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Basée au CCID : une Special Enquiry Team créée pour enquêter sur des cas de trafic humain 

La création de la Special Enquiry Team vient répondre aux critiques faites par le Département d’État américain en juin contre Maurice.

La force policière vient de mettre sur pied une Special Enquiry Team, qui opérera depuis le Central Criminal Investigation Department (CCID). Dirigée par un assistant surintendant de police, cette équipe a pour mandat d’enquêter sur les cas complexes de trafic humain sur le territoire mauricien. 

Le trafic humain, associé à des pratiques répréhensibles telles que l’exploitation sexuelle, le travail forcé et l’esclavage moderne, représente un défi majeur à l’échelle mondiale. En tant que nation insulaire, Maurice est sensible à cette problématique, d’autant plus qu’elle est située dans une région sujette aux trafics illicites. Les autorités prennent toutefois des mesures proactives pour combattre ce fléau et protéger les droits fondamentaux de toute personne présente sur le territoire mauricien, surtout après les critiques sévères émises par le Département d’État américain en juin dernier contre Maurice (voir encadré). 

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Une Special Enquiry Team vient ainsi d’être mise sur pied. L’annonce a été faite dans une circulaire en date du 22 août émise par le Commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, à la mi-semaine et adressée aux Deputy Commissioners of Police, aux Divisional Commanders et aux Branch Officers. Cette unité est composée de six enquêteurs : un assistant surintendant de police qui sera à sa tête, un inspecteur, un sergent, deux constables et une Woman Police Constable. L’équipe sera chargée d’enquêter sur les cas les plus complexes et les plus sensibles de trafic humain. 

Rapport mensuel

Cette initiative sera supervisée par un Assistant Commissioner of Police (ACP) afin de garantir la qualité et la pertinence des enquêtes. Ce dernier devra donc superviser les enquêtes. Un rapport mensuel sera remis au CP lors de « monitoring meetings » pour assurer une communication transparente et un suivi rigoureux. 

Afin de prévenir et de détecter les cas de trafic humain, tout en rationalisant les procédures d’enquête, la force policière a élaboré des lignes directrices. Ces directives, qui gravitent autour de cinq étapes, visent à renforcer la coordination entre les organismes, internes et externes, engagés dans la lutte contre le trafic humain. 

Parmi ces partenaires figurent le Passport and Immigration Office, le Police Main Command and Control Centre, le Police Prosecution Office, la Crime Prevention Unit, la Brigade pour la protection de la famille, le Crime Record Office, le bureau du Directeur des poursuites publiques, l’International Office on Migration, la Migration Unit du ministère du Travail, le Human Resource Development and Training, le ministère de l’Égalité des genres et la National Social Inclusion Foundation. 

Les critiques sévères du Département d’État américain 

La récente création de la Special Enquiry Team s’inscrit en réponse aux critiques sévères formulées par le Département d’État américain en juin dernier contre Maurice, ainsi que d’autres instances. Le rapport du Département d’État soulignait que les efforts du gouvernement mauricien dans la lutte contre le trafic humain étaient insuffisants. Il notait que des trafiquants exploitent des victimes nationales et étrangères, en particulier des filles de communautés à faible revenu, pour le trafic sexuel, y compris via des plateformes en ligne. 

Début août, l’European Centre for Law and Justice (ECLJ) s’est également penché sur la situation de Maurice. Dans son rapport présenté à la 45e Session de l’Examen périodique universel (EPU) des Nations unies, il qualifie Maurice de voie de transit pour les victimes de la traite des êtres humains en provenance d’Afrique de l’Est et de Madagascar. « Plus de 1 000 personnes sont estimées vivre comme des esclaves modernes à Maurice », selon le rapport de l’ECLJ. Cette nouvelle initiative de la police vise à renforcer la lutte contre ce fléau pour protéger les droits fondamentaux des individus.

Les cinq étapes des investigations

  1. La victime doit déposer une plainte à la police, tandis que des signalements émanant de l’ambassade, du directeur du Passport and Immigration Office et du ministère du Travail seront adressés au bureau du Commissaire de police pour enquête. 
  2. L’ASP en charge de la Special Enquiry Team analysera le cas, tandis que l’ACP décidera de la marche à suivre. 
  3. Une enquête sera ouverte, pouvant être confiée aux différentes divisions de la Criminal Investigation Division en fonction de la gravité de chaque affaire. Les cas impliquant des enfants seront confiés à la Brigade pour la protection de la famille.
  4. Après une enquête préliminaire, l’ASP remettra un rapport intérimaire au bureau du Directeur des poursuites publiques. Une copie sera envoyée au bureau du CP. 
  5. L’ASP supervisera également toutes les enquêtes liées au trafic humain, tenant l’ACP informé de leur évolution. Ce dernier relayera ensuite les informations au bureau du CP pour mise à jour.
  • LDMG

 

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