Benazir Mungloo : l’encre de la poésie

« Scarred and Healed» est la première collection de poésie et prose écrite par Benazir Mungloo, 20 ans. Elle a été récemment lancée sur le marché international. La jeune femme étudie actuellement une double licence en Australie. Cette ancienne élève du Lorette de Port-Louis partage sa passion pour l’écriture et la poésie.

Benazir Mungloo trouve refuge dans l’univers des mots. Cette évasion alimente son imagination, qui à son tour, abreuve sa plume. Ses observations au quotidien noircissent les pages de son journal intime. Plus elle écrit, plus son esprit est en ébullition. Elle se met à exploiter plusieurs genres d’écriture. Elle lance son blog à l’âge de 16 ans. Elle ne tarde pas à se faire remarquer par un hebdomadaire.

À 17 ans, elle anime la rubrique Teenager’s Corner. « Le journal était la première plateforme qui me permettait de m’exprimer. L’expérience journalistique me procurait beaucoup de plaisir. Il y avait quand même un manque de satisfaction. Je me suis alors tournée vers la fiction et la poésie », se souvient cette originaire de Vallée-Pitot.

L’adolescente partage régulièrement ses histoires sur le site social Wattpad, Instagram, Facebook et Twitter. « Je continue à écrire et à poster mes créations sur les plateformes virtuelles. En trois ans, j’ai pu développer un réseau de lecteurs à Maurice comme à l’étranger. Ils partagent même mes poèmes », dit-elle. Certains ont été repris par d’autres plateformes telles que By Me Poetry en Australie, The Uncommon Box en Inde et Turning of the Tide en Californie, États-Unis.

Entre-temps, elle termine sa scolarité au Lorette de Port Louis. En juin 2016, elle met le cap sur Melbourne en Australie pour faire des études supérieures à l’Université Monash. Elle opte pour une double licence en Literary Studies & Creative Writing et Media & Communication. « L’idée d’écrire un jour mon livre m’a toujours turlupinée. Si elle a tardé à se concrétiser, c’est peut-être parce qu’il me manquait la motivation nécessaire », dit-elle.

Benazir a une préférence pour les sujets jugés tabous par la société conservatrice. Relations abusives, maladies mentales, abus sexuel, attouchement sur les enfants, viol conjugal, féminisme, autonomisation, amour, déception, bizutage, solitude et érotisme sont, entre autres, ses thèmes de prédilection.

« Pourquoi avons-nous peur d’en parler ? La poésie aborde rarement ces maux de société. C’est là que je veux faire la différence. J’y ajoute de la délicatesse et des émotions », dit-elle.

Sa plume relate aisément ses expériences agrémentées avec une dose d’empathie, d’imagination et d’observation. « J’écris, car je souhaite faire passer des messages et pour m’exprimer », dit l’étudiante.

Peu de gens ont cru en Benazir Mungloo quand elle a commencé à écrire. Cela ne l’a pas pour autant découragée à continuer son petit bonhomme de chemin. « Je suis inspirée par des auteurs telles que Rupi Kaur, Warsan Shire et Sharon Olds. Ces trois femmes sont passées par des phases difficiles avant d’acquérir la notoriété dans le domaine de la poésie », dit l’aînée des Mungloo avec fierté. Elle remercie ses parents pour leur confiance et leur soutien.

Ce n’est qu’en 2017 que Benazir Mungloo est approchée par une maison d’édition au Royaume-Uni. « L’éditeur était intéressé et surtout impressionné par ce que j’écrivais. Il m’a demandée si je travaillais déjà sur un projet. C’était un rêve qui se réalisait. Il a cru en moi », soutient notre interlocutrice.

Scarred and Healed est une collection de poèmes et de prose. Elle tourne autour d’une femme qui a survécu à une relation abusive. Elle essaie de retrouver la confiance et se reconstruire après des épreuves traumatisantes. Le livre a récemment été lancé sur le marché international. Les intéressés peuvent se procurer une copie sur Amazon, Book Depository ou Kindle. La version papier est à $7.

Outre l’écriture, Benazir Mungloo s’intéresse également à la natation et au dessin. Elle va régulièrement en salle de gym pour maintenir la forme. La jeune femme ne compte pas retourner à Maurice de sitôt.

Je continue à écrire et à poster mes créations sur les plateformes virtuelles. En trois ans, j’ai pu développer un réseau de lecteurs à Maurice comme à l’étranger. »