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Blanchiment allégué : l’Icac cible des prête-noms du trafiquant Peroomal Veeren

Peroomal Veeren Peroomal Veeren est soupçonné de blanchiment.

Sur dénonciation d’Ally Lazer, la Commission anticorruption a saisi trois voitures, trois motos, des bijoux et Rs 500 000 chez la compagne de Peroomal Veeren jeudi dernier. Les voitures sont enregistrées aux noms de tierces personnes.

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Condamné à 34 ans de servitude pénale le 5 avril 2010 par la cour d’assises pour trafic de drogue, le détenu Peroomal Veeren est soupçonné de gérer un patrimoine de plusieurs dizaines de millions de roupies. Avec l’interpellation de sa compagne, Zafiirah Ameer, ce mardi, pour blanchiment, la Commission anticorruption s’apprête à arrêter une demi-douzaine de suspects ayant servi de prête-noms au caïd qui a des démêlés avec la justice pour des délits de drogue depuis seize ans.

L’équipe de Navin Beekarry a découvert que les trois véhicules saisis chez les proches de Zafiirah Ameer à la rue Alma, à Vallée-Pitot, jeudi dernier, n’étaient pas enregistrés en leur nom. Interrogés, les propriétaires « officiels » ont invoqué leur droit au silence. Après l’inculpation de Zafiirah Ameer en cour de Port-Louis, ce mercredi matin, la Commission devrait réserver le même sort à ces personnes après consultations avec le Directeur des poursuites publiques.

L’opération menée chez les Ameer la semaine dernière avait permis à la Commission de mettre la main sur une BMW, une Nissan Juke, une Toyota Vitz, trois motos et une somme d’environ Rs 500 000, dont la plus grosse partie est en euros. Des bijoux en or, des outils électriques de valeur et un équipement de sonorisation de la marque Bose ont aussi été mis sous scellés, de même qu’un snack situé à proximité de l’hôtel Pearle Beach, à Flic-en-Flac, où des équipements valant près d’un demi-million de roupies avaient été installés.

Si l’Icac a pu coincer Zafiirah Ameer, son frère Ackmeez Ameer et sa tante Afroze Peerbux, c’est en grande partie grâce aux dénonciations du travailleur social Ally Lazer.  Ce dernier a expliqué aux enquêteurs ainsi qu’à la Commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen que ces personnes vivaient au-dessus de leurs moyens et qu’elles géraient le patrimoine de Peroomal Veeren.

Comme annoncé il y a quatre mois dans Le Défi Quotidien, Peroomal Veeren est l’un des trafiquants condamnés qui sera entendu par la Commission d’enquête. Jugé coupable d’avoir pris livraison d’un coli contenant de l’héroïne valant Rs 11 millions d’une passeuse sud-africaine en juin 2003, cet ancien agent de sécurité devra s’expliquer sur ses placements ainsi que sur sa chaîne en or estimée à Rs 1 million.

Le détenu est actuellement sous forte surveillance. Une fouille de sa cellule a permis de découvrir une note ainsi que la photo du nouveau commissaire des prisons Vinod Appadoo. Cette affaire est traitée avec le plus grand sérieux, car c’est l’équipe de ce dernier qui avait procédé à l’arrestation du détenu. Ce détail laisse penser qu’il pourrait se venger. La photo a été liée à une note retrouvée au fond d’une bouteille de lait qui lui était destinée. Il est écrit sur celle-ci qu’un paiement doit être effectué « pou ki travay la fer ».

Meeting d’Ally Lazer dimanche
Ally Lazer continue sa croisade contre les trafiquants de drogue. Il va animer un meeting « de dénonciation » à la Plaine-Verte dimanche pour donner des noms de complices présumés des marchands de la mort. « Zot finn pran bann institisyon en otaz », dit-il, expliquant que les dénonciations contre les proches du caïd Peroomal Veeren ne représentent que le sommet de l’iceberg.

 

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