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Blanchiment : 33 autres comptes de Bastos de Morais gelés

Jean-Claude Bastos de Morais

Les 58 comptes gelés depuis samedi recèleraient plus de Rs 10 milliards. Le montant total reste à être calculé en raison des transactions avec d’autres juridictions fiscales.

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La Cour suprême mauricienne a accédé de nouveau à une requête de la Financial Intelligence Unit (FIU), lundi, au gel de 33 comptes additionnels appartenant à Jean-Claude Bastos de Morais. L’ordre a été émis par la juge Shameem Hamuth-Laulloo. Ces comptes appartiennent au groupe Quantum Global, fondé et dirigé par cet homme d’affaires, détenant la nationalité angolaise et suisse, soupçonné d’avoir siphonné le fonds souverain de l’Angola, le Fundo Soberano de Angola (FSDEA), à travers l’offshore mauricien.

Vingt-deux de ces comptes se trouvent chez AfrAsia Bank, 7 à la Mauritius Commercial Bank (MCB), 3 à la State Bank et 1 à la Standard Bank. Samedi, un ordre similaire avait été émis par le juge Paul Chan Kan Cheong pour le gel de 25 comptes en banque du groupe Quantum Global et des autres sociétés chez AfrAsia Bank (22), à la State Bank (2) et la MCB (1). Valeur du jour, les sommes contenues dans l’ensemble de ces 58 comptes dépasseraient les Rs 10 milliards.

Alors que la Financial Services Commission (FSC) a fait en sorte que Jean-Claude Bastos de Morais se retire comme directeur de ses sociétés à Maurice, il demeure toutefois un signataire auprès des banques. Le montant exact des sommes qui ont transité par l’offshore mauricien et qui se trouvent dans ces 58 comptes restent à être calculés car des transactions se faisaient au quotidien entre plusieurs juridictions fiscales, indique une source proche du dossier.

Jean-Claude Bastos de Morais est devenu immensément riche, grâce aux généreuses rémunérations qu’il a obtenues pour la gestion du FSDEA. L’Angola qui est riche en pétrodollars n’a bénéficié qu’au clan de l’ancien président José Eduardo dos Santos et l’élite dirigeante. En contrepartie, la pauvreté est rampante dans cette ancienne colonie portugaise, où un habitant sur deux vit avec moins de 2 dollars par jour et où près d’un enfant sur trois souffre de malnutrition.

Le fonds souverain de l’Angola qui pèse 5 milliards de dollars a été mis sur pied, en 2012, dans l’intention de redistribuer la richesse du pays. Mais José Eduardo dos Santos semble avoir voulu se servir en premier, d’autant qu’il avait placé son fils José Filomeno dos Santos, dit Zénu, à la tête du FSDEA. Il s’est tout naturellement tourné vers son ami Jean-Claude Bastos de Morais pour un coup de main.

Plusieurs investissements confiés à Jean-Claude Bastos de Morais lui rapportent également sur le plan personnel. Outre le projet de quai en eau profonde à Cabinda pour USD 180 millions, celui d’une tour futuriste, à Luanda, pour USD 157 millions – déjà virés à Maurice – est censé être réalisé sur un terrain lui appartenant. Dans le deuxième cas, un mécanisme de reprise de dettes révélées par les Paradise Papers indique qu’il allait encore toucher la timbale. En 2016, Quantum Global n’a effectué que USD 26 millions d’investissements, ce qui fait que près de 85 % des 3 USD milliards de l’argent angolais se trouvaient toujours dans ses comptes en banque alors qu’il percevait les frais de gestion.

 

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