Il n’a que six mois et a déjà été retiré de la garde de ses parents. Le bébé a été placé dans un abri par les cadres de la Child Development Unit car ses parents ont été accusés de le maltraiter. C’est une voisine qui les a dénoncés à la police le 6 octobre. Le couple a été arrêté.
Publicité
Des parents très portés sur la bouteille, le va-et-vient de « gens louches » à leur domicile et une cabane « dépourvue d’eau et d’électricité ». Ce serait le quotidien vécu par le petit Jeremy (*), six mois, selon une voisine. Pis encore, ajoute-t-elle, le petit serait souvent délaissé lorsque les parents vont travailler dans les champs. Ne pouvant plus supporter cette situation, Nicole (*), 57 ans, a décidé de signaler ce cas à la police.
Selon la voisine, cela fait environ deux ans qu’Alain, 51 ans, et Mistry, 34 ans, se sont installés dans une cabane à Belle-Mare. La jeune femme, déjà mère de trois enfants, est séparée de son premier compagnon. Alain, laboureur, a également eu trois enfants d’une précédente union. Les journées du couple, aux dires de Nicole, ne se résumeraient qu’à une seule chose : « Les deux ont un fort penchant pour la bouteille. »
«Cela ne pouvait plus durer»
Il y a six mois, la famille s’est agrandie avec l’arrivée d’un bébé. Nicole pensait alors que ses voisins allaient se calmer sur la bouteille. Mais, dit la voisine, elle s’est lourdement trompée. « En sus du va-et-vient de gens louches dans leur cabane, le couple délaisse l’enfant lorsqu’il va travailler dans les champs. Nous, les voisins, jetons un œil sur le petit. Alain et Mistry rentrent tard le soir et sont sous l’influence de l’alcool. Ils ne réalisent pas que l’enfant a besoin d’un lait maternel sain. Je leur en ai déjà parlé mais ils n’écoutent pas », déplore notre interlocutrice.
Toutefois, le mercredi le 5 octobre, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le couple aurait pris l’enfant pour l’emmener avec lui dans les champs. « Zot ti fini sou ek zot pe pran zanfan pou amenn dan karo », affirme Nicole. Une voisine qui les aurait croisés à ce moment-là serait alors retournée chez elle avec le nourrisson. « Cela ne pouvait plus durer. Je me suis rendue à la Child Development Unit (CDU) où on m’a conseillé d’aller à la police », explique notre interlocutrice.
Le lendemain, Nicole y a consigné une déposition pour « child illtreatment ». La police est mandée sur les lieux et l’enfant est emmené à l’hôpital de Flacq où il a été admis. Il est placé sous la garde de la CDU pour le moment. Quant aux parents, ils ont été arrêtés le vendredi 7 octobre, avant d’être relâchés sur parole. Samedi, ils se sont présentés devant la Bail and Remand Court et devaient se rendre au tribunal de Flacq le lundi suivant. Toutefois, ils ne s’y sont pas rendus. Ce n’est que mercredi qu’ils ont été appréhendés à Flacq.
Lors de leur interrogatoire, Alain et Mistry ont nié les allégations portées contre eux. « Lorsque nous allons travailler, nous laissons notre enfant avec un voisin. Après le boulot, mercredi dernier, nous avons appris qu’il avait été conduit à l’hôpital. Nous avons donc pensé qu’il était malade. Mais nous ne sommes pas allés le voir. Le lendemain, nous nous sommes de nouveau rendus aux champs pour travailler. Me nou kontan nou zanfan. Nou pena lintansion pou fer li dimal », ont-ils soutenu à la police de Belle-Mare.
Jeudi, Alain et Mistry ont comparu devant le tribunal de Flacq où une charge provisoire de maltraitance a été retenue contre eux. Une seconde charge provisoire a été retenue contre eux pour avoir enfreint les conditions imposées par la cour. La police ayant objecté à leur remise en liberté sous caution, ils demeurent en cellule policière.
* prénoms fictifs
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !