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Bien vivre la saison chaude : prévenir, se protéger, s’hydrater

Le Dr Mokshada Caullee est Clinical Pathways Director auprès de Médecin à domicile.
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Avec son soleil brûlant et son humidité élevée, l’été met notre organisme à l’épreuve. Déshydratation, malaises, infections saisonnières et excès alimentaires peuvent vite gâcher la belle saison. Trois spécialistes, le Dr Laetitia Rogers, le Dr Mokshada Caullee et la nutritionniste Aroushinee Goorapah-Parmessur, partagent leurs conseils pour prévenir les risques, renforcer les défenses et adopter une alimentation fraîche et équilibrée.

Virus et infections : la vigilance s’impose pendant l’été

À Maurice, l’été est synonyme de chaleur, d’humidité et de retrouvailles en plein air. Mais cette saison tant attendue est aussi celle lors de laquelle les infections virales, bactériennes et cutanées se multiplient. Selon le Dr Mokshada Caullee, Clinical Pathways Director auprès de Médecin à domicile, plusieurs facteurs expliquent cette recrudescence saisonnière.

Chaleur, humidité et comportements à risque

« La hausse des infections pendant l’été s’explique par la combinaison du climat chaud et humide, des pluies abondantes et de certains comportements sociaux », explique-t-elle. Ces conditions créent un environnement idéal pour la prolifération des microbes et des vecteurs. Les moustiques, par exemple, se reproduisent plus vite dans les eaux stagnantes qui se multiplient avec les pluies estivales, favorisant les maladies à transmission vectorielle comme la dengue et le chikungunya.

Mais le risque ne se limite pas aux moustiques. « Le climat chaud et humide favorise également la multiplication des bactéries, des virus et des champignons », ajoute le Dr Caullee. D’autre part, les activités sociales plus intenses, dont les pique-niques, les fêtes et les sorties à la plage accentuent la transmission des infections respiratoires et virales, comme la grippe ou la gastro-entérite.

Conjonctivite, gastro et mycoses : des infections courantes

Tous les ans, les mêmes pathologies refont surface. « En été à Maurice, les infections les plus fréquentes sont la conjonctivite virale, la gastro-entérite, les infections cutanées comme les mycoses ou les furoncles, ainsi que les maladies transmises par les moustiques. » À titre d’exemple, du 21 au 27 avril, 1 334 cas de gastro-entérites ont été recensés dans le pays.

La conjonctivite virale, souvent très contagieuse, se transmet par contact direct ou via des objets contaminés. Pour la prévenir, le médecin recommande de se laver souvent les mains, d’éviter de se toucher les yeux, de ne pas partager serviettes ou oreillers et de rester chez soi en cas d’infection pour éviter la propagation.  Et concernant la gastro-entérite, une hygiène rigoureuse avec le lavage des mains, une cuisson adéquate des aliments, la conservation au frais, le lavage des fruits et légumes et la consommation d’eau potable uniquement sont préconisés. « Il faut aussi éviter les aliments exposés à la chaleur ou aux mouches. »

Peau et chaleur : un terrain propice aux infections

Les infections cutanées comme les mycoses, les impétigos et les plaies infectées sont plus fréquentes pendant la saison chaude. C’est parce que « la chaleur, la transpiration et l’humidité favorisent la prolifération des microbes. » Les baignades prolongées en mer ou à la piscine, les microtraumatismes sur la peau et le manque de séchage complet après la douche contribuent aussi à la contamination. D’où l’importance de garder la peau propre, sèche et aérée.

Pour ce qui est des groupes plus vulnérables, le médecin fait comprendre que certaines catégories de la population doivent redoubler de prudence. Il s’agit des enfants, dont le système immunitaire est encore en développement et des personnes âgées, plus fragiles face aux complications. Il est aussi question des immunodéprimés (maladies chroniques, traitements affaiblissant le système immunitaire) et des malades chroniques comme les diabétiques, ceux qui ont des problèmes cardiaques ou de reins. « Chez eux, une infection banale peut rapidement devenir sérieuse. »

Du coup, elle fait ressortir que la prévention passe aussi par les bons gestes collectifs. « À l’école ou au travail, il faut se laver les mains régulièrement, désinfecter les surfaces, bien ventiler les locaux et surtout inciter les personnes malades à rester chez elles », conseille le Dr Caullee. D’ailleurs, avec un climat tropical, la vigilance doit rester accrue selon elle. « Il est donc essentiel de respecter les règles d’hygiène, de bien protéger les aliments, d’éliminer les eaux stagnantes et de se montrer attentif à tout signe inhabituel », précise-t-elle.

Consultez sans tarder

Certaines infections nécessitent une prise en charge médicale rapide. Le Dr Caullee énumère plusieurs signes d’alerte :

  • Fièvre persistante ou élevée
  • Signes de déshydratation (soif intense, bouche sèche, urine rare)
  • Éruptions cutanées étendues ou douloureuses
  • Pus ou douleur aux yeux
  • Vomissements ou diarrhée sévère.

Automédication : un réflexe à éviter

L’experte met en garde contre une habitude encore trop répandue à Maurice : « L’automédication peut masquer des symptômes graves, provoquer des effets secondaires, favoriser la résistance aux antibiotiques et même aggraver certaines infections. » 

Manger léger et s’hydrater : les clés d’un été en santé

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Aroushinee Goorapah-Parmessur souhaite mettre l’emphase sur l’importance d’inclure des fruits et légumes de saison dans notre alimentation.

