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[Billet] 55 admissions seulement pour drogue ?

D’après les statistiques officielles du ministère de la Santé, 55 jeunes ont été admis dans les établissements de santé en raison de leur addiction à la drogue. 

Ces chiffres, loin de refléter sur la qualité du service offert dans les hôpitaux, refléteraient plutôt un profond malaise causé par l’épidémie de la drogue dans les familles mauriciennes. Le ministère de la Santé disposerait d’énormes moyens, surtout à l’hôpital Brown-Séquard, pour assurer un traitement à ceux rendus dépendant à la drogue. Mais le ministère gère aussi un centre pour femmes et un autre encore pour les adolescents à Montagne-Longue en sus d’assurer un service à l’intention des toxicomanes dans tous les hôpitaux, 

Puisqu’il est déjà établi que le fléau de la drogue frappe des milliers de Mauriciens dans toutes les régions et toutes les couches sociales confondues, pourquoi seulement 55 familles ont-elles choisi de recourir aux services du gouvernement ? On sait aussi qu’un certain nombre de parents - et on n’a pas de statistiques précises dans ce cas - ont fait admettre leurs enfants dans des centres privés et d’autres gérés par des ONG. On croit savoir maintenant, suivant deux cas mortels, que des centres privés seraient très mal gérés et cela demande l’intervention énergique des agences gouvernementales. 

Pour comprendre la réticence des concernés à se prévaloir des services gouvernementaux, il faut comprendre que dans un petit pays comme Maurice, les gens tiennent beaucoup à leur réputation. Ainsi il y a la crainte qu’une fois un dossier ouvert à l’hôpital, le cas de chaque toxicomane soit étalé sur la place publique. Cette crainte ne serait pas justifiée car les dossiers de tous les patients sont gérés en toute confidentialité. Seulement, la présence physique pour des traitements pourrait donner lieu à des racontars qui pourraient être exagérés et déformés. 

Si les autorités tiennent vraiment à combattre la drogue, en dehors de la détection et de la répression du trafic même, il faudrait envisager un protocole de désintoxication et de traitement qui se fait selon un modus operandi qui tient compte des appréhensions d’atteinte à la confidentialité de l’identité des patients.

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