Bertrand Duguesclin ou l’art du monochrome

Ses tableaux transpercent l’âme, tant ils sont empreints d’émotions. Bertrand Dugueslin, 26 an, peint la femme en monochrome, sans fioritures ou étiquettes. L’artiste, qui vient tout juste d’exposer au Trianon Shopping Park, souhaite vivre de son art.

«Dès que j’ai pris le pinceau pour peindre mon premier portrait, cela a été une évidence », lance Bertrand Duguesclin. À ce moment-là, le jeune artiste n’a jamais fait un portrait et encore moins réalisé un tableau en monochrome. Pourtant, il y a quelques mois, il prend la décision de se laisser porter par son amour pour l’art. 

Passionné, dès que Bertrand s’empare d’un pinceau, les idées foisonnent dans sa tête. D’ailleurs, il lui est parfois difficile de mettre des mots sur ses peintures. « Je préfère que les gens qui les regardent se laissent porter par les émotions qu’elles dégagent », confie celui qui dessine depuis qu’il est enfant, car il « aimait jouer avec la peinture. » En grandissant, c’est avec un grand plaisir qu’il va à ses classes de dessin. Il trouve aussi son inspiration dans la musique.

Afin de suivre les pas de son père et intégrer le business familial, Bertrand opte pour des cours en Interior Design au Fashion & Design Institute.

 Après un an, j’ai vite compris que ce n’était pas ma voie. » Sans cesse poursuivi par sa passion, il travaille au Collège Saint-Esprit comme enseignant de dessin pendant quelques mois. Cette expérience lui donne envie d’intégrer la School of Fine Arts. 

Vivre de sa passion

« J’y suis resté pendant un an et demi mais comme je travaillais en même temps, j’avais du mal à être régulièrement présent à mes cours. » Ne souhaitant pas être restreint dans son approche de l’art, Bertrand prend la décision, cette année, de vivre sa passion. « Je voulais me donner les moyens et pouvoir un jour raconter à mes enfants comment j’ai pu vivre mon rêve. » 

Toutes les opportunités sont bonnes à saisir. Des simples expositions gratuites au live painting aux quatre coins du pays. « Avant tout, mon objectif était de me faire connaître d’autant qu’à Maurice, il ne suffit pas d’avoir du talent, ajoute-t-il. Il faut savoir créer des opportunités et les saisir. La plus grande difficulté, c’est de se démarquer. »

Aussitôt que Bertrand s’y est mis, il a trouvé son style. Un mélange de old school de par ses inspirations musicales, et de modernisme avec une touche d’abstrait en monochrome. « C’est inexplicable, mais j’ai tout de suite compris que ce serait ma griffe… » Il participe à plusieurs expositions dont une sur les femmes à Esprit Libre, pour le Moka Art Festival, Kaz’Out, au Caudan Waterfront et, plus récemment, au Trianon Shopping Park. 

Bertrand peint la femme dans toute sa splendeur. « Je rends hommage aux femmes à travers mes peintures. Derrière chaque peinture se cache une histoire. Je choisis de faire de l’acrylique en blanc et noir car pour moi, le monde ne s’arrête pas à la couleur de la peau, des yeux ou des cheveux ». 

L’artiste, qui tente encore à se faire connaître, a frappé à beaucoup de portes à la recherche d’un espace où exposer. « Ma prochaine exposition se compose d’une vingtaine de portraits monochrome de femme que j’ai intitulée ‘La femme sous toutes ses couleurs’. »