Activiste du changement, Maheswarnath Mungrah aide les jeunes de son quartier à travers le foot. Il a fait de l’encadrement des enfants qui sont livrés à eux-mêmes sa mission. Rencontre.
Maheswarnath Mungrah a le social dans la peau depuis très jeune. Cet homme de 47 ans se présente comme un facilitateur. C’est dans son quartier, à Belle-Rose, qu’il vient en aide aux jeunes laissés-pour-compte.
« Ces enfants n’ont pas d’activités, ils traînent les rues et sont livrés à eux-mêmes. Ils sont ainsi tentés de faire des bêtises », dit-il. Pour qu’ils n’aient pas de problèmes et ne transgressent pas la loi, Maheswarnath les encadre à travers le foot.
Depuis le début de l’année, c’est sur un terrain qui était autrefois abandonné qu’il accueille les enfants de la localité et des régions avoisinantes. « Nous avons commencé avec trois enfants et aujourd’hui, ils sont une vingtaine. Nous avons un jeune bénévole sportif qui les entraîne. » Ainsi, tous les dimanches, ces jeunes de 10 ans et plus se rencontrent.
Ayant reçu une formation avec l’association Befrienders, Maheswarnath a une approche très humaine envers ces enfants. « À travers le foot, je les invite à changer de comportement. Bien souvent, ces enfants sont mal vus dans le quartier et si on continue à les stigmatiser, ils finiront par croire qu’ils sont vraiment ainsi et enchaîneront plus de bêtises. À travers mon cours, j’ai eu la chance d’avoir une formation en counselling et en psychologie. Il faut pouvoir comprendre ces enfants. »
Une certaine confiance s’est établie entre ce dernier et ses protégés, et Maheswarnath espère vraiment pouvoir venir en aide à ces enfants. « J’ai pu les rassembler et j’invite des associations à venir les rencontrer, à organiser des sessions de prévention et de conseils. Il y a un gros travail à faire et plein de possibilités », indique-t-il.
« C’est à travers le foot que j’essaie d’inculquer des valeurs et de la discipline », avance notre interlocuteur. La discipline est le maître mot de ce facilitateur, car selon lui, ces jeunes n’ont aucun guide. « Ce n’est pas de leur faute, les parents travaillent. Ce qui leur laisse très peu de temps avec leurs enfants. Ces derniers se retrouvent ainsi sans repères », ajoute-t-il.
Ces enfants n’ont pas d’activités, ils traînent les rues et sont livrés à eux-mêmes. Ils sont ainsi tentés de faire des bêtises»
C’est pendant son temps libre que ce travailleur social se dévoue à cette cause. Employé comme General Worker à l’Université des Mascareignes, il est marié et père de deux enfants. Issu d’un milieu modeste, il se donne corps et âme pour les enfants de son quartier.
« Je les vois comme mes enfants et quand ils réussissent, c’est une grande fierté pour moi. Je n’ai pas grand-chose, je n’ai pas d’argent, mais je donne de mon temps », avance-t-il.
Il opère seul, sans structure, juste un citoyen moteur du changement et qui œuvre pour sa communauté. Pourquoi ne pas créer une association ? « J’ai longtemps fait partie des associations et des Boards. Les choses bougent quand on est structuré ainsi, mais pas assez pour moi. Je suis un homme de terrain. Constituer un Board, faire des meetings, c’est un peu une perte de temps et de ressources pour moi. J’ai une idée, je passe à l’action. »
Ce n’est pas la première fois que Maheswarnarth se lance dans un tel projet. Il y a quelques années, il avait démarré une école de foot. « Cette année, j’ai recommencé, car il y a de plus en plus d’enfants qui errent dans les rues. C’est un phénomène qui a repris de l’ampleur. Auparavant, il n’y avait que des jeunes de 20 ans et plus dans les rues. Je constate un rajeunissement parmi ces jeunes, certains sont des enfants », poursuit-il.
Pas insensible au sort et au devenir de ces enfants, il s’inspire de son vécu pour apporter de l’aide à sa communauté. « J’ai eu une enfance difficile. Je sais ce que c’est d’être seul et sans guide. J’ai persévéré et je m’en suis bien sorti. J’ai une famille et un travail, je fais de mon mieux pour joindre les deux bouts. Mais ces enfants, ils sont très jeunes. Si nous ne les encadrons pas maintenant, demain ce sera trop tard », raconte-t-il.
Sur le plan politique, Belle-Rose/Quatre-Bornes est sous les feux des projecteurs, mais il ne se laisse pas distraire. « Je souhaite seulement que cette campagne ne sème pas le trouble dans notre quartier. Peu importe qui sera élu, je souhaite juste qu’il vienne en aide aux habitants et n’oublie pas ses mandants ».
Afin de venir en aide aux enfants, Maheswarnath Mungrah fait appel aux ONG et à ceux qui souhaitent leur venir en aide. « Je ne demande pas d’argent, mais du matériel comme des ballons de foot, une petite collation et l’aide de tout un chacun pour ces enfants », fait-il ressortir.
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