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Benvenuto Papa Francesco : portrait d’un pape hors-normes

pape François

Souvent décrit comme atypique et progressiste, le pape François en est à sa sixième année de pontificat. Élu pape le 13 mars 2013 à la surprise de tous, en succession du discret Benoit XVI, l’Argentin est apôtre d’une Église servante et pauvre. En multipliant des gestes forts et simples, il est l’un des papes les plus populaires.

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Avec un langage direct, le pape François n’a pas peur de dénoncer les maux dont souffrent la société, mais aussi le Vatican et la religion catholique en général.

« À la tête de l’Église, le pape François est certes le serviteur mais un serviteur qui détient le pouvoir; homme autoritaire à la très forte personnalité, il l’exerce effectivement en bousculant, parfois rudement, les cardinaux et la curie romaine », explique le journal suisse Le Temps  dans un article publié le 28 août 2018.

Né Jorge Mario Bergoglio, le 17 décembre 1939 à Buenos Aires, ce petit-fils d’immigrés italiens franchit le pas à un certain âge. Avant de choisir la voie du sacerdoce en entrant au séminaire de Villa Devoto, il suit une formation d’ingénieur chimiste.

Á la fin des années 50, il passe au noviciat de la Compagnie de Jésus et fait des études de lettres et de philosophie. Jeune trentenaire, il est ordonné prêtre à la fin des années 70 et prononce ses vœux perpétuels chez les jésuites le 22 avril 1973. Provincial des jésuites d’Argentine pendant six ans, il finit son doctorat en Allemagne puis devient directeur spirituel de l’église de la Compagnie de Jésus de Cordoue. Le 20 mai 1992, le pape Jean Paul II le nomme évêque avant d’être cardinal le 21 février 2001.

Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Église»

Dès le début de son pontificat, l’Argentin marque sa différence. Déjà, il est, des 266 papes qui se sont succédé dans l’Histoire, le premier à choisir le nom de François, en mémoire de Saint François d’Assise. Ce choix, il l’inscrit dans la droite ligne de cette recherche de simplicité et d’attention à la pauvreté. Aux fastes du Vatican, plus petit État du monde dont il est, en tant que pape, chef d’État, il préfère la simplicité.

« Haute figure de l’Église en Amérique latine, très aimé dans son diocèse, le cardinal Jorge Mario Bergoglio a toujours accordé une grande importance à la justice sociale, à la lutte contre la pauvreté, à la simplicité. Il justifie son train de vie modeste, parfois qualifié d’« ascétique », en disant : « Mes gens sont pauvres et je suis un des leurs». «Lorsque Jean-Paul le fait cardinal, en 2001, il invite les fidèles à ne pas faire le déplacement à Rome et à plutôt destiner l’argent du voyage aux pauvres », écrit le blog jeunes-catho.fr dans un portrait qui lui est destiné.

Sa vie simple de Buenos Aires, il l’a ramène au Vatican. Á Rome, « il a refusé les appartements pontificaux, il fait réparer ses chaussures orthopédiques et mange à la cantine. » Ce pape-là a la fibre sociale. Il fustige la finance, le libéralisme et la mondialisation et martèle que « nous sommes tous des migrants », explique la journaliste Isabelle Choquet de RTL.

Fervent adepte du dialogue interreligieux, le souverain pontife ouvre des portes que ses prédécesseurs n’ont pas ouvertes.  En mars dernier, il se rend au Maroc pour une visite de deux jours qu’il place sous le signe du dialogue avec l’islam et la problématique des migrations. Un mois plus tôt, c’est aux Émirats arabes unis qu’il se rend devenant ainsi le premier chef de l’Église catholique à fouler le sol de la péninsule arabique, berceau de l’islam. Sur Twitter, il affirme y aller « comme un frère pour écrire ensemble une page de dialogue et parcourir ensemble les chemins de paix ». Il y préside un rassemblement devant plus de 130 000 personnes.

En tant qu’archevêque, François prend des positions très dures contre le mariage des homosexuels. Mais en tant que pape, il met de l’eau dans son vin. « Qui suis-je pour juger ? », lance-t-il désormais à propos de l’homosexualité. Alors qu’il qualifiait de «fasciste» l’éducation sexuelle à l’école, il reconnaît aujourd’hui la perplexité de l’Église sur le préservatif. Décrit comme un pragmatique, il s’adapte, écoute et ose évoluer ses positions sur certains points capitaux.

Régulièrement, le pape François s’exprime sur des sujets sensibles, dont la pédophilie. Alors que dans le passé, le Vatican a trop souvent couvert ces crimes, le Saint-Père appelle aux sanctions pures et dures. Le 24 février dernier, il qualifie les abus sexuels sur mineurs par le clergé à des « sacrifices des rites païens » et appelé à « ne plus jamais couvrir » de tels crimes.

« Aucun abus ne doit jamais être couvert (comme ce fut le cas par le passé) et sous-évalué », a déclaré le pape en clôturant quatre jours d’un sommet de l’Église sur ce sujet.

« Cela me rappelle la pratique religieuse cruelle, répandue par le passé dans certaines cultures, qui consistait à offrir des êtres humains –spécialement des enfants - en sacrifice dans les rites païens », a dit le pape. Mais, s’il y a un point sur lequel le pape François ne veut pas trop avancer, c’est sur le célibat des prêtres. Interrogé à ce sujet par une journaliste à bord de l’avion qui le ramenait des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui a eu lieu au Panama fin janvier, il déclare : « Il me vient à l’esprit cette phrase de saint Paul VI : ‘Je préfère donner ma vie avant de changer la loi sur le célibat.’ (…) Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Église. Deuxièmement, moi je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non. »

 « Il resterait seulement quelques possibilités dans les lieux les plus éloignés – je pense aux îles du Pacifique… Mais c’est une chose à penser quand il y a une nécessité pastorale, là, le pasteur doit penser aux fidèles. »

Programme

10 h 20 : l’avion papal atterrit à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam. Il est accueilli par le Premier ministre Pravind Jugnauth et le cardinal Maurice Piat.

12 heures : le pape François arrive au monument  Marie, Reine-de-la-Paix.

12 h 15 : début de la messe à Marie, Reine de la Paix.

14 h 15 : déjeuner à l’Évêché.

16 h 10 : visite privée au caveau du père Laval, à Sainte-Croix

16 h 55 : tête-à-tête avec le président de la République par intérim Barlen Vyapoory à la State House.

17 h 40 : discours de bienvenue du président de la République p.i., Barlen Vyapoory, suivi de l’allocution du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et ensuite de celle du pape François.

18 h 30 : cérémonie de départ du pape François.

 

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