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Bataille juridique contre l’État mauricien - Dawood Rawat : « Je n’ai pas arrêté et je n’arrêterai jamais »

Sept ans après le démantèlement du groupe BAI, la douleur est encore présente. Tel est le ressenti de Dawood Rawat, son ancien Chairman Emeritus, qui s’est exprimé sur Radio Plus ce vendredi. De la France où il réside, il s’est livré à cœur ouvert, mais d’un ton ferme, dans l’émission « Au cœur de l’info » animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul. 

« Un complot »

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Dawood Rawat en est persuadé. Il y a eu « un complot » pour faire tomber le groupe BAI. « D’abord, le gouverneur de la Banque de Maurice d’alors (Ndlr : Ramesh Basant Roi) avait fait comprendre dans un entretien que deux semaines après sa nomination, on lui avait mis le dossier de la BAI sur la table. » S’en sont ensuivis, dit-il, de gros retraits d’argent de la Bramer Bank. « Et tout d’un coup, des compagnies du privé ont cessé tout paiement à la banque, et ce pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que la banque ferme. (…) Clairement, il y avait un complot. Aujourd’hui, je suis toujours animé par la colère et j’ai un regret pour tous ceux qui avaient placé leur confiance en nous. »  

« Ponzi scheme »

Dawood Rawat rejette l’expression « Ponzi like scheme » utilisée dans le rapport de nTan Corporate Advisory Pte Ltd. Cette société avait été nommée par la Banque de Maurice pour faire la lumière sur les activités du groupe BAI. Pour l’ancien patron du groupe, soit c’est un système de Ponzi, soit ça ne l’est pas. « Et si le groupe BAI était un Ponzi, cela signifie que toutes les banques et toutes les assurances opèrent également comme un Ponzi », martèle-t-il. Il assure qu’aucun client n’a jamais eu à se plaindre. « Comment pouvez-vous opérer un Ponzi pendant 50 ans ? »

Les biens de la BAI

En jetant un regard sur ce que sont devenus les biens de la BAI, notamment la clinique Apollo Bramwell et la compagnie d’assurances, Dawood Rawat soutient que cela démontre la volonté de détruire la BAI. « Ils n’ont eu aucune pitié pour les milliers de personnes que le groupe employait et les clients. C’était de la vengeance pure contre moi et la BAI. Parski mo ti pe fatig bann dimoun dan sekter prive. » 
Pour lui, la clinique Apollo Bramwell était comme « la cerise sur le gâteau ». « C’était une marque de développement extraordinaire dans le pays. Beaucoup d’étrangers voulaient venir se faire soigner à Maurice. (…) Des géants de l’Angleterre et de la France voulaient entrer en partenariat avec nous et j’ai des preuves de tout ce que j’avance. » 

Politique

Dawood Rawat indique que pendant des années, il a financé divers partis politiques. Une nécessité, selon lui, dans le monde des affaires pour des dossiers ne finissent pas au fond des tiroirs. « J’ai eu pas mal de difficultés avec plusieurs gouvernements. Certains nous envoyaient des inspecteurs chaque semaine. Zot inn fer nou boukou miser pandan dezane. » Il dément cependant avoir obtenu des faveurs quand le Part travailliste était au pouvoir. « C’est une fausseté de la dernière espèce. Est-ce que j’ai bénéficié de gros contrats ? » demande-t-il. 

Commission d’enquête

Dawood Rawat réclame une commission d’enquête pour faire connaître toute la vérité sur ce qui s’est réellement passé. « Cela permettrait de mettre en lumière comment ce complot a été ourdi pendant des années. » Il précise qu’au moment où le groupe s’apprêtait à faire son entrée en bourse, des courtiers avaient refusé les actions de la BAI.   

Bataille juridique

La bataille juridique dans laquelle Dawood Rawat s’est lancé pour réclamer Rs 35 milliards de dommages à l’État mauricien se poursuit, fait-il savoir. Il ne peut cependant commenter davantage l’affaire car elle est en cours. « Mais je n’ai pas arrêté et je n’arrêterai jamais. Ziska mo dernie souf mo pa pou arete », déclare-t-il. Pour Dawood Rawat, justice sera rendue quand tous ceux qui ont perdu leur argent placé dans le groupe BAI, à cause du démantèlement de celui-ci, auront été remboursés. « Sans compter tous ces employés qui ont perdu leur emploi alors que d’autres sont morts de stress et de tristesse », dit-il. 

Retour à Maurice

Interrogé quant à un éventuel retour à Maurice, Dawood Rawat explique qu’en raison de son âge et de son état de santé, ses médecins lui ont déconseillé de voyager. « J’ai 78 ans aujourd’hui. Je m’occupe de mes petits-enfants. Je leur consacre beaucoup de mon temps. Je lis beaucoup également. Mo osi bien dan la relizion, dan mo fason. Surtout qu’en ce moment, c’est le ramadan. Tous les jours, je demande à Dieu de rendre aux malheureux de la BAI leur argent. C’était un acte méchant de la part de certains », conclut-il. 

 

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