Basse saison touristique : les réservations en ligne boostent le taux de remplissage des petits hôtels 

La basse saison est prospère cette année. Même les petits établissements hôteliers s’en sortent bien avec un taux de remplissage oscillant entre 60 % et 95 %. Un des facteurs expliquant cette progression de clientèle est une utilisation plus agressive des plateformes de réservation en ligne. 

« Les mois de mai, juin et juillet ont été nettement meilleurs comparativement à l’an dernier. Nous enregistrons un taux de remplissage de 75 %, contre environ 57 % l’an dernier. Tous les hôtels profitent de cette meilleure basse saison, y compris les petits établissements comme nous », avance Hans Margueritte, directeur d’Explora Prestige. 

Dave Nadan, directeur de Talamba Blue, est, lui aussi, plus que satisfait de cette basse saison. « En basse saison, le taux de remplissage baisse de 30 % à 35 % comparativement à la haute saison. Or, cette année, le taux est resté constant. Notre établissement est rempli à 95 %. C’est la première fois qu’on atteint un tel niveau en basse saison, et cela sans qu’on ait eu à faire des promotions hivernales », explique-t-il. 

Pour les petits opérateurs, le fait de travailler avec des plateformes de réservation en ligne est un des facteurs qui a joué le plus en cette basse saison. « Nous travaillons surtout avec booking.com. Cette année, nous leur avons proposé de vendre toutes nos chambres. Je ne dis pas que les moyens traditionnels ne sont pas bons. Je dis juste que ces plateformes apportent plus de demandes. Les interactions avec les clients sont plus rapides et nos chambres se remplissent plus vite », souligne Hans Margueritte. 

Dave Nadan fait le même constat. « Les réservations en ligne gagnent du terrain. Beaucoup de voyageurs étrangers utilisent booking.com, expedia.com, airbnb.com… C’est pour eux un moyen de visiter autrement le pays. À cet effet, nous constatons une hausse progressive de ce type de clientèle », fait-il ressortir. 

Autres facteurs 

D’autres raisons expliquent aussi la progression des arrivées touristiques en cette basse saison. Selon Dave Nadan, le changement climatique, à l’origine de divers incendies en Europe, a poussé des Européens, surtout les Français, à annuler leurs voyages initiaux. Ces derniers ont choisi de venir à Maurice. « Il y a beaucoup de Français actuellement sur l’île et un bon nombre d’entre eux ont utilisé les plateformes en ligne », affirme-t-il. 

Les tarifs que proposent les opérateurs mauriciens y sont aussi pour quelque chose. En comparaison avec la Réunion, les prix en vigueur à Maurice sont plus compétitifs, indique Hans Margueritte. « Justement, les touristes peuvent s’en rendre compte à travers les plateformes en ligne. Du coup, nous avons eu plus de clients, et cela bien que nous ayons maintenu nos prix initiaux. On peut dire que comparativement à deux ans de cela, il y a une progression extraordinaire », ajoute notre interlocuteur. 

Comment se présentent les prochains mois ? « Les réservations s’annoncent dans les mêmes niveaux », affirme Dave Nadan. « Nous avons déjà des réservations pour la période d’octobre jusqu’à la mi-janvier », se réjouit Rajesh Aumeer, directeur de l’Hotel Sun 7, dont le taux de remplissage a oscillé entre 60 % et 70 % d’avril à juillet. On peut dire qu’après deux années de disette en raison de la pandémie de COVID-19, le tourisme ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui.