ces augmentations pour lesquelles les représentants des employés se sont ‘battus’ avec la direction ? Quelle duplicité et opportunisme pourrait-on dire ! Mais le plus important, c’est qui approuve/nt toutes ses décisions couteuses …pendant la même période que la compagnie s’enfonçait dans le rouge ? Sur quelle base et avec quel objectif ? Récompenser et motiver tous les employés (indistinctement) ou …. ‘acheter la paix’ pour sa survie personnelle ? Allez comprendre quelle stratégie qui prime vraiment dans les relations industrielles/dialogue social chez MK !

Ce déséquilibre dans le rapport de force (qu’on dit chronique chez MK) entre la direction et les syndicats est dû à quoi ? A la supériorité des syndicats dans leurs revendications ? Ou, à l’incompétence des préposés de la direction dans les négociations, de l’absence chronique de leadership dans le HR et le dysfonctionnement qui en résulte ? Ou, est-ce plutôt le résultat d’une longue culture de compromissions pratiquée par la direction (surtout après l’ignominie de la Caisse Noire) vis à vis de toute ‘opposition’ pour ‘acheter sa survie personnelle’ au sein de l’entreprise, et surtout éviter d’être attaqué dans l’opinion publique ?

Pour Rappel

Suivant la victoire de l’Alliance Lepep en Décembre 2014 et les promesses électorales concernant Transparence, Nettoyage et Bonne Gouvernance, ce présent gouvernement (sans les conseillers transfuges), avait annoncé en grande pompe certaines décisions concernant MK : (1) la Fin des Privilèges de Billets à vie pour ceux qui servent et ayant servi comme membres du Board de MK (2) L’enquête sur l’achat des nouveaux Airbus (3) L’enquête de la Police sur le Département Cargo, impliquant Cargotech de Kishore Beegoo. Trois cadres de MK furent même suspendus dans le sillage. Où en sommes-nous avec ces démarches ? On vous dira peut-être : ‘Lepep admirab… cela ne vous concerne pas’ ! Comme pour la Caisse Noire et le Hedging Fiasco de plus de Rs 7 milliards …. ils sont tous innocents. Circulez !

En Guise de Conclusion

Si l’on veut sauver MK, il faut cesser ce jeu de COM de bas étage et la politique divisionniste, ‘diversionniste’ et démotivante de clan/clique, trop souvent nourrie et entretenue par ceux se trouvant dans la plus haute hiérarchie de la compagnie ou des conseillers supremo qui abusant de leur position au PMO et ailleurs jouent au calife à la place du calife. S’immisçant grossièrement dans les affaires/gestion d’Air Mauritius. Pour ses intérêts personnels ou pour ceux des copins/copines au sein de la boite. Le Premier Ministre actuel a intérêt de veiller à ce que ces interférences malsaines à travers ses conseillers et proches ne se soient pas de retour au sein de MK ou ailleurs. Car c’est ainsi qu’on affaiblit et décrédibilise le vrai centre de leadership, l’autorité et  le respect qui  y  vont  avec, et   qui finit par détruire toute l’organisation. En créant des leaderships réels et virtuels, bicéphales et muticéphales. Il y a eu de telles tensions très dommageables (à des degrés divers) pour MK avec MallamHasham v Dass Thomas, Tirvengadum v Poonoosamy, Bhuckory v Veerasamy et Ujoodha., Viljoen v Dass Thomas. Le scenario est encore pire si le CEO ou Chairman sont des ‘jukal’ parachutés que pour faire du rubberstamping ou n’arrivent pas à s’imposer par manque de compétence dans le domaine de la gestion de l’aviation commerciale et d’une maitrise/compréhension des véritables dynamiques qui ont forgé cette culture très ambivalente et conflictuelle à l’intérieur de MK. Si on est bardé de diplômes mais on n’a pas de véritable leadership dans les domaines précités, n’importe quel CEO qui arrive sera prisonnier des clans ou lobbys arrivistes, en internes et externes. 

Le bilan peut transmettre une certaine vérité comptable, mais pas toute la vérité sur ce qui ne va pas à intérieur de MK depuis des lustres et la réelle part de responsabilités des divers leaders qui ont défilé au PEQ Court ! L’opinion publique peut être conditionnée en faveur ou contre telle ou telle personnalité, mais seuls ceux qui ont vécu et travaillé comme vrais patriotes sous les différents leadership/CEOs peuvent dire la vérité sur la performance et contribution de chacun d’entre eux. Pour la bonne marche de la compagnie et la préservation des valeurs de l’éthique, de la discipline et d’Equité au sein de l’entreprise !

