Bethléem vient de célébrer ses 45 années d’existence. Cette crèche et école maternelle, fondée par feue France Boyer de la Giroday, est placée sous la férule de Sylvette Paris-Davy. Elle propose un programme éducatif adapté aux besoins individuels de chaque enfant.
Il est 11 heures lorsque nous atteignons Bethléem, située à la rue Edith Cavell, à Port-Louis. Dans son bureau, Sylvette Paris-Davy, la directrice, s’active avec méticulosité. Passionnée par le bien-être de ses élèves, elle veille à ce qu’ils s’épanouissent pleinement dans un environnement sain, privilégiant une pédagogie différenciée qui distingue Bethléem des autres écoles.
Le 28 juin dernier, l’établissement a célébré ses 45 années d’existence. Fondée par feue France Boyer de la Giroday, cette crèche et école maternelle a été placée sous la férule de Sylvette Paris-Davy. Dans le cadre de cet anniversaire, Bethléem nous a ouvert ses portes pour partager son histoire et sa mission avec la communauté.
Sylvette Paris-Davy nous guide à travers l’école. Chaque éclat de rire des enfants résonne comme une mélodie enchantée à travers les différentes salles de classe, colorées et joyeuses, rappelant que l’éducation des tout-petits est une symphonie où l’amour, les soins et les découvertes se mêlent harmonieusement. Chaque moment passé ici représente une note précieuse dans le livre de leur épanouissement. « Notre mission est d’être une école de la vie pour la vie », affirme Sylvette Paris-Davy.
« La crèche Bethléem, relevant du Diocèse de Port-Louis, est un projet pilote lié à l’école de puériculture. Inaugurée en juin 1979, à l’aube de l’année internationale de l’enfant, elle a été fondée par feue Mademoiselle France Boyer de la Giroday, une travailleuse sociale émérite engagée pour la cause des femmes, des filles et des familles. Elle a également bénéficié de la collaboration étroite de feu père Eugène Dethise », explique Sylvette Paris-Davy. Ayant anticipé la rapide industrialisation du pays, et face à l’absence de structures d’accueil, ils savaient que la prise en charge des enfants poserait problème lorsque les mères prendraient le chemin du travail dans les usines.
De son côté, Sylvette Paris-Davy rêvait de devenir infirmière pour s’occuper des enfants, surtout ceux venant de milieux défavorisés. Mais le destin en a décidé autrement, et elle a dû abandonner ses rêves. Heureusement, elle a rencontré France Boyer de la Giroday, qui l’a prise sous son aile. « France m’a confié ce projet. Nous avons travaillé dur, parcourant les faubourgs de la capitale pour parler aux mamans et recruter des élèves », se souvient la directrice de Bethléem.
La première pierre de la crèche a été posée par Mgr Jean Margéot le 22 août 1978. « À la même période, j’ai commencé ma formation avec le Dr Cyril Dalais, psychologue consultant et directeur du Joint Child Health and Education Project, en partenariat avec une équipe de psychopédagogues du Danemark et le MIE pour l’éducation de la petite enfance », ajoute-t-elle.
La crèche et l’école de formation Bethléem voient le jour au centre Miseréor, dans un cadre pittoresque entouré de montagnes et du plus ancien et unique hippodrome, le Champ-de-Mars. Le 28 juin 1979, Bethléem ouvre officiellement ses portes. L’inauguration, présidée par Lady Pouspa Burrenchobay, marque l’accueil de ses 20 premiers enfants et aspirants auxiliaires de puériculture.
Conscients que les premières années de la vie sont cruciales pour le développement optimal de chaque enfant, France Boyer de la Giroday et le père Dethise conçoivent la crèche avec une vision claire : collaborer avec les parents pour favoriser l’épanouissement et la croissance harmonieuse des tout-petits, dans un environnement stimulant qui encourage leur développement psychosocial, affectif et physique. Parallèlement, l’école de formation vise à préparer des auxiliaires de puériculture compétents, capables de prodiguer des soins de qualité et de soutenir le développement physique, affectif et intellectuel des enfants à travers une variété d’activités adaptées à leur rythme, leurs besoins et leurs intérêts individuels.
France Boyer de la Giroday et le père Dethise placent beaucoup d’espoir en Sylvette Paris-Davy pour diriger la crèche. Elle s’investit pleinement dans les cours des deux premières années suivant son ouverture. À l’époque, il n’existait pas vraiment de crèches appliquant des pratiques exemplaires pour le bien-être et le développement des enfants. Sylvette Paris-Davy souhaite alors que Bethléem devienne une crèche de renom, offrant une éducation de qualité.
Après avoir travaillé pendant une année à la crèche sous la houlette de Myriam Narainsamy, directrice formatrice à l’école de formation de puériculture, Sylvette Paris-Davy décide de parfaire ses connaissances. « J’ai exprimé le souhait de poursuivre mes études et d’approfondir mes connaissances, d’acquérir des compétences et des attitudes positives qui prônent les bonnes pratiques dans l’art d’élever et d’éduquer les jeunes enfants. C’est alors qu’une bourse d’études m’a été offerte par l’intermédiaire de l’institution Miseréor en Allemagne, de 1981 à 1984, pour étudier à l’école de formation pédagogique en France », raconte-t-elle.
