[Billet] Le cas spécial Ganoo

Des trois alliés naturels sortis de la « famille militante » et qui soutiennent Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), Alan Ganoo se distingue comme un cas spécial.

 En effet, comparé à Steve Obeegadoo et Ivan Collendavelloo, Alan Ganoo a fait preuve d’une réussite électorale remarquable. Il n’a perdu qu’une seule élection, celle de 1983. 

Et encore qu’Alan Ganoo, après son élection au 60-0 de 1982 dans le n°14 (Savanne/Rivière-Noire), a failli de peu se joindre aux dissidents du MMM, dont Kader Bhayat, Ramduth Jaddoo, Sylvio Michel et Madun Dulloo, qui avaient décidé de soutenir Anerood Jugnauth dans le conflit qui opposa ce dernier à Paul Bérenger, et qui déboucha sur la création du Mouvement socialiste militant (MSM). 

Une opération particulière dans sa vie privée se déroula alors pour sécuriser la loyauté d’Alan Ganoo au leadership du MMM. 
Si Ganoo s’était joint au MSM en 1983, il se serait fait élire sans problème dans le n°14. A ces élections, Sheila Bappoo, une dissidente du MMM, Kishore Deerpalsingh et Gaëtan Gungurum du MSM battirent aisément le trio Ganoo, Bidhianand Jhurry et Ariane Navarre-Marie du MMM. 

Par la suite, Alan Ganoo se fit élire lors des consultations de 1987, 1991, 1995, 2000, 2005, 2010, 2014 et 2019. 
Steve Obeegadoo et encore moins Ivan Collendavelloo ne comptent à leur palmarès une réussite de soutien populaire aussi impressionnante. D’ailleurs, à en juger par la facilité avec laquelle PKJ avait débarqué son Premier ministre adjoint Collendavelloo sans s’exposer à la moindre mesure de représailles, il ne serait pas difficile de jauger du poids des uns et des autres de ces alliés du Sun Trust. 

Il ne serait nullement difficile pour un grand leader d’éjecter un élément interne ou un allié devenu un empêcheur de tourner en rond. Sir Anerood avait révoqué Gaëtan Duval, Satcam Boolell, Ajay Daby, Dinesh Ramjuttun et Vishnu Lutchmeenaraidoo. Et cela, sans s’exposer à de graves conséquences. 

Mais PKJ pourrait-il traiter Ganoo de la meme façon ? C’est ce qu’on va voir dans les jours à venir. Si on apprend que tout serait rentré dans l’ordre dans les discussions entre PKJ et Ganoo pour la répartition des tickets, pour pouvoir comprendre qui a gagné, il suffirait de suivre le cheminement politique et électoral de Tania Diolle. 

Si Diolle est maintenue à Belle-Rose/Quatre-Bornes ou alignée à Savanne/Rivière-Noire dans l’équipe de Ganoo, on pourrait avoir une idée de qui a été le « mari » dans ce bras de fer. 

Si par contre, la charismatique Tania est éjectée de tout le système ou dirigée vers une mission-suicide dans une circonscription perdue d’avance, c’est certainement un autre « mari » que les Mauriciens découvriraient.