Les gens de l’extérieur évaluent MK et ses différents leaders souvent seulement à partir d’une lecture ponctuelle de son bilan ou des rhétoriques parfois assez clientélistes et populistes, si ce n’est par des affinités personnelles et biaisées qu’on entretient avec certains protagonistes. Certes, ces perspectives transmettent une certaine vérité, mais pas toute la vérité. C’est un peu comme la parabole des ‘6 aveugles et l’éléphant’ racontée  par  Budha. Ainsi pour  ceux qui  s’y connaissent et  qui  sont  à l’intérieur de MK depuis  longtemps, les différentes perspectives émises sporadiquement   ne reflètent  pas toute  la  vérité sur  les véritables forces, faiblesses et  surtout les potentiels (qu’avait ! ) de MK. Sur les opportunités manquées et qui ne reviendront peut-être jamais. Sur les racines (causes  principales) de ces forces, faiblesses et occasions gâchées de mettre  MK  en  orbite avec ces ‘petits’ qui osent jouer sans complexe dans la  ligue  des grands, comme Singapore Arline ou  même Ethiopian  Airline (  par  exemple),  avec  des expansions dans  des filières annexes au secteur de Services : L’hôtellerie, la Formation Professionnelle d’Excellence très ciblée dans divers domaines liées au Customer Service  et à l’aviation. Et surtout, un rôle plus actif et visible dans le domaine du Good Corporate  Citizenship. Et j’en passe.

Ce qui est  également vrai et il  faut  être honnête pour  le dire, c’est que les employés de MK,  à tous  les échelons, n’ont  jamais été les derniers  des  derniers en  termes de rémunérations ou  conditions  de  travail. Les syndicats ont eu à se battre pour toutes les améliorations. C’est vrai, car presque toujours le management est resté dans le ‘reactive/crisis management mode’.

Il y a des cas d’injustice certes chez MK, mais le plus démotivant et inacceptable pour les employés c’est la culture d’iniquité et d’impunité engendrée et perpétuée par le Clannish/Inner Circle Management et le manque de direction/mismanagement presque chronique. Quasi-institutionnalisés car le Board et l’Executive Leadership sont toujours issus du même pouvoir politique, donc très sensibles/vulnérables aux ordres/humeurs de cette instance. Ils (et  tous les nominés) façonnent  leurs  agendas pour  leur  survie ..comme font des politiciens pouvoiristes. Pas étonnant ! Et  il  faut  savoir dans  la pratique,  quel agenda partagent-ils avec  le gouvernement ‘jointly  and  in  solido’ dans l’intérêt supérieur d’Air  Mauritius?  

Apres les secousses de2001chez MK, divers mécanismes de contrôle forts  louables furent  mis en  place au  niveau  du  Board afin de prévenir tout  abus de pouvoir et veiller au respect des règles de  la bonne gouvernance et d’Accountability  à tous  les niveaux de  la compagnie.  Divers Board Committees devaient agir comme chiens de garde en permanence. Ils sont : (1) Audit Committee (2) Senior Officers Remuneration and Selection  Committee (3) Risk Management Steering  Committee (4) Corporate Governance Committee. 

Qu’en est-il de leurs rôles et efficacité dans la réalité ? En amont !

Dans les Annual Reports il n’y a que des littératures copy/paste routines qui y figurent. Le  Premier Ministre, s’il  ‘mean  business’ comme garant de la pérennité d’Air Mauritius, il doit  pouvoir exiger un  résumé conséquent régulièrement du  fonctionnement  et  la  performance de  toutes  ces instances du  Board  et  la contribution  de  chacun des membres  qui  y  siègent. Sinon, ils doivent tous  vider  le camp…sauf  s’ils sont  mis là-bas délibérément … juste pour  faire  du  rubber-stamping tout  en profitant de  tout  ce  que  le PEQ offre comme privilèges (à vie).    

PostScriptum

Je me suis permis de partager mon expérience et prendre position ouvertement encore une fois dans le sillage de la présentation de ce bilan triste de MK. Without fear and favour. Pour des raisons simples. D’abord, j’en ai assez de cette expression continuelle d’indignation en sourdine de la masse d’employés de MK (à tous les niveaux) face à ce qui perdure. Même des employés à la retraite sont indignés et ont mal quand ils voient ce qu’on fait de  ‘leur’ compagnie… sous tous les régimes. Il faut agir..disent tous ! Mais comment…sans aggraver le mal ni être complice de complaisance ? Le signal fort doit venir du Pouvoir Politique afin de rappeler aux devoirs d’Accountabilty et de responsabilités tout un chacun au sein de l’équipe dirigeante et au-delà.

