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Blanchiment allégué : les 25 comptes du Suisse Jean-Claude Bastos de Morais à Maurice gelés

Jean-Claude Bastos de Morais

Plus de 5 milliards de roupies investies par l’homme d’affaires suisse à Maurice ont été gelées samedi. L’argent aurait été détourné du fonds souverain de l’Angola.

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La Cour suprême mauricienne a procédé, ce samedi 7 avril, au gel de 25 comptes en banque appartenant au Suisse Jean-Claude Bastos de Morais dans l’île. Soit deux comptes dans deux grandes banques commerciales de la place et 23 dans un établissement bancaire ayant un pied en Afrique. Les sommes contenues dans ces comptes dépasseraient les Rs 5 milliards.

La demande de gel de ces comptes a été effectué par la Financial Intelligence Unit (FIU). Cet homme d’affaires ayant aussi la nationalité angolaise est fortement soupçonné d’avoir investi l’argent provenant du fond souverain de l’Angola, le Fundo Soberano de Angola (FSDEA), à travers sa société Quantum Global.

Dans les documents soumis devant le juge Paul Chan Kan Cheong, les autorités mauriciennes indiquent comment Jean-Claude Bastos de Morais a fait une demande pour obtenir un permis d’investissement auprès de la Financial Services Commission (FSC) en 2014. Notamment pour Hotel Africa (GP) Limited, QG Africa Hotel L.P, Infrastructure Africa (GP) Limited, QG African Infrastructure L.P.

À l’époque, la FSC, alors présidé par Marc Hein, avait seulement été informée que Jean-Claude Bastos de Morais avait été condamnée par une cour suisse, à Zug, pour mauvaise gestion. Dans le courant de cette année-là, d’autres demandes ont été faites par le Suisse à travers JurisTax, société à laquelle appartenait Marc Hein, pour QG Africa Agriculture LP, QG Africa Healthcare, QG Africa Mezzanine LP, QG Africa Mining LP et QG Africa Timer LP. Elles ont obtenu leurs permis le 12 février 2015.

Ce n’est qu’en novembre 2017 que la FSC s’est intéressée de plus près à Jean-Claude Bastos de Morais, son nom ayant été cités dans les Paradise Papers. La Jersey Financial Services Commission a été sollicitée, de même que l’Attorney General’s Office à Maurice. En début d’année, des détails recueillis par la FSC indiquent que certains éléments quant à ses soucis avec la justice n’ont pas été communiqués par le Suisse. Ce dernier avait fait savoir à la FSC qu’il allait démissionner comme directeur de ces sociétés, chose qu’il n’a toujours pas fait.

D’après les Paradise Papers, Jean-Claude Bastos de Morais aurait mis la main sur les Rs 5 milliards à travers José Filomeno dos Santos, son ami, qui n’était autre que le fils de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos et qui gérait le fond souverain de l’Angola. Dans son édition du 27 novembre 2017, le quotidien britannique The Guardian indiquait que le Suisse se vantait d’avoir investi 70 millions de dollars de sa poche pour un projet portuaire à Cabinda, en Angola, à travers Quantum Global, et invité le fond souverain de ce pays à y participer. 

Des documents de la firme Appleby, auxquels le Consortium international de journalistes d’investigation a eu accès, démontrent comment le fils de José Eduardo dos Santos a désigné, sans appel d’offres, une société appartenant à Jean-Claude Bastos de Morais pour gérer des centaines de millions de dollars dans des projets dans lesquels il avait des intérêts. L’un des investissements a été facilité par Appleby, malgré des signes évidents de conflit d’intérêt, souligne le Consortium international de journalistes d’investigation.

Appleby a ainsi aidé à créer sept entités à Maurice, à travers lesquelles Quantum Global a disséminé l’argent provenant du fond souverain angolais. Un envoyé spécial de Luanda s’était même déplacé à Maurice pour démontrer le système mis en place par le fils de l’ex-président José Eduardo dos Santos et Jean-Claude Bastos de Morais pour détourner cet argent. C’est ainsi que 157 millions de dollars, soit plus de Rs 5 milliards, a été payé à deux de ses sociétés relativement à un projet hôtelier à Luanda. 

 

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