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[Billet] Les PME prises en tenaille

Ceux qui soupçonnaient le conflit entre Business Mauritius et le gouvernement d’être une mise en scène pourraient finalement avoir le dernier mot. L’objectif de présenter le gouvernement comme le farouche défenseur des salariés semble plus ou moins atteint. 

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On aura noté que ces derniers jours, des entités gigantesques du secteur privé ont refusé d’être impliquées dans ce qui semble être une mise en scène de conflit. Ces entreprises ont publiquement annoncé des formules savamment conçues pour le paiement des augmentations de salaires, coupant l’herbe sous le pied de Business Mauritius. 

Ces belles formules ont atténué l’effet d’un humiliant exercice de « tire-caleçon » face à un gouvernement agressif, qui ne souhaitait qu’un affrontement classique avec des « colons » dans le but d’en tirer des dividendes électoraux. Business Mauritius semble lui aussi avoir abandonné le champ de bataille tout en brandissant le drapeau du « face-saving device » qu’est la Judicial Review à être entamée devant la Cour suprême. 

Dans tout ce cinéma, qui a mobilisé des metteurs en scène extrêmement doués, les grands perdants seront les quelque 150 000 Petites et moyennes entreprises (PME) qui emploient plus de 300 000 Mauriciens. Évidemment, ces PME ne seront pas en mesure d’honorer toutes les augmentations de salaires décrétées en cette année électorale. Elles n’auront d’autre choix que de fermer boutique. 

À propos de boutique, la jeune génération ne serait pas en mesure de comprendre que quelques décennies de cela, des boutiques, des « tabagies », des « mini-markets », des supermarchés moyens, des quincailleries, des boulangeries et des pâtisseries, opérés sur une base familiale, fonctionnaient partout dans le pays. Dans les villes comme dans les villages. Tous ces petits commerces ont graduellement disparu, zappés qu’ils furent par des grands. Bien sûr, les marchands de boulettes et de briani se sont installés çà et là. Les dealers de drogue synthétique aussi. 

Résultat de la grande guerre sur les salaires : pas de problème de paiement au gouvernement, pas de souci non plus chez les grosses entreprises mais « dife dan lanka » pour 150 000 PME. En 2024, dans le présent contexte électoral, l’aide qu’un gouvernement devrait apporter à ces petites entreprises pourrait constituer un enjeu politique certain. Il y va aussi de ce fameux concept qu’on appelle la démocratisation économique.
 

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