Est-ce que le PM le fera ? Considère-t-il la bonne gestion et l’avenir de MK (avec ses presque 3000 employés) comme une urgence ? On verra ! 

N’oublions pas que MK a déjà une autre grave situation à gérer. Le déficit du Plan de Pension   Non-Contributif dépassant le milliard. Est-ce que, en hauts lieux, on a fait un véritable travail de diligence pour savoir comment on en est arrivé là et s’il y a eu ‘gross mismanagement’ ou pas et quelles actions ont   été prises ? Une telle situation n’a pu être causée durant un ou deux ans. Il faut connaitre la vérité. Entretemps, des employés qui sont supposés arborer le sourire légendaire pour servir MK et ses clients restent minés par de multiples angoisses.     

Je suis convaincu que l’une des missions d’un CEO éclairé c’est de pouvoir écouter les différents sons de cloche de ses employés (à tous les niveaux) et ainsi rassembler la somme d’expériences et d’intelligence de tout un chacun en interne pour créer la synergie qui donnera la motivation et la résilience pour surmonter les énormes défis de survie auxquels MK fait face encore une fois. Surtout pas en manipulant ou en créant des ‘inner circle’ au profit d’un petit clan pour perpétuer le sentiment d’injustice et d’iniquité parmi la majorité des employés très dévoués et méritants. Ce style ou ces contrevaleurs que certains leaders chez MK ont imposés avec arrogance ont grandement contribué à saper le moral et le sentiment d’appartenance des employés pour la compagnie. Et croyez-moi un tel comportement ou mentalité d’un leader ou de ses associés dans la direction a un impact direct sur la culture de Service de l’entreprise.

Il y aussi la nécessité d’engagement réel et soutenu avec tous les stakeholders. Avant tout, en interne, et cela à travers un langage de vérité afin de pouvoir mesurer les véritables forces et faiblesses de la compagnie. En termes de politique/stratégies commerciales, de gestion saine des Operations, de Service Clientèle et surtout en mettant de l’ordre une fois pour toutes dans la structure et gestion du département des Ressources Humaines de la compagnie nationale et de ses subsidiaires. 

Certes un Business Model doit évoluer et s’adapter à toutes les nouvelles mutations et évolutions dans l’environnement global dans lequel opère une entreprise à vocation internationale. Mais sans une gestion saine, l’esprit d’équipe et alignement soutenu des objectifs et valeurs à tous les niveaux en interne, l’apport de n’importe quel consultant externe pour dégager un énième plan de sauvetage par le truchement d’un nouveau Business Model risque d’être une autre ‘costly futile expérimentation’. Sauf, si comme pour le Hedging fiasco en 2008, c’est l’Etat (c.t.d le peuple mauricien) qui devra venir à l’ultime rescousse de MK et les ‘coupables/complices de tous ses dysfonctionnements et gabegies.

Concédons aussi que même si le nouveau CEO est ‘compétent’ et intègre, tant qu’on ne va pas mettre bon ordre en interne dans le département de HR et cesser avec cette culture de protection de clans/cliques, compromissions et népotisme, les relations avec les employés (incluant les cadres) vont continuer à être très méfiantes et conflictuelles…les litiges industriels iront en augmentant. Et toute l’énergie et attention du nouveau commandant et de son équipe seront déviées vers le management du ‘Internal Politics’ et  le Fire-Fighting  en  permanence pour  la survie personnelle et  l’apaisement de  l’opinion publique. Le High Level Thinking et développement de Corporate Stratégies cohérentes …..on n’aura pas le temps (ou compétences) de s’occuper vraiment. On délègue cette tâche importante aux consultants externes ! Systématiquement.    
Ma démarche présente n’est pas démagogique, opportuniste ou partisane. Elle est d’abord inspirée par la profonde reconnaissance que je ressens pour cette compagnie qui m’a tant appris et donné. Idem pour tant d’employés et de familles modestes qu’elle a aidées dans l’ascension socio-économique. Je considère que jeter de l’huile sur le feu ou faire de la politique politicaille avec le destin de MK est le pire des crimes. Plus grave pour nos décideurs serait de tout banaliser, de jouer à l’autruche et dire ‘All’s well that Ends well’ après quelques exercices de COM et Media PR. Aucune leçon à tirer, aucun signal fort à envoyer, aucun compte à exiger.  La complaisance ou la rationalisation uniquement sur la base des facteurs externes vont être funestes !