Avec la montée des températures, notre corps réclame plus d’eau, de fraîcheur et de légèreté. L’été est le moment idéal pour repenser notre alimentation et la diététicienne Aroushinee Goorapah- Parmessur explique comment notre alimentation influence directement notre confort, notre énergie et notre résistance à la chaleur.

Avant toute chose, la diététicienne fait comprendre que les fortes chaleurs accélèrent la perte d’eau et de sels minéraux. « Il faut augmenter la consommation de liquides et de boissons riches en électrolytes, comme l’eau de coco, l’eau infusée à la menthe, au concombre ou à l’orange », recommande-t-elle. Les fruits et légumes à haute teneur en eau dont la pastèque, le melon, la fraise, l’orange, le concombre, et la tomate aident aussi à maintenir un bon niveau d’hydratation.

Aroushinee Goorapah-Parmessur conseille également de fractionner les repas. « Mieux vaut manger de petites portions plus souvent, en privilégiant les aliments crus plutôt que frits ou trop cuits », souligne-t-elle. Et les salades fraîches, fruits crus, yaourts ou crèmes maison à base de lait écrémé et sans sucre sont des collations idéales, selon elle.

Sous le soleil, certains nutriments deviennent essentiels. « Les vitamines A, C et E, les caroténoïdes, les oméga-3 et les minéraux comme le zinc et le sélénium sont indispensables », souligne Aroushinee Goorapah-Parmessur. Ces éléments protègent la peau, renforcent les défenses naturelles et aident à réparer les cellules après exposition au soleil.

On les trouve dans les agrumes, kiwis, tomates, poivrons, carottes, patates douces, épinards, poissons gras, noix et graines. « Boire suffisamment d’eau et manger des fruits et légumes frais reste la base d’une peau éclatante et d’un corps en bonne santé », explique-t-elle.

Les plus vulnérables

Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les malades chroniques et ceux qui travaillent ou s’entraînent à l’extérieur doivent être particulièrement vigilants. « Même sans sensation de soif, il faut boire régulièrement, entre 2 et 3 litres d’eau par jour », fait comprendre la diététicienne. Elle recommande aussi de limiter les aliments lourds, gras ou salés qui augmentent la chaleur interne du corps.

Pour les personnes diabétiques, il est important de planifier les repas, de privilégier les aliments riches en fibres comme les légumes et salades et de rester bien hydraté. Aroushinee Goorapah-Parmessur met l’accent sur l’importance de se focaliser sur le renforcement immunitaire en été. « Pour renforcer l’immunité, il faut penser aux salades vertes, graines germées, noix non salées et céréales complètes, riches en antioxydants et anti-inflammatoires », indique-t-elle.

Barbecues et pique-niques : attention aux intoxications

L’été rime souvent avec convivialité autour d’un barbecue ou d’un pique-nique, mais c’est aussi la saison des intoxications alimentaires. « Les bactéries des viandes crues ou des légumes mal lavés peuvent contaminer les aliments prêts à consommer », avertit la diététicienne.

Pour s’en prémunir :

  • Bien se laver les mains avant de cuisiner
  • Cuire les aliments à plus de 75°C
  • Séparer les aliments crus et cuits pour éviter la contamination croisée,
  • Garder les plats au frais,
  • Et éviter les produits à risque exposés à la chaleur

Des repas légers et équilibrés

En été, le mot d’ordre est légèreté. « Optez pour des repas simples, digestes et colorés », conseille Aroushinee Goorapah-Parmessur. Parmi ses suggestions : salades de quinoa ou de couscous, wraps garnis de légumes, poissons grillés et légumineuses. Pour l’énergie, elle recommande les céréales complètes, flocons d’avoine, riz brun, ou encore les pâtes complètes.

Côté protéines, « choisissez des sources maigres comme le poulet grillé, le poisson, le yaourt faible en matière grasse ou le kéfir, bons pour la flore intestinale », dit-elle. Les en-cas intelligents incluent les fruits frais, mélanges de noix, bâtonnets de concombre et carottes avec houmous ou encore des popsicles maison à base de fruits. Et la vigilance est de mise également lors des repas de fête. « Contrôlez vos portions et évitez les excès de glucides et de sucre », rappelle-t-elle.

Aroushinee Goorapah-Parmessur invite aussi à adopter une alimentation plus durable. « L’été est la saison parfaite pour aller vers une approche plus végétale », suggère-t-elle en incitant les Mauriciens à choisir des fruits et légumes de saison, des légumineuses et grains locaux, et de limiter la viande rouge à une fois par semaine. « Acheter local, planifier ses repas, réutiliser les restes, bien conserver les aliments et faire du compost sont autant de gestes qui réduisent le gaspillage et respectent la planète », dit-elle.

Boissons : se faire plaisir sans excès

L’été invite aux boissons festives, souvent sucrées ou alcoolisées. La diététicienne préconise toutefois la modération consciente. « Fixez-vous des limites, buvez lentement, et alternez chaque verre alcoolisé avec un verre d’eau. Mangez avant de boire et hydratez-vous avant et pendant », fait-elle ressortir. Et pour un plaisir plus sain, elle conseille les mocktails à base de fruits frais, les eaux infusées et les thés glacés maison sans sucre ajouté.

 

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