Après ses trois années d’études, Sylvette Paris-Davy rentre au pays, enrichie de nouvelles connaissances et compétences. Elle est déterminée à élever le niveau de la crèche Bethléem, en la transformant en un centre d’éveil, d’éducation, et de socialisation de premier plan.
« J’ai imprégné la crèche Bethléem de principes solides à travers mon projet pédagogique, qui visait à promouvoir l’éducation des jeunes enfants et à offrir un accompagnement continu aux familles. France a accueilli mon projet avec bienveillance. J’étais son espoir pour propulser et assurer l’évolution de cette crèche pionnière », se rappelle-t-elle. Malade, France Boyer de la Giroday attendait son retour au bercail. « Elle m’a dit : ‘Je t’attendais pour mourir.’ » Elle savait que Sylvette Paris-Davy reprendrait dignement le flambeau.
Depuis, Sylvette Paris-Davy dirige la crèche avec bienveillance, mettant toujours les intérêts des enfants au premier plan. Bethléem, en étroite collaboration avec les parents, offre un environnement sûr et stimulant, favorisant le développement et l’épanouissement complet des enfants. « Nous devons reconnaître et accueillir chaque enfant avec ses différences, en lui permettant de se développer avec empathie, et promouvoir son estime de soi. Il est également important d’établir et de maintenir une relation de qualité humaine chaleureuse en permettant à l’enfant de sortir progressivement de sa dépendance, d’acquérir son autonomie et sa socialisation. »
Bethléem prône l’inclusion. Sylvette Paris-Davy insiste : tous les enfants doivent avoir la chance de s’épanouir. « Nous accueillons l’enfant et ses parents, quel que soit leur niveau socio-culturel et économique. Nous promouvons l’inclusion des enfants à besoins spécifiques et leur offrons un plan de soutien en partenariat avec une équipe pluridisciplinaire », fait-elle ressortir.
Bethléem veille à ce que chaque enfant reçoive une éducation de base bénéfique pour ses futurs apprentissages, en mettant également un fort accent sur les droits de l’enfant. De plus, l’institution encourage les parents, premiers éducateurs de leurs enfants, à participer activement au programme d’éveil et d’apprentissage. Ainsi, Bethléem cultive et prolonge les bonnes pratiques de la crèche à la maison.
Sylvette Paris-Davy évoque l’importance de reconnaître que chaque enfant progresse à son rythme. Selon elle, il est essentiel de respecter leurs besoins, de comprendre leurs désirs, leurs intérêts, leurs préoccupations et leurs capacités, tout en les accompagnant dans leurs apprentissages avec bienveillance. « J’ai un personnel très dévoué sur lequel je peux toujours compter. Comme moi, mon staff est focalisé sur le bien-être et l’épanouissement des enfants. »
Elle exprime sa fierté devant les réalisations de Bethléem depuis son ouverture. Elle nourrit également l’espoir de voir un jour l’école de formation renaître de ses cendres, offrant ainsi une formation de qualité aux personnes souhaitant faire carrière dans le domaine de la petite enfance.
Les différentes locations :
- Bethléem rue Edith Cavell, Port-Louis : Prématernelle, Maternelle
- Bethléem rue D’Estaing, Port-Louis : Crèche, Prématernelle
- Bethléem Quatre-Bornes : Crèche, École
En chiffres
50
Nombre d’activités chaque année
100
Nombre d’éducatrices
500
Nombre d’enfants
Bon à savoir
Les éducatrices de Bethléem sont formées à l’école de formation Bethléem et à l’Institut de Pédagogie. Elles ont acquis de l’expérience grâce à des stages auprès d’enfants âgés de 3 à 5 ans.
L’équipe de Bethléem privilégie l’allaitement maternel pour ses nutriments essentiels et veille à nourrir et hydrater chaque bébé. À partir de 6 mois, elle introduit progressivement la diversification alimentaire en collaboration avec les parents, suivant les recommandations du pédiatre. À l’âge d’un an, elle propose aux enfants le lait ou une alternative de leur choix, selon les préférences des parents.
La crèche offre également un menu végétarien, avec la possibilité pour les parents de spécifier leurs préférences alimentaires lors de l’inscription de leur enfant.
Quant au programme d’activités, il est conçu trimestre après trimestre, en tenant compte des enquêtes reflétant le monde réel de l’enfant, ses besoins et ses centres d’intérêt. Les activités sont étroitement liées aux stades de développement de l’enfant et aux domaines d’apprentissage.
L’expérience d’apprentissage est organisée en trois sections adaptées aux besoins uniques des enfants de divers groupes d’âge : crèche (3 mois à 2 ans), prématernelle (2 à 3 ans), et maternelle (4 à 5 ans).
Chaque section permet à chaque enfant de bénéficier d’un environnement éducatif adapté à son stade de développement, favorisant une croissance saine, un épanouissement personnel et des interactions enrichissantes avec d’autres enfants de son âge.
Un havre pour la petite enfance
À Bethléem, les activités sont liées aux stades de développement de l’enfant et aux domaines d’apprentissage. Les sections crèche, prématernelle et maternelle sont ainsi conçues de sorte à permettre aux enfants de s’épanouir pleinement dans un environnement adapté à leurs besoins.
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