[Billet] Riding the Shakeel and Collen tigers

Tâche difficile pour les dirigeants de l’alliance PTrMMM-ND, en particulier Navin Ramgoolam, appelés à gérer le cas Shakeel Mohamed. Tâche possiblement moins difficile pour Pravind Kumar Jugnauth par rapport à celui d’Ivan Collendavelloo, leader d’un parti allié du MSM et valant son pesant d’or aux élections de 2014. 

Car les deux députés en question sont de fortes têtes. Pour les dirigeants concernés, ils pourraient se retrouver dans la périlleuse situation d’avoir un tigre comme monture. Pour arriver à destination, le moindre faux pas pourrait être désastreux. 

Jean Claude de l’Estrac et Ivan Collendavelloo, aux moments de gloire du MMM, étaient les rares dirigeants qui pouvaient tenir tête à Paul Bérenger et remettre en question certaines de ses prises de position. En 1993, Jean Claude de l’Estrac avait déjà pris ses distances du MMM. Ivan Collendavelloo était toujours au MMM jusqu’aux élections de 2010. Il serait intéressant de noter que c’est uniquement après son alliance avec le MSM aux élections de 2014 qu’Ivan Collendavelloo a accédé à de hautes fonctions, devenant même le n° 2 du gouvernement. 

Quant à Shakeel Mohamed, il a fourni une remarquable performance électorale après s’être joint au PTr après ses débuts au MSM. Scorant 44,6 % des votes en 2014, il avait obtenu 52 % en 2019, ce qui indique une indéniable progression dans son soutien dans la circonscription n° 3. C’est un tigre qui pourrait bien causer des secousses à son cavalier. 

Ivan Collendavelloo, par contre, pourrait se révéler être un tigre de papier pour Pravind Jugnauth. Alors qu’il avait recueilli 56 % des votes dans la circonscription n° 19 en 2014, son score a chuté à 31,8 % en 2019. Il n’y avait que 92 voix d’écart entre Ivan Collendavelloo et Jenny Adebiro du MMM. Entre 2019 et 2024, on ne voit aucun exploit à mettre sur le compte personnel d’Ivan Collendavelloo pouvant lui permettre d’améliorer son score par rapport à 2019. On parle bien du rôle, dans le périlleux business de domptage des tigres, d’un étau fabriqué dans un pays scandinave et dont la manette de serrage serait installée dans un bâtiment très connu de Port-Louis. 

Finalement, une thèse de doctorat attend nos grands spécialistes focalisés sur les deux tigres Shakeel Mohamed et Ivan Collendavelloo.