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Bigamie alléguée: il change de prénom et se remarie

Une Mauricienne de 29 ans, établie en Angleterre, est tombée des nues en découvrant que son mari avait épousé civilement une autre femme en 2014 à Maurice, après avoir changé de prénom. Cela, sans qu’ils ne soient divorcés. Elle a écrit au Commissaire de police. On ne se remarie pas en cachette, surtout lorsqu’on n’est pas encore divorcé ! Chandraveer, 33 ans aujourd’hui, et Priya (prénom fictif), 29 ans, se sont rencontrés en 2004, c’est-à-dire trois ans après le retour du jeune homme à Maurice. Il avait quitté le pays alors qu’il n’avait que 17 ans. Priya avait alors 17 ans. Très vite, les deux jeunes sont tombés amoureux. Leurs parents ont rapidement été informés. Le 10 mai 2004, au lendemain des 18 ans de Priya, le mariage civil a été célébré, suivi peu après de la cérémonie religieuse. Puis, les jeunes mariés se sont envolés pour l’Angleterre. Après neuf ans de mariage, le couple commence à battre de l’aile. Chacun accuse l’autre d’être responsable de cet échec. Chandraveer soutient qu’il n’arrivait plus à supporter la façon dont Priya se comportait. La jeune femme, elle, dans une brève déclaration affirme que son mari l’a « abandonnée » sans raison valable.

Un autre prénom

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Chandraveer veut à tout prix retrouver le bonheur. Il consulte un homme religieux, qu’il avait déjà rencontré dans un lieu de culte. C’est ce dernier qui lui aurait conseillé de changer de prénom. Ainsi, il allait être un autre homme. C’était la seule façon, aurait souligné le religieux, de régler ses déboires… conjugaux et autres. Chandraveer effectue alors les démarches nécessaires pour changer de prénom. Il s’appelle désormais Ashveer. Toujours en quête de bonheur, l’homme quitte l’Angleterre en décembre 2013 et retourne à Maurice. Là, Ashveer fait la connaissance d’une jeune femme de 22 ans habitant les hautes Plaines-Wilhems. Ils tombent amoureux et décident de se marier. Le 6 janvier 2014, Ashveer épouse civilement la jeune femme. Pendant tout ce temps, Priya ignorait que l’homme qu’elle avait épousé s’était marié une nouvelle fois. Elle n’en aurait été informée que le mois dernier. Après avoir, à son tour, informé ses parents de la situation, Priya écrit au commissaire de police Mario Nobin. Elle lui demande d’initier une enquête.

Ce que dit la loi

La bigamie est l’état d’une personne qui contracte un second mariage alors que le précédent n’est pas dissous. « Une personne engagée dans les liens du mariage ne peut en contracter un autre avant la dissolution de la précédente union. Ce délit est punissable d’une peine de 20 ans de prison. La bigamie étant considérée comme un délit grave, la peine est donc très sévère », explique Me Erickson Mooneeapillay.

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Le commissaire de police, à son tour, réfère la lettre au poste de police de Vacoas. Et le mercredi 2 décembre, Ashveer/Chandraveer est convoqué pour un long interrogatoire. Il déballe tout. « Oui, j’ai changé de prénom après avoir consulté un religieux », dit-il aux policiers. Il soutient néanmoins qu’avant de quitter le Royaume-Uni, il a déposé une demande de divorce devant le tribunal. C’était en octobre 2013. « Après mon retour au pays, j’ai contacté un représentant légal qui m’a dit que le procès était terminé. J’ai cru que j’étais déjà divorcé. J’ignore s’il y avait d’autres procédures à entamer après le procès », a soutenu Chandraveer. Après son interrogatoire, le jeune homme a été autorisé à rentrer chez lui. Le vendredi 4 decembre, il a comparu devant le tribunal de Curepipe, où une accusation provisoire de bigamie a été retenue contre lui. Pour retrouver la liberté, il a dû fournir une caution de Rs 7 000. Contactée au téléphone, Priya, qui est actuellement en Angleterre, confirme qu’elle ignorait tout du remariage de Chandraveer. « Mon époux m’a abandonnée. C’est l’un de ses proches qui m’a appris son remariage. Il a trahi ma confiance en me cachant cette union. De plus, j’ignore s’il avait entamé les procédures de divorce », a-t-elle déclaré, avant de souligner qu’elle attend les conclusions de l’enquête initiée par la police. Nous avons tenté d’avoir la version de Chandraveer, mais sa mère nous a expliqué qu’il ne souhaitait pas commenter cette affaire.
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