[Blog] Décryptage de La Louise

Premier constat : l’alliance PTr-MMM-Nouveaux Démocrates a réussi, dans une large mesure, à mobiliser ses partisans pour le meeting de La Louise. En limitant la liste des orateurs à sept, les organisateurs ont évité le traditionnel surdosage « communalo-castéiste » et la répartition acrobatique entre les partenaires. 

Le déploiement de la jeune Rubna Daureeawoo comme présidente tout au long du meeting a permis à l’alliance de projeter une image de jeunesse, tout en réglant un autre problème de « jockeying for position » de la part de certains éléments. Le choix de Sydney Pierre et de Véronique Leu-Govind a aussi aidé à vendre le label de l’innovation. 

Pour ce qui est des thèmes abordés, on pourrait se demander, à première vue, s’il était nécessaire de consacrer autant d’énergie à parler de Xavier-Luc Duval alors que la principale cible reste le MSM. L’explication à cet acharnement contre le phénomène « papa-piti » pourrait être que le meeting se tenait au n° 18, la circonscription où Xavier-Luc Duval pourrait être candidat dans le cadre d’une alliance MSM-PMSD. 

D’un point de vue purement stratégique, en tentant d’endommager autant que possible le PMSD « papa-piti » de 2024, l’alliance vise à priver le MSM de tout apport de votes supplémentaires dans les villes. 

Sinon, le fléau de la drogue, l’inflation qui annule les effets des augmentations des salaires et des pensions ainsi que la sécurité publique ont été amplement évoqués. Paul Bérenger a habilement exploité ces thèmes pour renforcer son message. 

Comme on devait s’y attendre, Navin Ramgoolam s’est démarqué de toute la bande en parlant déjà comme un potentiel vainqueur des prochaines élections générales. Le leader rouge a ainsi lancé un avertissement sévère aux « étrangers » qui participeraient à des pratiques de fraude électorale à Maurice. 

En mentionnant le Sri Lanka et le Bangladesh, où des gouvernements « élus » ont été renversés, Navin Ramgoolam a laissé peu de doute quant à l’identité des spécialistes étrangers en fraude électorale qui pourraient être déployés à Maurice.