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Bhoopa Brizmohun: une combattante de l’ombre

Rashid Imrith et Bhoopa Brizmohun réclament que le délai pour la signature et la soumission de l’Option Form, dont la date butoir a été fixée au vendredi 29 avril, soit étendu au 30 septembre
La secrétaire de la Government General Services Union fait une grève de la faim illimitée, le lundi 11 avril, à partir de 14 heures devant le bâtiment Emmanuel Anquetil à Port-Louis. Elle estime que les Management Support Officers, anciennement Clerical Officers, ont été humiliés dans le dernier rapport du Pay Research Bureau. «Pourquoi  notre contribution dans la Fonction publique n’est-elle pas reconnue à sa juste valeur », s’interroge Bhoopa Brizmohun, secrétaire du Government General Services Union (GGSU). Elle trouve révoltant qu’après une quarantaine d’années de service, certains officiers n’aient bénéficié d’aucune promotion alors qu’ils ont encore dix ans pour travailler. Elle regrette que plusieurs propositions auprès du Pay Research Bureau (PRB) n’aient pas été prises en considération dans son rapport de 2016. Bhoopa Brizmohun avance que son syndicat lutte pour une amélioration des conditions de travail des ‘Management Support Officers’, anciennement ‘Clerical Officers’, bien avant 1987. Certes, dit-elle, grâce au combat mené par le GGSU, il y a eu des améliorations dans les conditions de service, mais pas à la satisfaction complète de ce syndicat. La syndicaliste dénonce que le travail de ces officiers, si vital pour la bonne marche de la Fonction publique, ne soit toujours pas reconnu à sa juste valeur par des responsables de la Fonction publique. Pourtant, poursuit la secrétaire du GGSU, les ‘Management Support Officers’ ont été choisis à l’époque parmi les meilleurs candidats. Ils sont tous détenteurs d’un School Certificate (Grade I) et d’un Higher School Certificate. Bhoopa Brizmohun a intégré la Fonction publique en 1981. Elle a travaillé au Bureau électoral avant d’être mutée à plusieurs ministères.

Exploitation

En 1983, Bhoopa Brizmohun se révolte contre ce qu’elle considérait comme une exploitation de ce qu’on appelait des ‘Clerical Officers’. C’est ainsi qu’elle a frappé dans  l’œil d’un dirigeant du GGSU. « À l’époque, j’ignorais qu’il existait un syndicat », avoue-t-elle. Elle va se joindre à ce syndicat, qui se trouvait à rue La Chaussée. « J’étais convaincue que c’était le devoir de tout travailleur de se joindre à un syndicat pour défendre ses droits au travail », fait valoir Bhoopa Brizmohun. Bien que celle-ci n’ait aucun poste officiel, elle assistait aux réunions de ce syndicat et retournait fort tard à la maison. Ce qui n’était pas au goût de sa mère. Mais elle a eu la force de résister. « Si je ne peux pas militer au sein d’un syndicat, alors mieux vaut que je cesse de travailler  », avait-t-elle rétorqué à sa maman. Devant la détermination de sa fille, la mère a fini par céder. Bhoopa Brizmohun lui est toujours reconnaissante. C’est en 1987, à la suite de la publication du rapport du PRB que Bhoopa Brizmohun va se mettre à l’avant-plan du combat syndical. Juchée sur une voiture, elle s’adresse pour la première fois à la foule au cours d’une manifestation syndicale contre le rapport du PRB.  Elle harangue des fonctionnaires pour ne pas signer l’Option Form, car plusieurs recommandations du document étaient contre les intérêts des fonctionnaires. C’est grâce à ce combat que finalement le gouvernement d’alors, dirigé par sir Anerood Jugnauth, va demander au britannique Sedgwick de préparer un autre rapport. C’est en 1988 que Bhoopa Brizmohun sera élue secrétaire du GGSU. Poste qu’elle occupe jusqu’à maintenant. Elle est connue pour sa combativité bien qu’elle préfère le plus souvent œuvrer dans l’anonymat. « Ce qui m’intéresse le plus, c’est que le travail soit bien fait, les fonctionnaires nous ayant fait confiance », fait elle comprendre. Elle travaille en étroite collaboration avec son président Rashid Imrith. Qu’est qui donne la force à Bhoopa Brizmohun d’aller jusqu’au bout de ses convictions ? La syndicaliste avance qu’elle est timide de nature, mais que les humiliations subies de la part de certains de ses professeurs dans le prestigieux collège qu’elle fréquentait l’ont aidée à forger son caractère. Elle affirme qu’elle endurait des humiliations non seulement à cause de ses origines modestes, mais aussi en raison de son apparence et de son origine ethnique. C’est cette révolte au plus profond d’elle même qui l’a aidée à mener combat contre les injustices.
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