La solution durable pour la survie et l’avancement de MK doit d’abord passer par un assainissement profond à l’intérieur. Les gens avertis le savent même s’ils adorent se réfugier dans le ‘denial syndrome’. Le gouvernement et tous les politiciens qui profitent et ont profité de l’existence de MK doivent pouvoir contribuer à cette remise en ordre totale et cesser de traiter MK comme leur arrière-cour. Donnez l’exemple et apprenez à vous comporter comme tous les autres clients de MK.

Pour conclure, sachez que je suis pour un gouvernement qui exige des comptes à MK à travers son Board. Régulièrement et à chaque fois que les intérêts de l’Etat, de la nation l’exigent. Pas pour ses intérêts personnels ! De telle ‘intervention’ est légitime et même obligatoire. Sans des interventions de l’Etat dans des moments cruciaux, MK aurait disparu depuis belles lurettes. Demandez aux autres actionnaires privés de la compagnie d’aviation nationale combien ils contribuent pour sauver MK pendant et après chaque moment de crise ? Bien qu’ils soient toujours parties prenantes de toutes les décisions importantes au sein du Conseil d’Administration ! Quant à ‘interférence’, elle doit être totalement proscrite et même sanctionnée. Si l’on veut connaitre la différence entre ‘Intervention’ et ‘Interférence’, consultez le dictionnaire, s’il vous plait. Le paradoxe et la malhonnêteté résident, bien sûr, dans le fait que les ‘interférences’ ont lieu pour des intérêts ou besoins personnels. Mais dans les moments de crise qui menacent la survie de la compagnie, on fait appel à l’Etat, à travers le gouvernement, pour ‘Intervenir’. Belle nuance !

Voilà, j’ai presque tout dit, ou peut-être, pas assez ! Comme patriote qui continue d’avoir à cœur les intérêts de notre compagnie nationale d’aviation tout en étant viscéralement contre les clans médiocres et pourris qui la plombent depuis des décennies par leurs magouilles, incompétences et jeux de la manipulation dans l’opinion publique. J’en assume pleinement ce que j’avance car mes propos sont le résultat de mes expériences et observations réelles. Je peux les défendre dans n’importe quelle instance, surtout si mon action peut aider MK à retrouver son prestige et ses lettres de noblesse comme un des agents indispensables pour le développement socioéconomique de notre pays.
On m’a suspendu de mes fonctions chez MK et ‘forcé’ à la retraite prématurée en 2010 …pour des raisons fabriquées et grotesques. Je dérangeais trop ceux à la tête et qui voyaient que jene jouais pas le jeu de complice pour profiter et dilapider la maison. En réalité, mes dénonciations directes et fondées, bien que faites de bonne foi, ne pouvaient pas être tolérées. L’Etat actuel de notre compagnie nationale porte toujours les stigmates de tous ces abus et pourritures perpétrées et tolérées durant tant d’années. 

[...] La question que   je me pose et tous les employés de MK se posent sans cesse également : Qu’est ce qui a changé finalement ? Quel réel progrès peut-on voir à ce jour dans la gestion et leadership dans la compagnie après tant d’espoir suscité en 2014 ? A vous de faire la liste de ces ‘progrès’ en interne !  

Quand il y a feu dans la maison, je sais choisir ma priorité. Comme je l’avais fait en décembre 2014 en croyant fermement dans le changement pour un nouveau pacte de probité et d’intégrité dans la gouvernance des affaires de notre pays. Je ne suis jamais lié ou prisonnier de quelque contrat d’omerta pour sauvegarder mes intérêts personnels aux dépens des valeurs plus fondamentales et l’intérêt de mon pays. C’est la qualité intrinsèque et la démonstration d’exemplarité comme vrais patriotes de nos leaders et dirigeants qui font la différence au décompte final.        

A vous pour la suite.

Merci

Très Cordialement

Raj Ramlugun

NB : Cette lettre est également envoyée au Leader de l’Opposition, Politiciens et Syndicalistes afin que tous assument leurs responsabilités dans ce qui va et ne va pas chez MK depuis des années et aident à la faire retrouver une santé durable et le prestige comme compagnie nationale d’aviation. Et non l’assujettir à la politique partisane, au clientélisme, chantages populistes et plateforme de trafic d’influence. 
 

 

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