Victime d’une agression sauvage il y a neuf ans, Navin Somaroo a perdu son œil gauche et est devenu handicapé. Ses agresseurs s’en sont tirés avec une caution de Rs 100 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 20 000.
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L’histoire de Navin, un habitant de Triolet semble tirée d’une série noire. Au moment des faits, ce jeune homme de 34 ans était marié, mais vivait séparé de sa femme. L’agression dont il a été victime dans la nuit du lundi 10 avril 2008 avait des signes évidents de règlements de compte. Il a été retrouvé aux alentours de 20 heures, gisant dans une mare de sang dans un buisson à Pointe-aux-Piments non loin d’un restaurant.
Transporté à l’hôpital SSRN, Navin sera transféré au département de soins intensifs. Le personnel soignant se rendra compte que les assaillants se sont acharnés sur son visage en particulier. Il s’est retrouvé dans le coma entre la vie et la mort pendant deux semaines. C’est par miracle qu’il a pu s’en sortir.
J'ai tout perdu. Je pense que justice n'a pas été rendue »
« Agression barbare », titrait la presse de l’époque. Après les faits, la police criminelle de Grand-Baie a pu mettre la main sur deux hommes. Ceux-ci ont avoué qu’il s’agissait d’un règlement de comptes et qu’ils avaient pour mission de « liquider » Navin, contre un paiement de Rs 5 000. Le nom de l’épouse de Navin a été balancé. Elle sera arrêtée pour répondre d’une accusation provisoire de « giving instruction to commit a crime ». Les deux agresseurs seront, eux, inculpés d’ « assault with premeditation causing incapacity for personal labour for more than 20 days ».
Au moment des faits Navin était gérant de restaurant à Pointe-aux-Canonniers. Il était près de 19 heures et il prenait son dîner à l’étage, lorsque trois individus sont arrivés. Ils ont passé leur commande. « Mais peu après, une serveuse est venue vers moi pour m’informer que les trois clients étaient mécontents parce qu’ils ont trouvé la bière mauvaise », raconte Navin.
« Mo finn al koz ar zot. Zot ti pe zoure boukou. Zot sort deor e la zot finn riss mwa e bat mwa kot parking. Mo tom san konesans mo pa rapel apre sa », dit Navin.
Les agresseurs s’en sont sortis à bon compte, contre une caution de Rs 100 000 et un engagement de dette de Rs 20 000. En outre, ils devaient bien se comporter pendant un an sous peine d’avoir à purger trois mois de prison ferme. La cour avait aussi décidé de ne pas poursuivre l’épouse de Navin.
Celui-ci a décidé de briser le silence, neuf ans après, en se confiant au Défi Quotidien : « Regardez ce que je suis devenu. J'ai tout perdu et je pense que la justice n’a pas été rendue », dit-il avec amertume.
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