Faits Divers

Blessé par balle depuis 1982, il réclame justice : Clifford Esther soutenu dans son combat par Me Mooneeapillay

Clifford Esther Clifford Esther avait 22 ans quand il a été victime de cette « bavure policière ».

Lors d’une opération dans un bungalow le 17 mars 1982, Clifford Esther, 22 ans, est victime de ce qui était considérée à l’époque comme « une bavure policière ». Une balle lui traversa le crâne. L’homme reproche à l’État de le laisser vivre comme un mort-vivant. 36 ans après les faits, il réclame toujours justice. Un avocat, Erickson Mooneeapillay, a décidé de relever le défi.

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Clifford Esther est grièvement blessé lorsqu’une balle de revolver, tirée à bout portant, lui traverse la tête. La brigade de choc de la police avait monté une opération pour retrouver les auteurs d’un audacieux hold-up impliquant trois individus, le 24 février 1982.

Lors de cette opération menée dans le bungalow à Rivière-Noire, un des soldats aurait placé le canon de son révolver dans la bouche de Clifford Esther et appuyé sur la gâchette.

La balle est alors passé à travers le crâne du jeune homme. Celui-ci était considéré comme un miraculé car la balle ne l’a pas tué, mais réduit à néant. Son handicap l’empêchera de travailler et il a dû se contenter d’une pension d’invalide.

Rs 3 M de dommages

Après cette bavure policière, Clifford avait attaqué l’État en justice et réclamé Rs 3 millions de dommages. Mais sans effet. Même l’avocat qui le représentait à l’époque est décédé.

Me Erickson Mooneeapillay a décidé d’aider Clifford à obtenir justice L’homme de loi nous parle d’un « véritable drame humain ». Il dit avoir déjà trouvé de nouveaux éléments susceptibles de permettre la réouverture de l’enquête.

« Cela fait 36 ans qu’il souffre moralement et physiquement. Ce soir-là, dans le bungalow, il y a eu erreur sur la personne. L’état doit dédommager Clifford et nous allons recourir à la justice pour obtenir réparation », dit Me Mooneeapillay.

L’histoire d’un amour impossible

À 22 ans Clifford était musicien et footballeur. Cet ancien élève du collège Saint-Esprit. Avec un père enseignant au collège Royal de Port Louis, il a connu une enfance comblée. C’est en 1981 qu’il fera ses débuts comme chanteur sur la plage à l’hôtel La Pirogue. Un soir, au bar de l’hôtel, il rencontre Margaret Anna Lang, une Allemande de 24 ans de passage à Maurice en compagnie de son mari.

C’est le coup de foudre. Très vite, ils deviennent amants. Ils se voient en cachette, mais ne tarderont pas à se mettre ensemble. Le couple s’installe à l’Oasis, un pensionnat chic de Rose-Hill. Michel, l’époux de Margaret, dépose une plainte au poste de police de Bambous.

Des unités de ce poste de police font une descente au pensionnat. Le sergent Roger Lebon, qui dirige les opérations, interpelle Clifford et le somme de laisser la jeune femme retourner auprès de son mari. Mais les deux amants décident de changer de logis. Ils se rendent dans un bungalow à Rivière-Noire. C’est là que le drame va se jouer.

Le 5 mars 1981, Patrick Bolka, un ami de longue date de Clifford, est venu s’installer pour quelques jours chez le couple. Vers 4 h 00 du matin, tout le monde est surpris par un assaut des forces de l’ordre. Plus d’une trentaine de policier font irruption dans le bungalow. On compte des membres de la brigade de choc et des soldats de la Special Mobile Force, tous armés jusqu’aux dents et accompagnés de chiens. Parmi, il y a un officier de police : Il s’agit du sergent Roger Lebon, nous confie Clifford. « Zot inn rantre e anserkle partou. Zot dir Sylvio kote ? Nou pe diman zot ki Sylvio. Enn polisie donn mwa enn kout kros revolver lor mo latet. Apre monn santi enn fizi rant dans mo labous e monn gagn blackout. Ti ena enn dizen polisie presan ». raconte Clifford.

« Clifford Esther, n’a jamais été impliqué dans cette affaire et la police n’a même pas retrouvé un quelconque suspect chez lui ce soir-là », nous confie son avocat. Clifford dit connaître les dessous de l’histoire : « Vre zistwar se ki Margaret so mari inn paye pou fer touy mwa, parski li pa ti dakor ki so fam inn kit li pou mwa. Me zame lenket inn fer kouma bizin dan sa bavir polisie-la. L’État pa finn mem ed mwa e li finn less mwa viv kouma enn mor vivan depi le 5 mars 1982. »

 

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