[Billet] Question de parking : State Capture ? 

Deux concepts chers aux universitaires ayant été formés dans des écoles anglo-saxonnes, la State Capture et la Policy Capture, décrivent une situation où les hommes politiques ne seraient que des exécutants, le vrai pouvoir étant détenu par de puissants intérêts économiques qui ne se manifestent pas en public, mais qui agissent dans l’ombre. 

Les débats sur ces concepts ont été traditionnellement menés dans le monde anglo-saxon et dans une moindre mesure dans des pays en développement. À Maurice même, ils ne sont pas plus d’une demi-douzaine à évoquer dans les médias ou autres forums ces deux mouvements de « capture ». On soutient que les principaux partis politiques agissent en fin de compte en faveur des intérêts des hyperpuissants économiques, seuls quelques emballages cosmétiques faisant la différence entre les formations qui sollicitent le soutien du peuple.
 
Hors des grands « deals » réalisés avec le trésor de l’État, donc des contribuables, hors des grands travaux d’infrastructures exécutés à coups de milliards pour revaloriser des terres agricoles et les rendre éminemment commerciales dans d’éventuels morcellements, un cas particulier se présente aux friands des théories de « capture ». Il ne s’agit pas d’un projet de nationalisation d’une très grosse entreprise, mais tout simplement de la démolition de certaines aires de stationnement à Port-Louis. 

Suivant la mort de 13 personnes lors des inondations à Port-Louis en 2013, la magistrate Ida Dookhy-Rambarun, qui avait présidé une enquête judiciaire sur ce drame, avait recommandé le démantèlement des aires de stationnement qui auraient bloqué le cheminement des eaux du Ruisseau du Pouce vers la mer.
 
D’après un article publié dans Le Défi Quotidien en date du mercredi 14 août, la compagnie opérant une unité de Kentucky Fried Chicken (KFC) a accepté de démolir son bâtiment qui s’asseyait littéralement sur le ruisseau.  

Suivant l’exemple de KFC, à attendre d’autres développements pouvant soit accréditer, soit démolir, les grandes théories de « capture » sur le sol mauricien.