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Benty Coolen, l’escroc en vente de voitures « saisies », récidive après sa libération

Le présumé escroc, Benty Coolen est de nouveau derrière les barreaux.

Une arrestation et une mise en détention pour escroquerie en juillet 2024 ne lui ont guère servi de leçon. Benty Coolen, un habitant de Belle-Rose, a fait plusieurs victimes, parmi les membres de sa propre famille.
Benty Coolen, 47 ans, a été arrêté le 28 février par l’escouade du Surintendant de Police (SP) Dussoye et du sergent Mohidinkhan de la Criminal Investigation Division de Port-Louis Sud. Il est accusé d’avoir soutiré Rs 1,7 million à de nombreuses victimes en l’espace de dix mois.

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Le modus operandi de ce présumé escroc, se présentant tantôt comme un facilitateur, tantôt comme un pseudo-limier de l’Anti-Drogue, est bien rodé. Il prétend disposer de bonnes connexions au sein de la douane pour faciliter la vente aux enchères de voitures saisies. Ensuite, il propose à ses victimes de découvrir les voitures qui n’ont pas été dédouanées, stockées dans la zone portuaire. Finalement, il les conduit au siège de la MRA à Port-Louis pour des paiements sur des « biddings ». 

Un SUV à Rs 400 000

L’une des victimes est un retraité habitant la capitale. C’est par le biais de sa belle-sœur qu’il a eu connaissance de l’existence de Benty Coolen. Il confie au Défi Plus : « Benty a dit qu’il est engagé dans la vente de voitures et des amis de ma belle-sœur ont même pu acheter des voitures grâce à son intervention ». Une raison de plus pour croire en la fiabilité du quadragénaire. 

Dans un premier temps, la belle-sœur du retraité enclenche les procédures pour l’acquisition d’un SUV Toyota CHR. Le 11 février 2025, elle contacte Benty Coolen pour entamer les démarches. Ce dernier fixe un rendez-vous avec l’acheteuse potentielle dans la zone portuaire. Le 12 février, les deux parties se rejoignent aux abords d’un entrepôt où sont stockées des voitures. La cliente jette son dévolu sur un Toyota CHR blanc au prix de Rs 450 000, nettement inférieur à celui du marché. « Le même jour, on s’est rencontrés dans la région de Sainte-Croix, où je lui ai remis la somme de Rs 400 000 », raconte la victime.

Toujours en février dernier, Sam (prénom fictif), le beau-frère de cette cliente et également pensionnaire, veut aussi une voiture à bas prix et sollicite les services de Benty Coolen. Les deux hommes se rencontrent dans la zone portuaire. Sam relate : « Line amen nou kot biro Adsu dans le por, line rentre endan, noune gagn pli konfyans ». Sa belle-sœur et lui sont persuadés de faire une bonne affaire. La prochaine étape pour ces acheteurs, toujours aux côtés du présumé escroc, est une visite dans les locaux de la Mauritius Revenue Authority, à Port-Louis.

Sur place, le pensionnaire témoigne avoir vu Benty en contact avec une préposée. « Laba line zuen ene madam Varsha, apre line monte lao pou nou bon demars papye », indique Sam. Ce dernier, désabusé, confie : « Telma in fini met nou dan siro, nou fini dir ene travay genuine », affirme-t-il.

Vêtu comme un policier

Pour cette transaction, l’escroc lui réclame la somme de Rs 400 000, dont Rs 355 000 seraient versés à la Mauritius Revenue Authority, le reste étant sa commission. Le 14 février, le pensionnaire puise dans son compte d’épargne et remet l’argent à Benty Coolen. « Mo ene retraite, sa kass la ti lor mo cont. Lin dir li le kas likid ek pa sek, ni virement », affirme la victime. 

Une fois le paiement effectué, Sam accompagne Benty dans la zone portuaire, où ce dernier organise une visite pour permettre au client d’identifier la voiture de son choix. « Il s’était habillé comme un policier et semblait familier avec des préposés du port ainsi que des vigiles. Tout cela m’a fait croire que c’était quelqu’un de très sérieux », ajoute Sam.

Bien évidemment, avoir empoché l’argent, Benty Coolen disparaît et cesse de répondre aux appels. Sam, toujours dans l’attente de sa voiture, finit par réaliser qu’il s’est fait escroquer. « Maniere ki lin amadwe nou, nou pa ena dout », relate le retraité. Sa belle-sœur et lui sont allés porter plainte au poste de police de Pope Hennessy et d’Abercrombie.

Benty n’épargne pas son neveu et sa nièce : Rs 108 050 envolés

Même son neveu et sa nièce n’ont pas échappé à ses frasques. Un étudiant de 24 ans explique qu’en janvier 2024, lors d’une sortie familiale à la plage de Mont Choisy, son oncle Benty Coolen l’a abordé. « Le 2 février 2024, il m’a téléphoné, affirmant qu’il dispose de bons contacts à la NLTA, MPA et MRA et qu’il peut me faire acheter une auto mise en vente à l’encan à prix réduit. Le 12 février, il m’a accompagné au port, où il m’a montré plusieurs voitures dans un parking et m’a fait croire que la mienne y était aussi », relate ce jeune homme.

Il va ensuite avec son oncle au siège de la Mauritius Revenue Authority et au bureau de la National Land Transport Authority (NLTA). Les démarches entamées et la somme de Rs 108 050 versée à Benty Coolen, la victime n’a jamais reçu la voiture, pourtant censée être livrée le 21 février 2024. Sa sœur et son fiancé ont, eux aussi, déboursé Rs 246 300 pour l’achat de deux Honda Vezel… en vain.

Sa nièce aussi victime, son petit ami débourse Rs 429 300

Pour embobiner sa nièce et le petit copain de cette dernière, Benty Coolen est accusé d’avoir téléchargé des photos provenant d’un site de vente de voitures d’un concessionnaire. Il leur a fait croire qu’il s’agissait de voitures saisies dans le port.

Les victimes ont été bernées contre la promesse de vente de deux voitures. « Il nous a emmenés au port où, sur place, il nous a montré des voitures avec la plaque TP, nous faisant croire que ces voitures avaient déjà été vendues à l’encan. Il nous avait aussi conduits à la NLTA pour réserver nos plaques d’immatriculation ». La victime accuse le quadragénaire de l’avoir escroquée de la somme de Rs 429 300.

Une enseignante aussi victime

En mars 2024, une enseignante de 33 ans fait la connaissance de Benty Coolen par l’intermédiaire de sa mère. « Il s’était présenté comme un employé de la Mauritius Port Authority (MPA). Puis, il m’a informée que la MPA comptait vendre des voitures saisies qui n’avaient pas obtenu le feu vert de la douane ».

Séduite par l’offre d’une Toyota Aqua à Rs 45 000, elle visite les véhicules dans la zone portuaire. Confiants, elle et ses amis déboursent Rs 450 000 pour trois voitures… mais ne reçoivent jamais rien. Une fois de plus, l’escroc disparaît sans laisser de trace.

Condamnés pour d’autres délits 

Benty Coolen est fiché auprès de la justice. En 2011, il est trouvé coupable devant le tribunal de Rose-Hill pour le délit de « Larceny by person on wages ». Il avait été accusé de vol d’amuse-gueule au Pallagames Club en 2008. En 2013, devant la cour intermédiaire, il est accusé de « forgery » et de « unauthorised access to computer data ».

 

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